Nous faisons le relais d’une action du collectif "Not Standing for Hypocrito-Bourgeoise Culture" qui a eu lieu le 13/05.
"Sur leur site, le kfda (kunstfestivaldesarts) annonce fièrement son partenariat avec le cpas de Bruxelles pour occuper l’Institut Pacheco et en faire leur centre du festival ce mois de mai, et souligne l’accueil chaleureux que leur public de culturo-bourgeois y recevra. Pour les personnes sans papiers qui ont voulu s’y héberger en février l’accueil était malheureusement moins chaleureux. 38 personnes ont été arrêtées violemment lors de l’expulsion par la police envoyée par Philippe Close.
Le kfda dit encourager le débat sur la géographie de cette ville. Et pour ce faire, il assume sans honte la prévalence des activités bourgeoises sur la nécessité d’hébergement de centaines de personnes précarisées. L’art prime sur l’urgence sociale et sanitaire : expulser et refuser un accès à un toit, l’hiver, durant une pandémie, pour laisser la place aux réflexions de quelques personnes élitistes — qui ne manqueront pas, soyons-en certain·es, de se faire la voix fantasmée des plus précaires — traduit un projet admirable, cela va sans dire.
Au-delà de l’expulsion, les propos du bourgmestre de Bruxelles, couplés à la réalité du calendrier, interpellent. En effet, c’est le 26 février 2021 que plusieurs collectifs de personnes sans papiers et mal-logées ont voulu requisitionner l’Institut Pacheco, vide depuis 4 ans. À la suite de l’expulsion violente, Philippe Close a affirmé qu’il pourait être ouvert à la possibilité de logement si une demande en bonne et due forme était introduite. Outre le fait qu’une telle demande avait été faite par VSP par le passé (demande évidemment refusée), c’est bien en février qu’ont eu lieu les négociations pour faire de ce bâtiment emblématique, inédit et singulier, donc tout à fait au goût du monde de l’art, le centre du Kunstenfestivaldesarts. Il ne nous semble pas nécessaire de développer nos explications. Devant un propriétaire (même public) avec lequel négocier une occupation temporaire, certains publics sont plus sexy que d’autres.
Soulignons enfin que le centre du festival se déplace chaque année ; et bien souvent c’est un quartier en pleine gentrification qui est choisi, renforçant ainsi ce processus, souvent dirigé par les politiques, en cours. Que ni le Kunstenfestivaldesarts, ce festival qui se veut “critique de la ville", ni Close et Khalid Zian, qui se veulent "socialistes", ne se sentent génés de faire de ce bâtiment devenu symbolique pour la lutte des personnes sans papiers et mal logées - souvent des femmes précarisées -, un centre de festival d’art contemporain, démontre bien leurs priorités. Un mépris de classe assumé."
Le Collectif "Not Standing for Bourgeois Culture"
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