Inculpés du CAS en appel

posté le 14/11/13 par Albert
lieu : Palais de Justice
adresse : Place Poelaert, Bruxelles
Mots-clés  répression / contrôle social  No Border  sans-papiers 

Procès en appel des inculpés CAS
en solidatité soyons présentEs !!
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rendez-vous à 8h30
fouille et présence policière certaines.


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Commentaires
  • 23 novembre 2013 21:47, par Comité de Soutien

    Le Comité de Soutien aux inculpés du NoBorder et du CAS appelle à un grand rassemblement ce mercredi 27 novembre dès 8H30 devant le palais de Justice de Bruxelles. Le Comité d’Actions et de Soutien est un collectif qui s’est formé en 2008 à partir de deux occupations par des migrants « sans-papiers » de bâtiments sur le campus universitaire de l’ULB. Ce qui deviendra un large mouvement national de lutte pour l’obtention de l’égalité de droit était articulé autour d’une demande d’application d’un accord de gouvernement sur les « attaches durables ». Par là, il s’agissait de construire une solution juridique à la clandestinité imposée aux migrants « sans-papier » par nos Etats. Malgré un large mouvement de résistances, de solidarités, d’occupations, de désobéissances, de manifestations, de blocages cette circulaire ne serait jamais mise en application. L’Office des Etrangers négociera occupation par occupation des formes de régularisation provisoire pour raison humanitaire. Cette stratégie permettra au gouvernement d’essouffler le mouvement et de renvoyer les demandes de protection et de droit posées par les collectifs de migrants « sans-papiers » dans l’ombre de la clandestinité. Au sein de ce vaste mouvement, les actions du C.A.S. viseront à la fois à apporter un soutien concret dans ces occupations, à venir en appui aux manifestations des migrants "sans-papiers" ainsi qu’à faire exister trois exigences politiques : la régularisation de tous les sans-papiers, l’arrêt des rafles et des expulsions, la démantèlement des camps pour étrangers (« centre-fermés »).

  • 24 novembre 2013 13:46, par Comité de Soutien

    En queue de comète de ce mouvement, suite à l’intervention du Comité d’Actions et de Soutien lors du lancement d’une campagne des partis libéraux européens, six activistes seront poursuivis judiciairement. Alors qu’une vingtaine d’activistes quittaient pacifiquement les lieux sous l’escorte de la sécurité privée, les forces de l’ordre qui se trouvaient à l’extérieur du bâtiment arrêteront avec violence les personnes qui tentaient de s’en aller. Afin de couvrir cette répression injustifiée au vu du déroulement de l’action certains policiers porteront plaintes pour « coups et blessure » sur agent ainsi que pour « rébellion ». Depuis cinq ans, ils se trouvent enfermés dans les méandres d’une procédure judiciaire sans fondement. Il apparaît évident que ce procès intenté par les forces de l’ordre vise à casser des collectifs qui par leurs actions instillent le doute, ébranle le sentiment d’impuissance qui nous est inculqués et parviennent à ouvrir l’imagination à un autre futur.

    Ce mercredi 27 novembre ils seront six à passer devant le juge mais ils auraient pu être beaucoup plus nombreux car nombreux sont ceux qui n’acceptent pas les politiques migratoires xénophobes et criminelles conduites par les Etats de l’Union Européenne. Les élites obscures et défaillantes qui nous gouvernent sont de plus en plus prisonnière d’un noyau névrotique qui se cristallise autour de la figure de l’ « étranger-en-trop ». Tout raisonnement et tout calcul se trouve comme emporté par le flux d’un fantasme régressif, comme sous l’emprise de la pulsion de mort : la fantasmagorie d’une forteresse assiégée. Moins nos gouvernants se sentent en mesure de continuer à garantir aux populations les conditions minimales de justice et de répartition des richesse plus ils sont portés à entretenir les fantasmagories de diversion. Plus que jamais, ceux qui sont appelés à être exposés sur cette ligne de partage sont les « étrangers » entendu comme envahisseur sournois, en-trop parasitaire, bouc émissaire.

