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Des mots

posté le 09/01/15 par Tata Jonjon Mots-clés  médias  solidarité  veiligheids / terrorisme 

Des mots qui claquent. Des mots qui craquent. Des mots qui raisonnent et des qui résonnent. Des mots qui gniaquent. Des mots qui trouent. Des mots qui dégueulent comme les balles que vomit ton ersatz de bite. Envie de te coller au poteau et de te mettre deux mots dans la tête, sombre idiot. Te rends tu seulement compte de ce que tu viens de faire, espèce d’ayatollah de kermesse ? Tu sais à quel point tu viens de niquer ta mère, ton père, tes cousins, tous tes potes du quartier, tous les fous bloqués dans des cages d’escaliers pris en otages par le nombre élevé de paliers ? Quand tu as appuyé sur la détente t’as pas flingué que Charb et ses copains. T’as massacré le futur de Mouloud qui est postier, de Majid qui se crève le cul à l’usine tous les jours, de Khadija qui aimerait bien faire des études de microbiologie. Tu t’es assuré que ta mère, ta soeur, ta cousine et ton meilleur pote soient confondus avec ton acte de décérébré. Quand t’a transpercé Wolinski, c’est aussi le peuple musulman de France que tu as visé.

Tu les entends pas déjà, les Zemmour, les Marine, les Houellebecq, ces oiseaux de mauvais augures ? Et ouais mecton, les charognards sont là, la mort ne vient pas seule. Ils se gobergent, ils "l’avaient bien dit", c’est la faute aux arabes, à la gauche, aux 35 heures et à l’immigration massive. Ils relancent à ton prétexte le débat sur la peine de mort. C’est te faire trop d’honneur. Tu ne mérites pas que ta barbarie nous fasse régresser. Ton coup d’éclat, c’est la victoire des beaufs.

En voilà un mot intéressant, beauf. Tu le connais ? C’est con tu viens de mettre une bastos à Cabu, qui l’a inventé. Le beauf c’est Jean-Pierre Yakafokon, la panse bombée, affalé devant BFM TV à regarder le GIGN qui t’encercle et qui déclare entre deux gorgées de Kro "j’espère qu’ils vont les pendre par les couilles, ces sales bougnioules". C’est le même qui va aller voter Marine aux prochaines élections pour se débarrasser des "arrrrabes qui font rien qu’à profiter des allocs". Il le sait pas, le beauf, que tu es né en France, que tu as toi aussi été un temps à l’école de la République. Le beauf il pense pas, il répète juste ce que lui disent les Copé, Sarko, Dupont-Aignant, Mariani et Gollnisch depuis des années, le con. Ca te fait ricaner ? Mais toi, verrue de vit de verrat, tu penses, toi ? Tu te revendiques d’un Coran que tu n’as sûrement pas su lire. Tu répètes bêtement les analyses guerrières et obscurantistes de soi-disant imams qui t’utilisent comme un pion dans un combat archaïque et passéiste. Tu es comme ces pauvres beaufs qui relaient les borborygmes (je ne peux me résoudre à les qualifier de pensées ou même de mots) de Finkielkraut ou de Soral sans s’arrêter deux secondes pour réaliser à quel point c’est une insulte à l’intelligence.

Je voudrais te choper, toi, ton frangin, et ces chacals qui se repaissent de la mort à des fins carriéristes, vous aligner contre un mur avec tous ces pauvres beaufs. Vous peindre à tous une cible sur le poitrail et inviter les plus fines plumes à faire partie du peloton. Vous balancer à tous une salve de mots en plein coeur, une rafale de mots qui ratatatatatent pas leurs cibles.

Je t’avoue que j’ai eu comme tout le monde un premier réflexe animal, enragé. L’envie de mille mots qui te vouent à mille morts violentes. Au lieu de ça, j’écris ces mille mots sur mille feuilles de papier. Que je roule en boule et que je brûle. Pas pour allumer ton bûcher, non, non trop facile la posture du martyre. Pour un brasier, c’est un autre mot, qui tentera d’éclairer le fond de ton obscurantisme. Parce que oui, espèce de protubérance pénienne porcine, je veux que tu vives. J’espère qu’ils te colleront au trou avec un vieux de la vieille. Avec un type qui saura que Charlie Hebdo était dans le camp des petits, des prisonniers, des galériens, un qui saura que les mecs que tu viens d’abattre ont combattu les conditions déplorables en zonzon comme la vétusté des cités dortoirs. J’espère qu’entre deux matraquages par des matons qui trouveront que t’as déjà du bol d’être en vie, il se trouvera quelqu’un pour t’éduquer, pour te faire comprendre que l’Opprimé que défendaient tes victimes, c’est le Moufliss qu’évoque Mahomet, que ton djihad de pacotille a fait de toi ce que l’Islam appelle un Injuste.

