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Des Trump Tower pour la Palestine et des “fake news” chez Hanouna

posté le 25/05/17 Mots-clés  médias  répression / contrôle social  antifa 

Pour suivre la visite de Donald Trump à Jérusalem, il fallait regarder une chaîne franco-israélienne, i24. Et pour comprendre l’actualité de la télé (départ de Michel Field, erreurs de Vanessa Burggraf, homophobie de Cyril Hanouna), il fallait regarder une émission de décryptage des médias, “Touche pas à mon poste”. Compte-rendu.

« Donald Trump en Israël : une visite pour promouvoir la paix », annonce le bandeau d’i24. Pour suivre la visite du président américain à Jérusalem, lundi, il n’y a pas mieux placée que la chaîne d’information franco-israélienne de Patrick Drahi, basée à Jaffa. « Est-ce que pour vous ce soir, en terme d’image, c’est un sans faute ? », demande le présentateur. « Je comprends maintenant pourquoi Donald Trump a été élu, répond l’un des invités (leurs noms n’apparaissant pas à l’écran, vous excuserez mon imprécision). C’est parce que c’est facile de tomber amoureux de ce monsieur. » C’est donc ça, mes palpitations, mon cœur qui bat plus fort à chaque fois que je le vois… Je suis amoureux ! (Et un peu jaloux de Netanyahou.)

« Même les Arabes sont fous de joie, poursuit l’expert, évoquant l’étape de Trump en Arabie Saoudite. C’était une histoire d’amour. La même chose se passe ici. Il a cette qualité extraordinaire de toucher la personne en face de lui. » Comme Emmanuel Macron, si j’en crois Anna Cabana. « Ce sera une visite réussie. Mais je comprends maintenant que le charisme d’un président est la chose la plus importante. Avec le charisme, on peut surmonter tous les problèmes. » Et régler le conflit israélo-palestinien en une visite diplomatique.

« C’est la première fois dans l’Histoire qu’un président américain en fonction s’approche du Mur des Lamentations », salue le présentateur. Il a même glissé un tweet (écrit sur un bout de papier) dans un interstice. « C’est un geste qui a une double consonance, assure un expert, parce que nous sommes en plein cœur des festivités du cinquantième anniversaire de la réunification de Jérusalem. » C’était en 1967, à l’issue de la guerre des Six-Jours. « A défaut d’avoir transféré l’ambassade américaine de Tel-Aviv à Jérusalem, ce geste du Mur des Lamentations est un cadeau du président américain en l’honneur de Jérusalem et du cinquantième anniversaire de sa réunification. » Une « réunification » pourtant condamnée par les Nations Unies en 1967 et depuis objet d’un insondable imbroglio juridique — sauf sur i24.

Un expert dit son espoir de voir le charisme du président américain régler définitivement le conflit israélo-palestinien. « On a parlé de la méthode Trump, je ne sais pas s’il y a vraiment une méthode mais je vous rappelle que lorsque Benyamin Netanyahou était à Washington en février, il avait exprimé son inquiétude face à la poursuite de la construction dans les implantations. » Nota Bene : sur i24, on appelle « implantations » les colonies israéliennes en « Judée-Samarie », c’est-à-dire dans les territoires occupés.
« Résultat, avec ce simple terme, “inquiétude”, et grâce à Jason Greenblatt (avocat d’affaires de la Trump Organization nommé pour gérer les relations entre Israël et l’Autorité palestinienne, ndlr), un homme assez intelligent et créatif pour trouver des solutions qui n’avaient pas encore été explorées jusqu’à présent, le gouvernement israélien a décidé de restreindre la construction et de ne pas dépasser ce qu’on appelle la “ligne de construction”. » Bravo Trump ! Il a suffi d’un simple mot de lui pour faire cesser — pardon, « restreindre » — les constructions de colonies, pardon, d’« implantations ».

« C’est intelligent parce que dans le conflit israélo-palestinien, on parle de deux Etats pour deux peuples mais s’il n’y pas de territoire pour concrètement créer un Etat palestinien, il n’y aura pas de deuxième Etat. » Logique, on ne peut qu’être d’accord. « Donc, il faut maintenir la construction dans les implantations. » Euh… là, ça paraît moins logique. « Mais par contre vous pouvez construire des immeubles de 50 étages et y peupler [sic] des milliers de personnes. »

C’était donc ça, la « solution jamais explorée » du « créatif » Jason Greenblatt : remplacer la colonisation horizontale par une colonisation verticale. « C’est intelligent comme réflexion. » Brillant. Je suis certain que les Palestiniens seront ravis de vivre à l’ombre des buildings. « Et c’est peut-être la nouvelle méthode de Donald Trump et de ses conseillers. » Certainement, puisqu’ils ont l’habitude de construire des Trump Tower. En couvrir les territoires occupés permettrait à la fois de satisfaire les Israéliens, les Palestiniens et d’arranger leurs affaires.