    Les luttes que mènent les migrants « sans-papiers » importent pas seulement pour une question d’humanité, de compassion ou de solidarité. Dans la traque aux migrants « sans-papiers », dans les rafles, dans les enfermements et les expulsions c’est la politique elle-même qui est assassiné car il n’y a plus de politique au sein d’une forteresse assiégée, il y a la guerre. C’est pourquoi, nous, citoyens belges de tous sexes, d’origines, de professions sommes grandement redevables aux « sans-papiers » qui refusant la « clandestinité » qu’on leur assigne, pose avec force la question du droit de séjour. Ils font circuler dans l’espace public des faits, des questions, des oppositions sur ce que l’on appelle par diversion « le problème de l’immigration ». Ils mettent en récits d’autres histoires que celles stéréotypées entretenus par les monopoles dominants de l’information, des histoires qui viennent court-circuiter les appareils qui programment leur parole et leurs silences. Toujours il faut que les subalternes conquièrent le droit à la parole, à la visibilité, à la crédibilité, courant le risque de la répression. Lorsque nous entendons les cris des Afghans en lutte (« We want justice ! ») aujourd’hui à l’Eglise des Minimes nous sentons combien ils le font avec un courage exemplaire. Nous leur devons de faire voler en éclats les prétentions de nos gouvernements à jouer le double jeu de la gouvernance « réaliste » (« on ne peut accueillir toute la misère du monde », « il faut bien réguler les flux de population, maintenir l’ordre public, assurer « l’intégration » des immigrants légaux ... ») et celui de la propagande nationaliste et électoraliste (désigner des boucs émissaires à l’insécurité, projeter la crainte de la pauvreté de masse dans l’espace fantasmatique des conflits identitaires). Les luttes des migrants « sans-papiers » démontrent que leur régime d’illégalité loin d’être un crime est une production de l’Etat. Ils démontrent qu’une telle production d’illégalité, destinée ensuite à la manipulation politique, ne peut se faire sans de constantes atteintes aux droits civils et sans de constantes compromissions avec le néo-fascisme et les hommes qui le propagent. Ces luttes désamorcent un des mécanismes principaux de l’extension du racisme institutionnel, qui tend à une sorte d’apartheid européen, associant législation d’exception et diffusion d’idéologies discriminatoires. Nous leur devons d’avoir recréé parmi nous de la citoyenneté, en tant qu’elle n’est pas une institution ou un statut, mais une pratique collective. Ils l’ont fait pour eux-mêmes, montrant qu’il n’est pas nécessaire d’être un national pour contribuer à la vie collective mais aussi en suscitant de nouvelles formes de militantisme et en renouvelant d’anciennes. Ils contribuent enfin à donner à l’activité politique cette dimension transnationale dont nous avons tant besoin pour ouvrir des perspectives de transformation sociale et de civilité dans l’ère de la mondialisation.

    Par leurs luttes, les migrants « sans-papiers », « exclus » parmi les « exclus » (et certes ils ne sont pas les seuls), cessent de figurer simplement comme des victimes, pour devenir des acteurs de la politique démocratique. Ils nous aident puissamment, par leur résistance et leur imagination, à lui redonner vitalité. Il faudra bien que les sociétés contemporaines, qui prétendent tirer tous les bénéfices de la mondialisation des communications et des affaires, se décident à instituer un nouveau droit de la circulation des hommes, de leur résidence, de leur travail, de leur protection sociale, qui s’établisse par-dessus les frontières. Il faudra bien que ce nouveau droit, non seulement protège les migrants et les réfugiés de l’arbitraire des Etats et des opinions xénophobes, mais repose sur leur expérience et leur compétence propre, telle qu’ils l’expriment par leurs demandes légitimes de liberté et de protection. Plus ces demandes seront comprises et relayées par des citoyens de nos pays, plus le langage et la pratique de la politique, aujourd’hui dangereusement repliés sur des intérêts exclusifs de corporations et de nations, auront chance de retrouver l’inventivité qui lui confèrent une portée émancipatrice pour tous.

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