Ce mardi 3 novembre, en réponse à un appel à la mobilisation générale, de très nombreuses écoles ont été bloquées en France, par des lycéen·ne·s. Le motif est simple : dénoncer le manque flagrant de mesures sanitaires dans les écoles, en pleine deuxième vague de Covid19 (rappelons que lundi était un jour de rentrée scolaire en France). En plus de cela, la plupart des personnes mobilisées protestaient contre la gestion de la crise sanitaire dans son ensemble. Les mobilisations ont continué ces mercredi 4 et jeudi 5 novembre.
Les lycéen·ne·s ont dû faire face à une répression féroce : plusieurs vidéos attestent de violences policières, via l’usage de gaz lacrymogène et de matraques. Les forces de l’ordre s’en sont même pris à des journalistes à Paris : sur une vidéo, on entend un policier ordonner “tant pis, écrase-les”, avant qu’un autre ne fasse usage de spray au poivre sur des journalistes pourtant passifs.
C’est presqu’une tradition française : les lycées (équivalent de nos 4, 5 et 6ème secondaires) sont des lieux de révoltes, que cela soit par rapport à des mesures qui les concernent directement (comme ici) ou par rapport à des sujets de société plus globaux (de nombreux lycées se sont par exemple mobilisés contre la loi travail, en 2017, ou pendant les Gilets Jaunes).
Les mobilisations peuvent prendre diverses formes, de la grève à la manifestation, en passant par le blocage et le tractage. Pour organiser un blocage, les français·e·s ont l’habitude d’utiliser tout le matériel qu’ils peuvent trouver (palettes, poubelles, …) pour l’entasser devant les portes du bâtiment bloqué. Ils et elles restent ensuite aux alentours pour empêcher la police de mettre fin au blocage.
La question étant : pourquoi est-ce si différent en Belgique ? Les mobilisations pour le climat, qui ont donné lieu à quelques grèves et manifestations mais jamais à des blocages, font figure d’exceptions. Elles se sont d’ailleurs arrêtées au moment des élections et n’ont plus jamais repris, malgré qu’aucune promesse politique n’ait été tenue. A notre connaissance, seule l’Athénée Royal André Thomas, à Forest (Bruxelles), à réussi à obtenir quelques avancées suite à plusieurs mobilisations au sujet des mauvaises conditions d’enseignement dans leur école. Les élèves s’étaient notamment retranchés dans le réfectoire pour éviter de se faire déloger trop vite par la police.
Quoiqu’il en soit, les jeunes semblent de plus en plus conscient·e·s qu’il leur faut réagir pour reprendre leur futur en mains. Leur omniprésence dans les récentes mobilisations (climat, black lives matter, manifestations féministes du 8 mars, …) nous le prouve. Peut-être que les tactiques des lycéen·ne·s français·e·s leur donneront de bonnes idées pour faire vivre leur esprit de révolte ?
Sources :
https://www.instagram.com/accounts/login/?next=/p/CHIHVBUCft4/
https://plus.lesoir.be/264479/article/2019-12-03/forest-derriere-la-manifestation-un-malaise-profond-lathenee-royal-andree-thomas