Soulagé de savoir le conflit israélo-palestinien définitivement réglé par le génie de l’immobilier, je m’intéresse à l’autre actualité de la journée, les soubresauts qui agitent France 2 (éviction de David Pujadas, démission de Michel Field, relais de fake news de la fachosphère par Vanessa Burggraf face à Najat Vallaud-Belkacem dans On n’est pas couché). Une nouvelle fois, je choisis la chaîne idoine, C8, la seule à proposer une émission quotidienne de décryptage des médias, Touche pas à mon poste.

Je débarque au moment où Isabelle Morini-Bosc interpelle des passants dans la rue pour leur demander s’ils ont un slip bleu et s’ils veulent bien le montrer afin de lui faire gagner un défi qui permettra à un téléspectateur de remporter un lot à 200 euros. Après cette rafraîchissante mise en bouche, place à l’analyse de la démission du directeur de l’info de France Télévisions, Michel Field. « Est-ce qu’il a bien fait de partir ou pas ? », demande Cyril Hanouna. « Il était obligé de partir mais ça ne suffit pas, estime Gilles Verdez. C’est un fusible. Maintenant, c’est madame Ernotte qui doit partir. » Oui, ça paraît logique. Et nuancé.

« C’est courageux », juge Géraldine Maillet. « Oui, c’est plutôt courageux », approuve Cyril Hanouna. « Il avait pas le choix, révèle Isabelle Morini-Bosc. Parce qu’ils ont exaspéré l’Elysée en donnant l’impression que c’est eux qui ont donné l’ordre de virer Pujadas alors que c’est absolument pas le cas. » « Il paraît que même le président était énervé de l’éviction de David Pujadas », précise l’animateur. Cette émission est une mine d’informations confidentielles aussi riche que Le Canard Enchaîné. « Michel Field a eu la gentillesse d’accepter de jouer le fusible », conclut gentiment Valérie Benaïm.

Après les compliments d’usage au gentil fusible, Cyril Hanouna revient sur « l’échange très-très-très tendu » entre Najat Vallaud-Belkacem et Vanessa Burggraf, « qui l’a accusée à tort d’avoir mené une réforme de l’orthographe ». Elle a aussi prétendu que l’ancienne ministre de l’Education était « favorable » à l’apprentissage obligatoire de l’arabe au CP, comme le montre l’extrait diffusé. « Je vais vous montrer la réaction de Laurent Ruquier, annonce Cyril Hanouna. Et je vous le dis, je trouve que Laurent Ruquier a eu la bonne réaction : il a défendu sa chroniqueuse. Moi, j’aime bien les gens qui défendent leurs chroniqueurs quoiqu’il arrive. » Le taulier est bien placé pour en parler, il est lui-même capable de défendre cette « pleureuse » de Matthieu Delormeau tellement il est tolérant avec les homosexuels.

« Et Laurent Ruquier l’a fait, se félicite donc Cyril Hanouna. Regardez. » « Non, ce n’était pas tout à fait une approximation, certifie le présentateur d’On n’est pas couché. C’est un fait qu’il y a eu une réforme de l’orthographe qui a été appliquée dans les écoles et c’est quand Najat Vallaud-Belkacem était ministre de l’Education que la réforme est passée dans les écoles. » Pas du tout, les enseignants sont libres de l’enseigner depuis 1990. Simplement, c’est seulement en 2016 que les programmes ont été rédigés avec l’orthographe rectifiée, entraînant du coup son adoption par les deux derniers éditeurs de manuels qui ne l’utilisaient pas.
Heureusement, Laurent Ruquier possède un deuxième argument, beaucoup plus percutant, comme le montre son amputation du nom de l’ex-ministre, à la manière des auteurs de Valeurs actuelles ou de la fachosphère : « Madame Belkacem s’est servie (de l’émission, ndlr) parce qu’elle est fragile en ce moment, elle vient de perdre son emploi et en plus, elle n’est pas sûre d’être à nouveau députée. » « C’était un coup politique ? », déduit l’intervieweur. « Absolument, elle a bien réussi son coup. » En fait, c’est Najat Vallaud-Belkacem qui, prenant modèle sur Trump, a menti pour se faire de la pub.

« Najat Vallaud-Belkacem, très sympathique, on l’a déjà reçue ici », pommade Cyril Hanouna pour lancer le débat. Isabelle Morini-Bosc soutient Laurent Ruquier. « Il a doublement raison de la défendre, d’abord parce que ce qu’il dit sur la réforme de l’orthographe, c’est vrai. » « Est-ce qu’elle avait raison, Vanessa Burggraf ? », vérifie l’animateur. « Elles avaient toutes les deux raison. Oui, Vanessa Burggraf a raison de dire qu’il y a des écoles où on applique la réforme de l’orthographe. » Et d’autres où on apprend aux enfants à se masturber, il paraît.

