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[France] : les violences envers les prostituées s’accroissent

gepost op 18/12/17 door RFI Trefwoorden  solidarité 

Dimanche est la journée mondiale de lutte contre les violences faites aux travailleurs du sexe. A cette occasion, plusieurs associations engagées auprès de ces personnes en France réclament la décriminalisation de la prostitution et l’abrogation du volet répressif de la loi de 2016.

La loi censée combattre le système prostitutionnel en France est en vigueur depuis avril 2016. Elle prévoit de sanctionner les clients, mais, indirectement, elle a aussi fragilisé les prostituées, les exposants à beaucoup plus de violences.

Gabriella, ancienne travailleuse du sexe, qui milite aujourd’hui au sein de l’association Paloma à Nantes, témoigne : « Depuis le passage de la loi, on a constaté une augmentation des violences dans la rue. Beaucoup de personnes sont violées, agressées. Aujourd’hui, il y a beaucoup d’insécurité au niveau des négociations avec le client qui a peur de la police qui peut le pénaliser. »

Et cette peur qu’ont les clients de la police force les prostituées à se cacher. Elles deviennent moins visibles donc plus vulnérables : « Les clients demandent à mieux se cacher. Beaucoup aussi demandent des rapports non protégés. »

Médecins du Monde, l’association qui intervient auprès de ces personnes à travers le monde, appelle à la décriminalisation de la prostitution. Sarah-Marie Maffesoli, l’une des responsables de l’association, dénonce une nouvelle fois les effets délétères de la loi qui a instauré en France la pénalisation des clients : « En 2016, à la suite de l’adoption de la loi visant à lutter contre le système prostitutionnel, nous avons constaté, dans le cadre d’un programme de lutte contre les violences faites aux travailleuses du sexe, une nette augmentation des violences dans la rue. Les "bons clients", ceux qui respectent le contrat, sont passés par d’autres canaux pour acheter des services sexuels. Restent les personnes qui sont soient les mauvais clients qui négocient, qui sont pénibles, soient les agresseurs qui se font passer pour des clients, et qui sont des personnes que les travailleuses du sexe n’auraient pas prises en temps normal, mais du fait de la précarisation, elles les acceptent parce qu’à un moment donné, il faut bien manger et payer son loyer. »

En outre, explique Sarah-Marie Maffesoli, ces violences sont aussi le fait d’une « perception plus globale » du travail sexuel, « stigmatisé par la loi » qui désigne les travailleuses du sexe comme des « mauvaises personnes » sur lesquelles « se libèrent les violences ».

La loi de 2016, tout en s’attaquant aux clients, a aussi proposé aux prostituées des parcours de sortie de leur activité. Mais les moyens financiers ne sont pas au rendez-vous et, à ce jour, seules 25 personnes en bénéficient.


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