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Fascisme : schild en vrienden s’organise

posté le 11/11/20 par Bruxelles Dévie Mots-clés  antifa 

Schild en Vrienden (en français, “Bouclier et amis”) est un groupuscule fasciste flamand extrêmement violent, qui prône racisme, sexisme, homophobie et entraînement à l’arme à feu. Le groupe est lié au parti d’extrême droite “Vlaams Belang” de manière non-officielle : le dirigeant de Schild en Vrienden, Dries Vans Langenhove, est aussi député fédéral pour le Vlaams Belang.

Schild en Vrienden utilise un double discours. En public, leurs apparitions restent mesurées : ils défendent une identité flamande, une vision très traditionnelle de la famille, et ils posent la question de l’immigration, sans prendre de position beaucoup plus radicale que celle du gouvernement actuel. Ils font aussi des actions pour s’attirer la sympathie, notamment en faisant des cleanwalks.

En privé, dans leurs groupes facebook et discord, ils s’échangent des messages homophobes, négationnistes, racistes et sexistes (“les grosses femmes sont dégoutantes”) (3). De nombreux mêmes font l’apologie d’Hitler, et d’autres messages incite à se préparer à combattre, à s’armer et à s’entraîner. Dries Van Langenhove expliquait d’ailleurs en 2017 qu’il vendait du spray au poivre dans son kot, arme pourtant illégale en Belgique.

Les buts de l’organisation deviennent assez clair quand on lit la réponse de Van Langenhove en dessous d’une publication d’un membre qui se plaint de deux “basanés” qui écoutent de la musique dans le train : “Nous n’en sommes qu’au début. Dans deux ans, tu pourras appeler une brigade mobile de Schild & Vrienden qui les attendra à la prochaine gare”. Il s’agit donc de former un groupe paramilitaire qui terrorise la population. A cet effet, Schild en Vrienden s’entraîne régulièrement au sport de combat et au tir. Plusieurs membres ont déjà été suivre des formations paramilitaires complètes en Europe de l’Est.

Ces derniers temps, Schild en Vrienden a renforcé ses liens avec l’un des plus gros groupe d’extrême-droite français “Génération identitaire”, connu entre autres pour ses nombreuses maraudes qui donnent lieu à des passages à tabac de personnes en raison de leur couleur de peau ou de leur orientation sexuelle. Les entrevues se font de plus en plus nombreuses et fraternelles, et les groupes se font de la publicité mutuelle sur les réseaux sociaux. Aurélien Verhassel, membre important de Génération identitaire, a d’ailleurs été invité d’honneur à la fête de la communauté flamande ce 11 juillet, où il s’est affiché aux côtés de députés de la N-VA et du Vlaams Belang, dont Dries Van Langenhove (1).

Fin 2018, l’organisation avait co-organisé avec le Vlaams-Belang et d’autres groupes fascistes, la “marche de Marrakech” en opposition à la signature de la Belgique d’un pacte mondial sur la migration. Les militant·e·s antifascistes avaient lancé une contre-manifestation, mais n’avaient pas été suffisamment nombreux·ses pour contrer les 5500 personnes rassemblées par l’extrême droite. Des affrontements entre policier·ère·s, fascistes et antifascistes avaient éclatés.

Plus récemment, l’appel du Vlaams Belang à “Rouler sur Bruxelles” fin septembre a été un grand succès : plusieurs milliers de participant·e·s ont répondu présent. Des drapeaux de Schild en Vrienden et symboles nazis ont été aperçus. La manifestation en opposition à l’extrême-droite, organisée la semaine suivant par la coalition stand-up, a, quant-à-elle, rassemblée environ 300 personnes.

En bref, l’extrême-droite flamande s’organise de plus en plus. Comme dans beaucoup d’autres pays d’Europe, elle utilise une stratégie basée sur deux versants. D’abord, il y a le côté institutionnel, dans notre cas le Vlaams Belang et la N-VA, qui profitent de leur tribune au parlement pour répandre un discours haineux, ce qui provoque un climat propice à la normalisation du deuxième versant : celui de la rue. De nombreux groupuscules d’extrême-droite sont en effet actif dans la rue, pour prendre terroriser toutes les personnes qui ne leur ressemble pas, en usant de violence physique et verbale.

Le monde politique belge n’est pas étranger à tout cela. En acceptant le dialogue avec l’extrême-droite, il a grandement contribué à légitimer son propos. Dans la rue, les fascistes prennent du terrain et de la confiance. Si nous empêchons pas massivement leurs prochaines mobilisations à Bruxelles, ils pourraient se sentir pousser des ailes. Un antifasciste grec, pays dans lequel le fascisme a fait de nombreuses victimes ces dernières années, conseillait “Organisez-vous maintenant. N’attendez pas qu’ils soient devenus forts. Si le fascisme est combattu, il ne prend pas d’ampleur. N’attendez pas qu’ils fassent comme chez nous pour réagir” (2).


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