« Pas du tout !, s’insurge Gilles Verdez. Najat Vallaud-Belkacem n’a pas initié de réforme de l’orthographe, c’est une erreur de Vanessa Burggraf ! Ruquier a raison de défendre sa chroniqueuse… » Sur ce point, tout le monde est d’accord. « …mais sur le fond elle a totalement tort. » Conclusion du débat : il est indispensable de défendre quelqu’un qui a totalement tort.

La troisième info médias décryptée par les experts de Touche pas à mon poste concerne justement Touche pas à mon poste. « On a lu ça aujourd’hui dans Le Parisien, ça me fait beaucoup rire », explique l’animateur. Le titre de l’article apparaît : « Cyril Hanouna poursuivi pour des canulars téléphoniques dans des commissariats. » « Une enquête pour appels téléphoniques malveillants et usurpation d’identité a été ouverte, lit l’intéressé. Cyril Hanouna a contacté le commissariat de Champigny-sur-Marne en se faisant passer pour un policier voulant dénoncer un trafic de chaussettes en cuir. » Il a aussi appelé le commissariat de Villeneuve-Saint-Georges en se faisant passer pour un Anglais perdu, précise l’article.

L’animateur en rit aux larmes, le public lui offre un tonnerre d’applaudissements. « Est-ce qu’on a l’extrait ? » L’extrait arrive, absolument désopilant, conclu par la révélation de la supercherie à ses victimes : « Je vais envoyer des smartphones à tout le commissariat, les chéris ! C’est Cyril Hanouna ! » Retour au direct. « En plus, ça s’est très bien passé avec eux, rappelle Cyril Hanouna. En plus on leur envoie des cadeaux, ça se passe très bien avec le commissariat de Champigny, qu’on embrasse. » Les policiers seraient vraiment ingrats de poursuivre leur bienfaiteur.

« Et donc, j’ai lu ça aujourd’hui, comme quoi on lit de grosses-grosses-grosses bêtises, c’est quand même fou. » Comme si les canulars promus par Cyril Hanouna devant des centaines de milliers d’ados pouvaient empêcher de vraies victimes d’accéder aux services de police… « Et ça m’a fait beaucoup rire parce que ma mère m’a quand même appelé qui m’a dit : “Il paraît que tu vas aller en prison à cause de chaussettes en cuir.” Maman, rassure-toi, ne t’inquiète pas, tout va bien. » Tout de même, je me pose des questions sur l’âge mental d’un animateur qui, à 42 ans, utilise sa maman comme caution morale tous les soirs en direct à la télé.

Cyril Hanouna interpelle son invité : « C’est fou, ça, Tony ! » « T’aurais pas pu choisir une autre ville ? », répond Tony, un boxeur de Champigny-sur-Marne. « Ah bah excuse-moi, mais tu sais, on en a fait beaucoup. » Empêcher la police de secourir les victimes constitue un véritable sacerdoce.
« On va revenir sur tout ce qui a alimenté le week-end sur les sites, sur Twitter, sur Facebook », annonce enfin l’animateur. Il rappelle que, le jeudi précédent, il a passé une petite annonce sur un site de rencontres pour piéger en direct des homosexuels. « Je me suis fait passer pour Jean-José, un personnage haut en couleur. » Dans le langage de TPMP, un homosexuel. « La séquence méritait-elle un tel acharnement médiatique ? » Il me semble que la réponse est dans la question.

Avant d’en débattre, l’affaire est retracée dans un sujet qui prend un recul salvateur. « D’autres grands noms se sont également amusés à ce genre de séquence appelé “canular” dans le seul but : faire une blague. » Quand on vous dit que c’est pour rire. Déboule un extrait de Laurent Baffie se faisant passer sur Europe 1 pour le patron des « Editions de La Jaquette, qui publient des ouvrages destinés à la communauté gay », notamment Tata chez les pédés.

« Mais pour autant, reprend la voix off, aucune polémique ne les a entachés. Alors pourquoi, depuis jeudi, Baba est devenu l’homme à abattre ? » Parce que c’est un complot dirigé contre l’animateur ? « Jusqu’à le menacer de mort », précise la voix off. Non, quelle horreur ! Apparaît un tweet menaçant : « Va te faire enculer, sale homophobe. » « Pourtant, Cyril Hanouna, c’est l’homme qui porte des valeurs fortes. » La compétition, l’humiliation, le sexisme, le racisme, l’amour de Vincent Bolloré… Mais il serait trop long de toutes les citer.

