Nordine Touil, marocain de 31 ans, vit en France depuis douze ans. Il a une petite fille de sept ans, française comme sa mère, dont il est séparé. Jusqu’à mercredi dernier, il habitait avec deux amis, marocains eux aussi, dans l’immeuble de la rue du Corbillon, à Saint-Denis, où le Raid est intervenu pour déloger Abdelhamid Abaaoud et ses acolytes. Joint hier à l’intérieur du centre de rétention administrative de Vincennes, il raconte l’assaut des forces de police, le déluge de feu, cette balle qui l’atteint au bras gauche, l’arrestation musclée, la garde à vue à Levallois et, pour solde de tout compte administratif, l’obligation de quitter le territoire notifiée par la police. « Tu vas prendre 30 ans, pas parce que t’es terroriste, mais parce que t’es con », lui aurait même lancé un policier vendredi dernier, à quelques heures de la fin de la garde à vue. Choqué et inquiet, il se confie.