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Femmes de l’immigration : quel genre de militantes sommes-nous ?

posté le 23/10/15 Mots-clés  luttes sociales  alternatives  féminisme 

Les ressacs de l’Histoire ne manquent pas d’ironie. Qui peut oublier, il y a 10 ans, ces portraits de femmes « des quartiers », bonnets phrygiens sur la tête, exposés sur la façade triomphale de l’Assemblée nationale ? Passionarias de l’intégration, Mariannes de la Laïcité, les Ni Putes Ni Soumises se voyaient ainsi canonisées jusqu’au sommet de l’État. Il faut dire aussi que dès son berceau, l’association NPNS a vu se pencher sur elle toutes les bonnes fées républicaines, celles-là même qui lui dérouleraient le tapis rouge partout où elle serait conviée. Lancé lors de la « Marche des femmes des quartiers pour l’égalité et contre les ghettos », ce peloton de femmes arabes, musulmanes et noires, prêtes à livrer en pâture leurs frères et pères, au nom de la lutte contre la « barbarie des hommes de banlieue », l’islamisation des quartiers, le communautarisme mortifère, l’aliénation des femmes voilées, n’a pas tardé à susciter l’engouement historique de l’ensemble de l’échiquier politique blanc. Alors qu’ils désespéraient de redorer leur blason à peu de frais, les partis de gauche (du Parti socialiste au Parti communiste), et de droite, alléchés par cette perspective toute trouvée d’user du bon vieux levier du féminisme colonial, applaudissaient à tout rompre le courage de ces femmes désireuses de s’émanciper du poids des traditions indigènes. Fadela Amara, figure de proue du mouvement, arborait alors la déclinaison subtile d’un slogan mythique « Touche pas à ma jupe ». Non loin, le grand frère SOS Racisme veillait au grain. […]


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