Communiqué de presse du collectif citoyen « Flashmob STOP TTIP » : la Commissaire Européen Malmström interrompue au Collège d’Europe par des citoyens lui demandant de stopper les négociations du Traité Transatlantique (TTIP)
Un collectif de citoyens a interrompu ce lundi 19 octobre à midi la Commissaire Européen au Commerce Cecilia Malmström lors d’une intervention qu’elle réalisait au Collège d’Europe à Bruges à l’occasion du colloque « Transatlantic leadership in a global perspective : challenges and opportunities »
Alors que la Commissaire s’adressait au public, un groupe de citoyen a entonné le chant issu de la comédie musicale des Misérables « Do you hear the people sing ». Les citoyens entendaient alerter la Commissaire sur le manque d’écoute de la Commission Européenne face à un mécontentement grandissant venant de la population européenne au sujet des négociations visant à aboutir à la ratification du Traité Transatlantique entre les États-Unis et l’Europe.
Brandissant des panneaux disant « 3 million say no », les citoyens ont rappelé à Mme Malmström qu’une pétition européenne a déjà rassemblé plus de 3 millions de signatures demandant l’arrêt immédiat de ces négociations, jugées trop opaques et ne garantissant pas le respect des normes socio-environnementales en vigueur en Europe. Cette mobilisation pacifique vient s’ajouter aux nombreuses autre mobilisations qui se sont tenues à Bruxelles entre les 15 et 17 octobre, à l’appel notamment de la plateforme D19-20.
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Á propos du collectif citoyen flashmobstopttip
Groupement de citoyens belges de tous âges et horizons qui entend interpeller le grand public et les décideurs politiques sur les impacts négatifs potentiels des traités de libre échanges que sont le TTIP et le CETA. Ce collectif a déjà réalisé plusieurs actions comme dans le Centre Commercial City2 (novembre 2014), en mai 2015 à la gare du midi (départ du Thalys des parlementaires européens), ou encore en interrompant Didier Reynders lors d’une conférence chez Agoria en juin 2015.
CONTEXTE
TTIP/TISA/CETA : Qu’est-ce que c’est ?
Concrètement, selon leurs défenseurs, ces trois traités viseraient à faciliter le commerce en harmonisant les normes internationales : ils supprimeraient les droits de douane, mettraient fin aux limitations d’accès aux marchés publics, allégeraient les normes administratives auxquelles sont soumises les entreprises exportatrices. Argument choc : ils créeraient de l’emploi et relanceraient la croissance par plus de concurrence.
Un mécanisme de règlement des différends entre investisseurs et États serait mis en place, appelé ISDS : des tribunaux d’arbitrage composés d’ « experts » non-élus qui veilleraient à protéger les entreprises d’abus de droit perpétrés par les États où elles s’établiraient. Le TTIP, traité transatlantique de commerce et d’investissement (également appelé TAFTA), se négocie actuellement entre l’UE et les États-Unis. Le CETA (Compréhensive Economic and Trade Agreement) concerne les échanges commerciaux entre l’UE et le Canada et est déjà en cours de ratification. Leur petit frère TISA (Trade in services agreement), négocié entre 23 membres de l’Organisation mondiale du commerce dont l’UE, représentant à lui tout seul 70% du commerce mondial des services, est également toujours en cours de négociation.
Ces traités auront un impact sur notre quotidien à tous : sécurité alimentaire, normes de toxicité, qualité des médicaments, environnement, liberté du web, énergie, services publiques, sécurité sociale, culture, … Certains aliments que l’Europe refuse actuellement - pour causes d’OGM par exemple- seront dorénavant acceptés ; des médicaments - jugés toxiques - seront vendus sans prescription, etc.
Additionnés aux politiques d’austérité actuelles, et favorisant la compétition économique, ces traités mettront en danger de nombreuses PME et indépendants, favoriseront le dumping au détriment des conditions de travail et des salaires, menaceront d’intensifier la privatisation des services publiques et remettront en question des acquis sociaux de base.
Ils favoriseront ainsi les intérêts privés au détriment de préoccupations démocratiques, sociales, environnementales et sanitaires. Quant aux Tribunaux d’arbitrage, ils iront dans le même sens, en permettant surtout à des multinationales d’attaquer nos pays pour défendre leurs intérêts financiers.
Ces tribunaux existent déjà depuis 1994 pour la zone ALENA (zone de libre-échange nord-américaine, réunissant les États-Unis, le Canada et le Mexique). En 20 ans, le Canada a été attaqué 30 fois par des firmes privées américaines et a perdu 30 fois. Quant au Mexique, 5 plaintes ont été déposées contre lui par des firmes américaines qui, au total, ont obligé à payer 204 millions de dollars... Car le Mexique a perdu 5 fois. Et aucunes des 22 plaintes déposées contre les États-Unis par des firmes canadiennes ou mexicaines n’ont abouti.
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