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Israël et Orban, :les deux faces d’un même fascisme

posté le 24/08/18 Mots-clés  antifa 

Le Premier ministre hongrois Viktor Orban s’est rendu en Israël le 19 juillet où il a rencontré le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et d’autres responsables. La visite d’Orban n’aurait pas nécessité que l’on y prête beaucoup d’attention, sauf que le chef hongrois s’est à plusieurs reprises fait remarquer pour ses propos souvent racistes et antisémites.
Alors, pourquoi Orban est-il en train de dîner et de s’empiffrer avec les dirigeants du ainsi-nommé « État juif » ?

La réponse ne concerne pas seulement Orban et la Hongrie, mais l’attitude d’Israël à l’égard des mouvements d’extrême droite en croissance rapide dans l’ensemble de l’Europe. Netanyahou et les dirigeants sionistes ne sont pas seulement conscients de ce tournant politique important dans la politique européenne, mais en fait, ils s’activent de leur mieux pour l’exploiter en faveur d’Israël.

Lors de sa visite, Orban a affirmé que les citoyens juifs hongrois devraient se sentir en sécurité dans son pays, une déclaration étrange considérant que c’est Orban et son parti qui ont privé de nombreux juifs et autres membres des groupes minoritaires de tout sentiment de sécurité.
Pourtant, Netanyahou a accueilli Orban comme un « véritable ami d’Israël » et Orban a appelé ses homologues européens à montrer plus de soutien pour Israël. Mission accomplie.

Netanyahu s’est rendu à Budapest en juillet 2017, mais cette soi-disant visite historique n’a rien changé au discours officiel de la Hongrie, qui est parsemé de racisme et d’antisémitisme. En fait, en mars 2018, Orban a tourné en dérision les Juifs, concentrant ses critiques sur des financiers juifs comme George Soros.

Lors d’une campagne électorale, Orban a déclaré : « Nous combattons un ennemi qui est différent de nous. Pas déclaré mais caché ; pas direct mais astucieux ; pas honnête mais faux ; pas national mais international ; qui ne croit pas au travail mais spécule sur l’argent ; qui n’a pas sa propre patrie mais considère le monde entier comme la sienne ».

Il est bien connu qu’Israël et les dirigeants sionistes sont assez sélectifs dans la manipulation de la définition de « l’antisémitisme » pour servir leurs projets politiques, mais l’attitude d’Israël envers les mouvements racistes d’extrême droite en Europe porte cette évidence à un tout autre niveau.

En effet, la « relation spéciale » entre Netanyahu et Orban n’est que la pointe de l’iceberg. Depuis des années, l’Israël de Netanyahu « flirte » avec les mouvements d’extrême-droite en Europe.

Cette stratégie israélienne sans équivoque, a bien sûr sa propre logique. Les dirigeants israéliens estiment que le glissement de l’Europe vers l’extrême droite est irrévocable et ils souhaitent vivement tirer parti et autant que possible du sentiment anti-musulman qui accompagne ce changement.

De plus, la détermination de l’UE à étiqueter les produits illégaux de colonisation et le refus de répondre aux appels visant à transférer leurs ambassades de Tel Aviv à Jérusalem poussent Netanyahu à explorer ces nouvelles routes.

Lors de sa précédente visite en Hongrie, Netanyahu a rencontré des dirigeants de la ainsi-nommée Visegrad-4, qui comprend la Hongrie, la Pologne, la République tchèque et la Slovaquie.

Lors de cette visite, Netanyahu espérait trouver de nouveaux canaux de soutien au sein de l’UE, pour exercer une pression en utilisant ses nouveaux alliés dans ces pays. Dans un enregistrement audio obtenu par Reuters, Netanyahou a réprimandé l’Europe pour avoir osé critiquer la situation lamentable des droits de l’homme en Israël, ses politiques de colonisation illégales et son occupation militaire.

« Je pense que l’Europe doit décider si elle veut vivre et prospérer ou si elle veut se ratatiner et disparaître », a-t-il déclaré.

L’arrogance de Netanyahu est sans limite, d’autant plus que la condamnation émane d’un dirigeant qui représente un État ethno-nationaliste, qui vient d’annuler toute référence à la démocratie dans sa nouvelle loi sur l’État de la nation juive.

La nouvelle loi fondamentale définit Israël par une identité ethnique et non par des valeurs démocratiques. Netanyahu est maintenant plus proche des groupes racistes d’extrême droite en Europe que de tout modèle libéral démocratique, d’où le flirt permanent entre Israël et ces groupes.

En fait, le terme « flirter » est lui-même un euphémisme compte tenu du fait que les liens d’Israël avec divers partis d’extrême droite, néo-nazis et fascistes en Europe impliquent une coordination politique de haut niveau, comme dans le cas de l’Ukraine en particulier.

Des groupes de défense des droits de l’homme ont récemment demandé à la Haute Cour israélienne d’empêcher Israël d’exporter des armes vers des groupes néo-nazis.

La collusion d’Israël avec l’extrême droite se fait sentir dans presque tous les pays européens, y compris l’Italie et l’Allemagne, où les passés nazi et fasciste ont causé la mort et la misère de millions de personnes.
En Italie, le lien entre les partis d’extrême-droite italiens et Israël remonte au début des années 2000, lorsque le dirigeant néo-fasciste Gianfranco Fini a voulu relooker son mouvement.

Initialement, Fini était le leader du Movimento Sociale Italiano (mouvement social italien), qui se considérait comme « l’héritier du parti fasciste ».
Le changement de nom du parti a nécessité un voyage de Fini en Israël en 2003, après avoir changé le nom de son mouvement pour devenir l’Alliance nationale. Intéressant, dans sa visite qui a bénéficié d’une grande publicité, Fini était accompagné par Amos Luzzatto, le responsable de la communauté juive italienne.

Sans surprise, le leader d’extrême droite Matteo Salvini, actuel ministre italien de l’Intérieur, a connu le même baptême politique qu’Orban et Fini en se rendant à Tel Aviv en mars 2016 pour lancer sa carrière politique et déclarer son amour éternel de l’État juif.

Le même scénario se répète en Allemagne où le parti d’extrême droite – Alternative for Germany (AfD) – a progressé au point qu’il a failli renverser une coalition gouvernementale dirigée par la chancelière Angela Merkel.

L’AfD a plus en commun avec Israël que les points de vue communs anti-musulmans et anti-immigrants. Le parti qui est « tourné en dérision pour des vues antisémites et xénophobes inspirées de l’époque nazie, soutient aussi fermement Israël », a rapporté le Times of Israel.
En avril dernier, le parti allemand anti-musulman et antisémite a lancé une forte campagne en faveur de la reconnaissance de Jérusalem comme capitale d’Israël, en dépit du point de vue opposé de Merkel.

L’histoire, cependant, ne s’arrête pas là. Ce qui a commencé comme un rapprochement israélien avec des mouvements racistes d’extrême droite est maintenant la politique officielle d’Israël envers l’Europe. La même histoire, avec différents acteurs et noms, se répète avec le Parti de la liberté en Autriche (FPO), le Vlaams Belang (intérêt flamand) en Belgique et pratiquement partout ailleurs.

Il reste à voir comment Israël embrassera l’Europe fasciste, tant pour Israël que pour l’Union européenne. L’UE va-t-elle se ratatiner et disparaître, ou Israël sera-t-il enfin dénoncé pour ce qu’il est vraiment, un État ethno-nationaliste qui n’a aucun intérêt pour une vraie démocratie ?


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