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Face aux SO, il est temps de choisir son camp

posté le 04/05/17 par - Mots-clés  luttes sociales 

Le 1er mai a Paris a une nouvelle fois été le théâtre des dérives autoritaires d’une certaine forme de syndicalisme. Ce texte est un appel lancé a tou.tes, syndiqué.es ou non, a refuser la présence de milices armées dans nos manifestations.

Ce texte s’adresse avant tout aux militant.es CGT (c’est à eux.elles que je m’adresserai dans ce texte, sauf mention ajoutée), mais aussi aux syndiqué.es des autres centrales, aux sympathisant.es de toute organisation, ainsi qu’aux lambda venant manifester de temps à autre, ou encore aux manifestant.es ponctuel.les du premier mai, et même aux membres régulier.ères du cortège de tête. Ce texte n’est pas là pour obliger ou menacer, il ne s’inscrit dans aucune injonction quelconque, mais vous demande de la clarté et de la cohérence. Si je suis dur parfois dans les lignes qui suivent, sachez que ce n’est pas par haine à votre égard, que ce n’est pas pour inspirer la défiance entre nous. Si je vous interpelle si durement, c’est parce que je sais que c’est avec vous que doit se construire une force contestataire si puissante que plus rien ne nous résiste. Mais cela ne peut pas se faire à tout prix. Certes, je n’ai rien à vous apprendre, mais il vous faut faire un choix, prendre une décision, se placer dans un camp et tracer une ligne de fracture. Aucune dérobade possible.

En ce premier mai qui s’annonçait si formidable (et qui le fut, sous bien des aspects), le coup de tonnerre de la répression vint résonner fort dans nos oreilles. Si le degré de violence fut particulièrement élevé, donc surprenant (de nombreux témoignages font quasiment état de scènes de guerre), la présence de cette répression n’a, en elle-même, surpris personne. La mobilisation devait être forte, la tension est élevée dans cet entre-deux tours et l’extrême-droite est au deuxième round du si tragique spectacle électoral. Il était donc prévisible que les flics sortent en nombre, les crocs acérés, consignes politiques reçues de briser toute contestation un peu trop concrète de l’ordre social. Rien de surprenant, donc, si ce n’est le déchaînement de violence par lequel les différentes unités de police ont fait leur travail (violence extrême dont personne ne peut minimiser l’ampleur, a l’exception peut-être du préfet de police, dans le cynisme habituel de son institution).

Ce qui surprend beaucoup plus en revanche, c’est l’acceptation dans nos rangs (et c’est un « nous » au sens large, hétérogène, rassemblant tant le cortège de tête que les syndicalistes, les lambda comme les habitué.es) de suppôts de la police, donc du pouvoir que nous cherchions pourtant a contester en venant manifester, de collaborateurs de la préfecture, de sous-traitants de la violence répressive. Je veux bien sur parler des services d’ordre, et notamment celui de la CGT. Il est temps de refuser sa présence parmi ce « nous ».


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