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Gidéon Levy : Jérusalem, capitale de l’apartheid, attend l’insurrection

posté le 25/10/14 Mots-clés  répression / contrôle social  solidarité  antifa 

C’est à un arrêt de tramway de Jérusalem qu’un Palestinien a lancé sa voiture contre un groupe de piétons, mercredi, causant la mort d’un nourrisson. Tout un symbole. Depuis l’assassinat, cet été, du jeune Palestinien Mohammed Abou Khdeir par un groupe d’extrémistes juifs, les rames argentées du tram sont la cible quotidienne de jets de pierres et de cocktails Molotov. Inaugurée en 2011, la ligne relie Jérusalem-Ouest à Jérusalem-Est, desservant plusieurs colonies juives implantées dans le secteur arabe de la Ville sainte. Pour de nombreux jeunes Palestiniens, elle est devenue l’emblème d’une souveraineté israélienne qu’il faut combattre à tout prix.

"Intifada municipale"

Après le cessez-le-feu proclamé fin août à Gaza, le calme est revenu en Israël et en Cisjordanie occupée. Pas à Jérusalem. Voilà plus de trois mois que la ville est le théâtre d’affrontements incessants entre Palestiniens et forces de l’ordre israéliennes. Barricades érigées à la nuit tombée dans des quartiers arabes, batailles rangées dans la vieille ville, attaques contre des passants... Malgré près de 800 arrestations de Palestiniens depuis juillet, la police n’a pas réussi à ramener le calme. Pour le commentateur du quotidien Haaretz Hamos Harel, "il n’y a pas d’autre choix que de parler d’une intifada municipale qui fait rage depuis l’été".

Détenteurs d’une carte de résident qui leur permet de circuler librement en Israël et dans les territoires, les Palestiniens de Jérusalem semblent à première vue mieux lotis que leurs pairs de Cisjordanie et Gaza. "Mais cette absence de séparation rend aussi la situation explosive, estime Aviv Tatarsky de l’organisation israélienne Ir Amim qui promeut une meilleure coexistence entre juifs et arabes dans la cité. Ici, 300 000 Palestiniens -soit un tiers de la population- vivent au quotidien des frictions avec les autorités israéliennes, et constatent les discriminations et les vexations dont ils sont l’objet."
Plusieurs éléments ont contribué au pourrissement des dernières semaines. La colonisation d’abord, qui ne cesse de s’étendre. L’arrivée à deux reprises, en pleine nuit, de plusieurs dizaines de colons dans des habitations de Silwan, un quartier arabe niché au pied de la vieille ville, a frappé les esprits.

L’esplanade des Mosquées -appelé mont du Temple par les Juifs- est l’autre gros foyer de tension. L’affluence de pèlerins juifs lors des dernières fêtes de Soukkot et Roch hachana a provoqué l’ire des fidèles musulmans, alors que nombreux d’entre eux se voyaient barrer l’accès. La peur grandit de voir modifié le statut quo selon lequel les non-musulmans ont interdiction de prier sur ce site religieux, le troisième plus saint de l’islam. "Si on ne s’occupe pas de ce qui est en train de se passer au Noble Sanctuaire, la situation peut devenir incontrôlable, alerte Mahdi Abdel Hadi, directeur du centre de recherche palestinien Passia. Jérusalem est entré dans une ère de peur et d’incertitudes où l’on ne sait pas de quoi demain sera fait."

En savoir plus sur

http://www.lexpress.fr/actualite/monde/proche-moyen-orient/une-nouvelle-intifada-a-t-elle-commence-a-jerusalem_1614699.html?utm_source=newsletter&utm_medium=email&utm_campaign=Gid%C3%A9on_Levy:_J%C3%A9rusalem,_capitale_de_l%E2%80%99apartheid,_attend_l%E2%80%99insurrection#ukmeOkWAP6VvWFZJ.99


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