Parce que oui, espèce de crétin, tu t’es gouré de cible. Tu n’as pas attaqué les puissants qui asservissent ce que tu crois être ton "peuple". T’as pas pris les armes contre l’Etat qui assassine. Même si deux flics sont finalement tombés sous tes balles, c’était pas ta cible. Tu t’es pas dressé contre les consortia pétrochimiques, pharmaceutiques ou miniers qui favorisent les conflits au Proche Orient ou financent les guerres civiles africaines. C’est vrai qu’eux vénèrent le Dieu Pognon et que ce dernier leur permet de se payer des petites armées. Donc non, toi en bon croisé d’opérette, en Rambo de carnaval, t’as chargé des types armés de plumes. C’est sûr que c’est plus facile de débarquer avec ta bite et ton couteau pour abattre des gars qui ripostent aux balles par les bulles.

T’as bien compris, j’avais envie d’user de mots comme d’armes. Des mots, des chouettes, des brillants, des qu’il faut nettoyer souvent pour le plaisir. Envie de te foutre une volée de mots dans le bide. Ces mecs sont morts pour leurs idées. Ca faisait longtemps qu’en Europe occidentale on ne mourait plus pour des idées, sinon de mort lente, comme disait Georges. Et là badaboum, tu nous as rappelé ce que veulent dire les mots "combattre pour la liberté". Tu viens d’ériger Charb, Cabu, Wolinski, Tignouss, l’oncle Bernard et les autres en martyrs de la liberté, en moudjahidines. Les idées de Charlie étaient un peu adolescentes, parfois mal ficelées, voire limite offensantes mais grâce à toi ces idées sont immortelles. T’as perdu, pauvre mec. L’irrévérence est née avant et vivra bien après toi, bien après tes maîtres à penser et bien après que ton simulacre de foi ait enfin été vaincu par l’Islam véritable, ouvert et fraternel. L’humour et la création te survivront : les larmes que nous versons, la rage que nous exprimons, l’injustice que nous ressentons, tout ça les nourrira.

Au départ, j’avais juste deux mots à te dire qui se sont transformés en cet espèce de fatras, en ça. Il m’en reste juste deux pour toi et tes alliés objectifs. Pour ton frère et ta hiérarchie de fous de Dieu. Pour les ignorants et les cyniques qui tirent profit de l’immonde pour réclamer l’atroce. Pour les opportunistes qui se poussent du col pour (se) vendre plus et mieux. Deux mots pour vous seulement, mais on vous le promet on n’a pas notre dernier mot.

Silence, couards.


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Commentaires
  • 10 janvier 2015 02:13

    Paternalisme, quand tu nous tiens... Braves bons musulmans des lumieres, armez vous et partez, en substance.
    Charlie n etait que l ombre de ce qu il put etre bien autrefois. Charb etait islamophobe, le journal tournait en rond ds une critique facile de tous ceux qui sortaient du cadre officiel de la religion d etat francaise. La laicite a la fourest ou a la charb, tellement occupee a regarder l assiette de l autre qu elle en oubliait de voir tout le reste. Rester bloque ds une critique sterile ss reconnaitre l impact, l eau au moulin apportee...
    Trop facile et idiot, et repulsant de suffisance coloniale, comme le sont finalement tous ces cons de charlie qui croient que leur liberte d expression est menacee, alors que la pub veut les entendre en permanence et sur tous les sujets, histoire d affiner l algorhytme, et qui oublient que leur nations menacees sont en guerre depuis 15ans, balancent des drones, des bombes, font des raids, appuient des dictateurs, ecrasent le sud...
    Pôvres culs, devrait dire Choron.

    Au fait les guignols, quelle liberte d expression peut bien exister qd on ne partage pas les moyens de la diffusion de l opinion ? La lecon internet, c est qu une armee de connards coordonnes peuvent faire croire a l urgence de la guerre de civilisation ds des medias idiots. Et que ces producteurs de contenus restent incontournables. Bref, la guerre en cours necessite des moyens, et tant que tous n en auront pas, la liberte d expression restera une chimere des dominants pour repandre leur ideologie.
    Putain, le glas de notre dame et les hommages de la republique !?! Charlie, ou qd l instrument d emancipation se fait retourner par le pouvoir.

    Alors oui, moi aussi, quelques mots.

    Vos gueules les mouettes, la maree monte.

  • 10 janvier 2015 03:33, par Bali Balo

    Je me demande si tu as lu et compris ou si c’est moi qui ne comprends pas ta critique. Honnêtement, je percute pas, là.