Suivent des images bouleversantes des œuvres de charité de Cyril Hanouna en faveur du Refuge (association qui vient en aide aux ados discriminés pour leur homosexualité). « Dans une émission où l’on peut rire de tous… » Extrait : « Est-ce que vous pouvez faire un animal asiatique, Jean-Luc ? », demande Cyril Hanouna. « Hi-han, hi-han », fait Jean-Luc Lemoine. « C’est bien la preuve que l’émission est aussi raciste qu’homophobe », poursuit la voix off… Non, je déconne. En vrai, la voix off poursuit ainsi : « … Alors une question se pose : la séquence mérite-t-elle un tel acharnement médiatique ? »

« Mais pour autant, reprend la voix off, aucune polémique ne les a entachés. Alors pourquoi, depuis jeudi, Baba est devenu l’homme à abattre ? » Parce que c’est un complot dirigé contre l’animateur ? « Jusqu’à le menacer de mort », précise la voix off. Non, quelle horreur ! Apparaît un tweet menaçant : « Va te faire enculer, sale homophobe. » « Pourtant, Cyril Hanouna, c’est l’homme qui porte des valeurs fortes. » La compétition, l’humiliation, le sexisme, le racisme, l’amour de Vincent Bolloré… Mais il serait trop long de toutes les citer.

Suivent des images bouleversantes des œuvres de charité de Cyril Hanouna en faveur du Refuge (association qui vient en aide aux ados discriminés pour leur homosexualité). « Dans une émission où l’on peut rire de tous… » Extrait : « Est-ce que vous pouvez faire un animal asiatique, Jean-Luc ? », demande Cyril Hanouna. « Hi-han, hi-han », fait Jean-Luc Lemoine. « C’est bien la preuve que l’émission est aussi raciste qu’homophobe », poursuit la voix off… Non, je déconne. En vrai, la voix off poursuit ainsi : « … Alors une question se pose : la séquence mérite-t-elle un tel acharnement médiatique ? »

« Je vais dire toute la vérité ce soir », promet Cyril Hanouna en plateau. D’abord, il révèle les raisons de la polémique : « Il y a beaucoup aussi de rivalités entre les radios, entre les chaînes. » Du coup, pour écraser le voisin, on fait des tonnes d’articles alarmistes sur ce qui relève de la blague. Sans parler des rivalités personnelles. « Sophia Aram, je l’ai connue sur [la chaîne] Comédie ! On s’entendait pas hyper bien donc elle garde une certaine rancœur. » Je comprends mieux la violence de son sketch sur France Inter. C’était de la rancune.

« Y a beaucoup de gens qui font ça [critiquer Cyril Hanouna] un petit peu gratuitement. » Pour se faire de la publicité, comme Najat Vallaud-Belkacem quand elle rit au nez de Vanessa Burggraf. L’animateur dénonce un autre malappris : « J’ai vu Christophe Beaugrand qui tweetait beaucoup… » Forcément, il est de parti-pris, puisqu’il affiche son homosexualité.

Au-delà des querelles de personnes, Cyril Hanouna pointe un véritable complot fomenté par des puissants : « Y a des gens qui se servent de ça pour faire une petite bataille médiatique et économique puisque d’autres chaînes poussent le CSA à nous attaquer… » Non, c’est vrai ? Tout s’éclaire… En fait, cette polémique a été montée de toutes pièces par les concurrents du flamboyant empire médiatique de Vincent Bolloré. Ennemis qui ont instrumentalisé quelques aigris jaloux du succès de Cyril Hanouna. Heureusement, ce dernier est passé maître dans l’art du fact checking.

« On a commis une erreur, j’ai commis une erreur », finit par reconnaître Cyril Hanouna à la fin d’une discussion animée — même si tout le monde est d’accord pour admettre qu’une simple « blague », fût-elle mauvaise, ne peut mériter un tel acharnement médiatique. L’animateur ajoute : « Et si cette erreur peut permettre de faire avancer le combat et au contraire de défendre des causes comme ça, si on peut faire avancer les choses, on le fera. » Finalement, cette « erreur » aura été bénéfique pour la cause des homosexuels. Mieux : il faudra en commettre d’autres pour continuer à « faire avancer les choses ». Cyril Hanouna pourra donc continuer à se travestir en « Elise Sucette » (Elise Lucet) pour mener ses enquêtes sur les Brésiliennes du Bois de Boulogne…

Ouf ! Quelle soirée ! En quelques heures, le conflit israélo-palestinien a été réglé, la vérité sur la réforme de l’orthographe de « madame Belkacem » a été rétablie et Cyril Hanouna a promis qu’il ne serait plus homophobe que pour la bonne cause. J’ai rarement vécu une telle déflagration de bonnes nouvelles. Pour fêter ça, je vais couper la télé et m’écouter un bon vieux Stone Roses, histoire de retrouver l’ambiance des salles de concert de Manchester.


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