RSS articles
Français  |  Nederlands

Gilles Clavreul : entre mensonges et hypocrisie

posté le 24/10/16 Mots-clés  répression / contrôle social  solidarité  antifa 

Dans un entretien sur la chaîne I24, Gilles Clavreul, délégué interministériel à la lutte contre le racisme et l’antisémitisme, évoque son « dialogue avec le ministère des affaires étrangères israélien sur la question de l’antisémitisme »… Rappelons que le portefeuille des affaires étrangères est actuellement détenu par le premier ministre Netanyahu, lui-même…

Ceci étant dit, reprenons la citation de Clavreul pour en apprécier pleinement l’absurdité : « Je viens d’abord pour travailler…On avait entamé l’année dernière, un dialogue avec le ministère des affaires étrangères israélien sur la question de l’antisémitisme, à l’époque nous lancions le plan gouvernemental de lutte contre le racisme et l’antisémitisme. Cette année c’était l’occasion d’échanger nos pratiques respectives et de confirmer notre assez forte identité sur la compréhension des sujets, la manière de lutter contre l’antisémitisme, pas seulement dans un cadre national, mais dans un cadre mondial ».

Est-ce normal d’associer à des réflexions concernant la « lutte contre le racisme et l’antisémitisme » en France , un régime qui est très loin d’être une référence en manière de » « lutte contre le racisme » ?

Ce partenariat avec Israël explique peut-être son alignement sur la propagande israélienne, notamment en usant de amalgame entre antisionisme et antisémitisme, ou en accusant de « discrimination » la campagne BDS.
Après cet acharnement à faire passer pour de l’antisémitisme, ce qui relève de la critique d’Israël, va-t-il à présent faire passer pour un discours de « haine », les simples critiques envers sa personne ?

Au nom de sa prétendue lutte contre l’antisémitisme, Clavreul s’est focalisés sur les Indigènes de la République, traquant leurs publications sur les réseaux sociaux…Peine perdue, il n’a rien trouvé d’antisémite.
Le délégué interministériel n’a trouvé qu’un malheureux tweet (cf infra), et voilà qu’il le brandit comme un trophée, comme une victoire, et ce jusque dans les médias israéliens… Mais sur ce point, rappelons qu’il n’a saisi la justice qu’au prétexte d’ »apologie du terrorisme », sachant pertinemment qu’il ne relevait pas de l’antisémitisme…
Peut-être que s’il avait surveillé les publications de la LDJ et de ses sympathisants, il aurait trouvé beaucoup plus de publications relevant, cette fois, clairement de l’apologie du terrorisme.

Et surtout, en matière de « terrorisme », monsieur le délégué ne devrait-il pas avoir d’autre priorité, que celle de la surveillance des réseaux sociaux ? Rappelons que fin mai, un militant d’extrême-droite français, arrêté en Ukraine muni d’un véritable arsenal, avait révélé son intention de commettre 15 attentats en France notamment contre une mosquée et synagogue. Peut-être qu’au lieu d’épier des tweets, monsieur le « délégué interministériel à la lutte contre le racisme et l’antisémitisme », devrait plutôt se préoccuper des risques réels que représente la montée d’une extrême-droite de plus en plus violente…

Mais de retour d’Israël, il s’est empressé de faire une liste de tous ceux qui l’ont critiqué ces « quinze derniers jours »… Il appelle ça le « Hall of Hate », et il y mélange des journalistes, des responsables associatifs, des députés, des chercheurs, avec de véritables fachos …

Ses fonctions ne devraient-elles pas le mener à prendre un peu plus de hauteur ? Les critiques sont le lot quotidien des hommes politiques…Beaucoup y sont plus exposés que lui et ne font pas de semblables listings…D’autant plus qu’il y’a une réelle ambiguïté, dans le fait qu’il utilise le terme « haine ». On dirait qu’il crée une confusion entre ceux qui le critiquent, et ce qu’il est censé combattre à savoir le racisme et l’antisémitisme. Cela est renforcé par le fait qu’il utilise fréquemment sa page, pour nommer les personnes dont il prétend qu’elles ont appelé à la haine.