    A quel moment le texte enjoint-il qui que ce soit à s’armer et partir ? Et moi il me semble que le texte reconnait que Charlie était pas franchement tip top au niveau des idées. En quoi la critique que tu fais de Charlie Hebdo, qui n’est pas sans fondement, empêche-t-elle de s’ériger contre des types qui défouraillent dans un journal, quelle qu’en fut la qualité ?

    Je me posais ces questions jusqu’à ce que tu ramènes tout à la pub, aux drones et au contrôle des médias par des happy few... Et là j’ai senti l’odeur du conspi.

    Le seul point sur lequel je suis en réel et complet accord avec toi, et que le texte n’évoque pas, c’est le glas et les hommages de la république qui auraient sans doute bien dégouté Choron et Cavanna.

  • 10 janvier 2015 09:57, par Clément

    ce genre de phrase devrait t’aiguiller :
    " L’irrévérence est née avant et vivra bien après toi, bien après tes maîtres à penser et bien après que ton simulacre de foi ait enfin été vaincu par l’Islam véritable, ouvert et fraternel. "

    En quoi ma critique empecherai-t-elle de critiquer les fous furieux qui tirent dans le tas ?? En rien, poser la question est insultant. Mais quand j’entends Bougrab (dont je respecte la peine et la douleur) annoncer sur C+ que les responsables du massacre sont ceux qui ont accusé Charlie de racisme, quand j’entends Roufiol qui attaque Diallo sur RTL, quand je lis ce connard de Malka... Bref, la répression est en cours, et elle avance comme un compresseur à idée.
    "L’odeur du conspi"
    Quand je te lis, je sens l’odeur de la merde et de la suffisance, celle qui pense qu’on peut classer la critique sociale en gros terme générique qui rentre en case. "L’odeur du conspi", tentative imbecile de resumer ce que je pense à un tout à jeter dans les oubliettes de ta pensée. L’odeur du conspi... La voilà la vraie nature des défenseurs de la liberté d’expression dans un monde injuste et bete... L’odeur du conspi..
    En fait, va te faire foutre, sale con. C’est plus clair ??

    Et oui, je suis en colere de lire des conneries pareilles, de me faire résumer à des conneries de psychotique juste parce que TU reconnais 2 ou 3 mots clés qu’on t’a appris à classer comme délégitimateur de discours. "conspi"
    Alors moi, quand j’entends un pseudo type qui pense utiliser des concepts pareil, je me dis que Charlie dernière époque a bien gagner sa guerre, et qu’on va avoir du mal à se retrouver pour expliquer en quoi Merah était fou...

    Mais t’as raison, continue, fous moi dans un sac, mets l’étiquette et balance moi dans le fleuve, ça te fera une conscience, et ptet meme un bon point chez tes chefs, les laudateurs de la "liberté", de la "république", pourquoi pas de la "nation", voire mieux, de la "communauté nationale". Beuaaaark.

  • 10 janvier 2015 11:23, par Bali balo

    Tu t’enerves, tu t’emballes mais tu reponds pas sauf à mettre dans mes questions des mots qui n’y ont jamais été. Nation ? République ? Mais Beuark autant que toi !
    Et ce qui fait que je résume ton discours au terme conspi c’est cette tendance commune à tout mélanger à mettre dans le débat des choses qui n’y ont rien à voir (convoquer le colonialisme pour un texte qui exprime douleur et inquiétude, sérieux ?) à lire et interpréter plus ou moins volontairement à l’envers... La fameuse phrase sur l’islam qui pour toi appelle en substance les modérés à partir dit le contraire, d’après moi. J’y vois un constat que l’islam est en pleine évolution et que certains en pervertissent le message. Et il me semble qu’on souhaite tous plus ou moins que l’islam du vivre ensemble perdure et que l’"islam" qui cree des merah s’eteigne, non ? Ben c’est tout ce que dit le texte. Respire un coup, et lis ce qui est écrit plutôt que de chercher un sens caché et une volonté politique sournoise. Ici c’est indymedia, pas la Pravda ou Fox.

  • 10 janvier 2015 14:06

    Bon. Je me fous de l islam, par contre je ne me fous pas de la justice. Convoquer le colonialisme quant il s agit de s interroger sur la place qu un discours omnipresent laisse a des population issues de ces mondes colonisés, ça me semble opportun. Je n appelle pas les moderés à partir, je cite une phrase de Benito Mussolini, en soulignant avec ironie ta façon de renvoyer dos à dos les "musulmans" à leurs problèmes, alors qu il me semble qu une interrogation profonde est a mener sur d’ou vient le problème, qui l entretien et comment, notamment un grand point sur les formes de racisme ordinaire qui perdurent, sur les conséquences des rejets, sur les condamnations faciles de l immense majorité envers celles déjà coupables d etre minoritaire,s alors si en plus elles s organisent...

