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Et si l’on parlait de l’arsenal nucléaire israélien ?

posté le 03/04/15 Mots-clés  répression / contrôle social  antimilitarisme  nucléaire 

Les médias israéliens ont repris un document déclassé et rendu public par le Pentagone, détaillant le programme nucléaire secret d’Israël.

Le rapport en date de 1987 et intitulé « Évaluation technologique critique en Israël et dans les nations de l’OTAN », décrit le développement de l’infrastructure et de la recherche dans le nucléaire en Israël tout au long des années 1970 et 80.

Selon les Israel National News, l’état [sioniste] s’était abstenu de rendre public son programme nucléaire « pour éviter une course régionale aux armements nucléaires », et il considère que les États-Unis « ont ouvert une brèche dans l’accord tacite de ne pas parler de la puissance nucléaire d’Israël ».

Cependant, ce n’est pas la première fois que les États-Unis font une révélation de ce genre. Le 27 octobre 1989, le New York Times avait publié un article concernant la coopération d’Israël avec le régime d’apartheid de l’Afrique du Sud pour développer un missile [équipé d’une tête nucléaire] à moyenne portée.

L’article inclut également des références au rapport de 1987, discuté aujourd’hui comme si c’était une nouvelle révélation - ce qu’il n’est en rien. Malgré tout, le document [de 1987] est le seul connu jusqu’ici pour avoir établi le statut d’Israël comme puissance nucléaire, et il a été la source de beaucoup de discussions. Il affirme que les laboratoires de recherche nucléaire en Israël pendant les années 1970 et 80 étaient « équivalents à [nos] laboratoires nationaux de Los Alamos, Lawrence Livermore et Oak Ridge. »

La discussion actuelle porte principalement sur le moment choisi pour la publication du rapport, les médias israéliens critiquant cette initiative comme étant une réplique au discours du Premier Ministre Benjamin Netanyahu devant le Congrès des États-Unis où il a critiqué l’accord sur le nucléaire en cours de négociation avec l’Iran. De plus, les médias sont exaspérés du fait que des sections [du rapport] concernant l’Italie, la Rép. Féd. d’Allemagne, la France et d’autres pays de l’OTAN ont été laissés de côté, mettant en avant uniquement Israël.

Alors que l’ambiguïté voulue par Israël concernant ses capacités nucléaires s’effondre grâce à la publicité donnée à ce rapport à présent déclassé, le Traité de Non-prolifération Nucléaire devrait de nouveau être l’objet d’un examen minutieux, comme devrait l’être l’exagération constante répandue par les médias dominants à propos du programme nucléaire iranien.

La prétendue crainte occidentale « d’une bombe iranienne » a placé l’Iran sous un régime de sanctions et à mené à de multiples initiatives diplomatiques pour limiter sa recherche et son développement dans le domaine nucléaire, en dépit de l’insistance de Téhéran que son programme n’a que des buts pacifiques.

Et pourtant, l’Occident n’a pas du tout montré la même paranoïa en ce qui concerne Israël, en dépit des preuves évidentes et connues qui prouvent que l’essence de cet état colonial est de semer la discorde dans la région, d’aller vers le déclenchement d’une guerre avec l’Iran et de continuer à élargir ses frontières - jamais identifiées - aux dépends de la terre palestinienne.

Le rapport publié aux États-Unis a au minimum pour effet de mettre en évidence cette paranoïa et les doubles standards qui sont ceux de l’Occident sur de tels sujets.

Selon Netanyahu, cité dans le Times of Israel, « L’accord en cours de formalisation [entre les États-Unis et l’Iran]… envoie un message qu’il n’y a aucun prix [à payer] pour l’agression et, au contraire, que l’agression de l’Iran doit être récompensée. » À la différence d’Israël, l’Iran jusqu’ici n’a jamais manifesté aucune ambition agressive. Mais le refus de Téhéran de reconnaître l’état israélien - une position que d’autres pays devraient imiter - suffit apparemment pour que Netanyahu parle d’hypothétiques menaces.

Dans son approche tordue de la situation au Moyen-Orient, le premier ministre israélien parle d’Israël comme d’un « des pays modérés et responsables » qui devront faire face aux répercussions d’un éventuel accord avec l’Iran. Toutefois, même si les mentions précédentes des capacités nucléaires israéliennes ont été effacées de la mémoire collective grâce à la propagande officielle, aucune quantité de mensonges et de harangues à propos de l’Iran ne pourra aujourd’hui masquer les ambitions, intentions et capacités nucléaires d’Israël.

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* Ramona Wadi est écrivain et journaliste freelance

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http://www.info-palestine.net/spip.php?article15298


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