Italie : Ni école, ni travail
Il Rovescio / dimanche 30 janvier 2022
Encore une fois, un lycéen a été tué pendant sa formation en alternance école-travail. Lorenzo, 18 ans, est mort dans une usine près d’Udine, pendant celui qui aurait dû être son dernier jour d’apprentissage. L’alternance école-travail s’avère être l’énième forme d’esclavage moderne, on y est obligé de travailler gratuitement pour les profits des industriels.
Quelques jours après, à Rome, la police a chargé, à coup de matraques et en cassant des figures, une manifestation spontanée de lycéens, qui exprimaient leur rage pour la mort de Lorenzo et demandaient la fin de la formation en alternance. Encore du sang sur la conscience des politiciens, qui, à vrai dire, ces jours-ci*, semblent être intéressés à toute autre chose.
Nous n’allons pas vous dire ici que « l’école, c’est quelque chose d’autre », qu’on doit aller à l’école pour étudier et se cultiver. L’école est exactement ça : c’est un lieu où l’on forme les nouveaux travailleurs, prêts à être exploités, ou les nouveaux rejetons de bonne famille, qui deviendront nos patrons. L’école est une usine d’obédience et de discipline.
Ce qui nous étonne, plutôt, et nous pensons que c’est dommage, est l’absence d’une insubordination de la jeunesse, d’une saine rage contre l’autorité, à l’école comme à l’usine, dans les cuisines comme à l’encontre des professeurs.
Contre une vie bâillonnée,
que vienne la contamination de la révolte !
Circolaccio Anarchico, Spoleto
* Note d’Attaque : fin janvier a eu lieu l’élection, par le parlement et les délégués des régions, du président de la République italienne. Le seul compromis trouvé par les partis politiques pour éviter une crise institutionnelle a été de réélire le président sortant, Sergio Mattarella. C’est la première fois qu’un président est réélu pour un deuxième mandat.