    Il n y a pas a me dire de me calmer quand la France a le plus grand theatre d operation militaire en cours depuis 1945, et qu il couvre une partie gigantzsque de ses anciennes colnies, pour ses ressources, que des gens meurent aux frontieres, dans les frontieres, que l extrme droite remonte et que tous les gens un tantinet instruits preferent se tordre le cul a imaginer les croyances aussi arrierees que d autre plutot qu a tacher d assurer la paix, par la justice et l egalite.

    Comprends tu ce qui nous separe ?

  • 10 janvier 2015 15:17
  • 10 janvier 2015 15:50, par Bali Balo

    Euh oui, en effet je vois bien ce qui nous sépare. Tu mélanges tout et tu reproches à un texte ou à mes questions de ne pas aborder d’autres sujets. J’essaie de comprendre ta critique et tu vires à l’anathème. Et tu n’as pas foncièrement tort dans ce que tu énonces, mais je comprends pas en quoi le texte de tata jonjon s’y oppose, au fond. Au contraire même il pointe du doigt l’exploitation par l’Etat et le Capital. Mais visiblement tu ne souhaites pas comprendre ou débattre tu veux juste qu’on te dise que tu as raison. Ce qui est formidable avec les gens qui veulent imposer leur point de vue à tout prix c’est qu’il y en a de toutes les couleurs, de tous les bords.

  • 10 janvier 2015 16:05, par Bali Balo

    Et puisque on enfonce le clou avec des articles qui ont rien à voir avec le schmilblick en voilà un autre : http://www.lepoint.fr/chroniqueurs-du-point/jerome-cordelier/charlie-hebdo-le-passe-correzien-des-freres-kouachi-10-01-2015-1895421_244.php

  • 10 janvier 2015 16:10

    non, pire. Je suis foncièrement contre toi et tous ceux qui prétendent, de près ou de loin, que la question puisse être religieuse. Pire encore, je prétends moi que ces discours creusent le lit du fascisme qui vient. Je ne mélange pas tout, c’est le fondement de la pensée exposée dans ce texte et dans tes réponses qui me parait nauséabond. Je veux débattre, mais il est difficile de commencer sans un préalable extremement violent, parce qu’en fait, de ce que je lis, c’est presque toute l’argutie sur ce sujet qui me semble dangereuse. Je lis un texte paternaliste, qui résume l’ensemble des expressions que contiennent les relations nord sud en un succedané de religion mal digérée, peut être même par des sots incultes, après tout pas même besoin de les avoir écouté. Et pourtant, des mots, des mots et encore des mots. Mais qui ne disent rien, rien sauf à répéter les arguments creux que les gosses perdus récupèrent et remplissent de fiel, prêts à nous les faire peter à la gueule.

    Tu me résumes à"conspi" parce que tu ne comprends pas qu’il s’agit de politique, pas seulement internationale, mais que le fait de ne jamais faire de ces questions des questions d’importance dans nos débats nationaux fait de nous tous, aux yeux d’une grande moitié du monde, les complices de la domination coloniale. Mais tu préfères espérer un islam tolérant victorieux que de prendre le destin du monde à bras le corps et agir politiquement, faire des interventions coloniales un sujet d’importance, faire de la lutte contre la pauvreté et l’insécurité alimentaire mondiale une exigence politique, etc.

    Mais là, je suppose que je t’ai largué.. Quel rapport entre des mecs qui ont faim et ceux qui prennent des armes pour dézinguer les affameurs ?

  • 10 janvier 2015 16:46, par Bali Balo

    Tu me reproches donc de ne pas attendre que tous les textes traitent de tous les sujets importants du monde. Tu me reproches, et sans en avoir aucune idée, de ne pas agir ou avoir agi ou vouloir agir politiquement en plus que d’espérer que d’autres le feront. Tu me reproches de ne jamais porter les questions de politique internationale. Qu’en sais-tu ? Tu me reproches à moi les péchés de la classe politique et médiatique. J’aurai beau répéter être d’accord avec une partie des constats que tu dresses, je ne vois sérieusement pas en quoi ils sont incompatibles avec le texte de tata jonjon. Tu veux lui faire dire des choses que jamais il ne dit. Je suis simplement pas d’accord avec ta lecture de ce texte, et ça te défrise. Oui il y a un lien entre la faim et la prise d’armes. Mais tu trouves que les trois zozos ou Boko Aram ont dézingué leurs affameurs, toi ? Si c’est le cas, c’est toi qui est complètement largué.

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