On conclura ce sujet par cette perle pondue par le délégué dans son entretien :
« La question israélo-palestinienne est un enjeu de mobilisation en France, pas seulement en France, dans le monde occidental d’une façon générale et que cet enjeu de mobilisation, révèle des problématiques qui parfois s’éloigne beaucoup, beaucoup, beaucoup de la réalité concrète et du vécu des Palestiniens et puis aussi des Israéliens ».

De tels propos sont comiques de la part d’une personne aussi éloignée de la « réalité concrète et du vécu » des victimes du racisme, qu’il est censée défendre. Il va sans dire que le lien entre l’oppression vécue par les Palestiniens et l’Apartheid, ne relève pas de l’exagération (Génération Palestine Paris fait le point ici). A partir de là, le fait que Clavreul se prétende à l’écoute des « problèmes concrets » des Palestiniens relève de l’hypocrisie…

Comme la plupart des politiciens qui concluent leur visite en Israël par un passage en Cisjordanie, il ne dénonce pas le régime qui est la cause de ces « problèmes ». Pire que cela, il assume de travailler avec lui sur des questions relevant de la politique interne de la France.

Pas étonnant donc que sous prétexte de « lutte contre l’antisémitisme », il reprenne les grandes lignes de la propagande israélienne.

Pas étonnant qu’il accuse de « discrimination » la campagne BDS.

Pas étonnant que l’accent soit mis sur des pro-palestiniens et non sur l’extrême-droite, alors qu’on trouve au sein de celle-ci de nombreux appels à la haine tant contre les Juifs que contre les Musulmans.

Une personne capable de travailler avec le Ministère des Affaires étrangères israélien, mais qui est en conflit ouvert avec les organisations qui luttent concrètement contre le racisme… Ainsi s’en prend-il constamment au CCIF notamment parce qu’il n’aime pas le terme d’ »islamophobie » et se refuse même de l’employer !

Ainsi reprend-il un texte du Printemps Républicain, attaquant ceux qui dénoncent les crimes policiers : « Il est plus que temps que tout le monde comprenne bien aujourd’hui la perversion et le dévoiement, a minima, de ceux (journalistes, intellectuels, responsables associatifs, syndicaux ou politiques…) qui assurent, en toute impunité, depuis des mois la promotion du slogan « Urgence. Notre police assassine » ! Notre police n’assassine pas.
Tout au contraire, c’est elle qu’on assassine. »

Éluder un problème aussi grave par un raccourci pareil est hallucinant.
Peut-on estimer malgré tout que Clavreul est sincère dans sa volonté de lutter contre le racisme ? Difficile de trancher, mais, si c’est le cas, il est complètement à côté de la plaque…

Sources :

Entretien :
http://www.i24news.tv/fr/actu/international/europe/118372-160629-la-question-israelo-palestinienne-est-un-enjeu-de-mobilisation-clavreul

Concernant le fameux tweet :

http://indigenes-republique.fr/de-loppression-du-peuple-palestinien-en-general-et-dun-tweet-en-particulier/
Pour en savoir plus concernant Clavreul :

http://quartiersxxi.org/a-quoi-sert-la-dilcra

http://www.liberation.fr/societe/2015/04/16/gilles-clavreul-la-valse-antiraciste_1243400

http://www.liberation.fr/france/2015/12/16/gilles-clavreul-le-delegue-antiraciste-qui-n-aime-pas-certains-antiracistes_1421156

https://blogs.mediapart.fr/pascalboniface/blog/130616/les-ambiguites-du-printemps-republicain-et-de-gilles-clavreul

Texte » Ce n’est pas notre police qui assassine, c’est elle qui est assassinée ! » : ( repris par Clavreul le 14 juin, à 16h18) :
https://www.facebook.com/notes/printemps-r%C3%A9publicain/ce-nest-pas-notre-police-qui-assassine-cest-elle-qui-est-assassin%C3%A9e-/546888842157374

Texte concernant le boycott : https://www.facebook.com/gilles.clavreul.9/posts/10154252887007418

Concernant le terroriste d’extrême-droite : http://www.francesoir.fr/societe-faits-divers/terrorisme-le-francais-arrete-en-ukraine-ciblait-une-mosquee-une-synagogue-et

Le « Hall of Hate » de Clavreul : https://www.facebook.com/gilles.clavreul.9/posts/10154276141522418


posté le Alerter le collectif de modération à propos de la publication de cet article. Imprimer l'article

Commentaires

Les commentaires de la rubrique ont été suspendus.