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Déclaration publique des reporters indépendants

posté le 29/10/19 par reporters indépendants Chili Mots-clés  solidarité 

Les reporters et la presse indépendante déclarons :

Dans le contexte national de sanglantes violations des droits humains de la part d’agents de l’Etat, après une semaine d’état d’exception et plusieurs jours de couvre-feu, nous dénonçons une persécution directe et sournoise de la presse indépendante.

La révolte populaire que nous vivons s’explique par des décennies d’abus dans un système au service d’une infime partie de la population, au prix de la sueur et du sang de la majorité, système dans lequel se répandent le pillage des ressources naturelles, la perte des droits, la corruption et la répression brutale quand nous nous soulevons en tant que peuple.

Des fonctionnaires des forces de l’ordre et de la sécurité ont entamé une escalade de violence envers une partie de la population désarmée. Les coups, les tirs à balles réelles, les tirs au visage et tout type d’abus se multiplient dans tous les villages, en campagne et dans les grandes villes. Des abus contre des gens de tous âges, mineurs et personnes âgées inclus.

Quotidiennement, nous sommes les témoins directs de situations d’abus que nous devons documenter, enregistrer pour ensuite informer la population sur ce qui est en train de se passer, car une des demandes des citoyens est d’avoir accès à ce qui se passe étant donné les restrictions d’information reconnues par différents secteurs de la société et dénoncées par l’Ordre des Journalistes du Chili.

De fait, nous devenons la cible directe des carabiniers et des militaires. En ne servant pas le contenu imposé par l’ordre du jour des pouvoirs comme les mass-médias, nous sommes un secteur gênant pour ceux qui répondent avec une violence bestiale à la manifestation sociale.

Notre matériel peut constituer un danger pour ceux qui exercent des actions de violence et de torture qui, depuis l’illégitimité de l’état d’exception, ont affaibli tous les droits constitutionnels (toujours dépendant de la Constitution de Pinochet/Lagos).

Pas plus tard qu’hier, nous avons été témoins de l’agression directe d’un poste médical installé du côté externe de la Faculté de Droit de l’Université du Chili, à un moment où des personnes blessées par la brutale charge policière étaient encore en train d’être secourues.
Ainsi, nous avons dû assister d’urgence des reporters graphiques indépendants qui venaient de subir des représailles violentes de la part du même contingent. Nous savons que ce comportement s’amplifie dans les quartiers populaires et les régions reculées.

Depuis les médias indépendants, nous voulons faire entendre notre voix non seulement pour dénoncer et condamner mais également pour avertir les agents de la répression et les autorités que nous ne laisserons pas perdurer cette situation, que nous ne permettrons pas une agression de plus et que nous exigerons une sanction pénale pour chacun des responsables. Nous ne nous arrêterons pas avant d’avoir épuiser les dernières instances, nationales et internationales. De plus, le dimanche 20 octobre, notre camarade Julio Gallardo a été atteint par une grenade lacrymogène au genou alors qu’il effectuait son travail de journaliste, c’est-à-dire qu’il y a des agressions directes contre la presse indépendante en train de couvrir les manifestations sociales.

Nous souhaitons exprimer par ailleurs notre plus profond engagement pour la vérité, pour la liberté d’expression, pour la liberté de presse et pour la sécurité de l’intégrité physique des journalistes sociaux qui ont assumé l’engagement de rester fidèles à l’affirmation de la responsabilité sociale du journalisme.


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