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L’Europe finance massivement la destruction de la biodiversité

posté le 28/10/20 par Bruxelles Dévie Mots-clés  luttes environnementales 

Ce n’est pas une grande nouvelle : les orientations politiques de l’Union Européenne ont toujours été destructrices. La politique migratoire de nos décideur·se·s tue chaque année des milliers d’âmes qui tentent de fuir guerres, misères et horreurs. La politique économique de l’UE, favorable aux grandes entreprises, condamne les plus précaires à une précarité toujours accrue. Par ailleurs, on ne compte plus le nombre de magouilles et de lobbyistes qui conditionnent et orientent les politiques. La dernière en date : l’UE a réussi à choisir Blackrock comme conseiller sur l’environnement, alors que ces derniers investissent énormément dans… le pétrole (1). Bref : l’Union Européenne n’a jamais été une union des peuples ; elle est une union de leurs gouvernant·e·s et des groupes les plus riches de la planète.

Aujourd’hui, nous nous focalisons sur la Politique Agricole Commune (PAC), qui est la politique européenne qui conditionne les budgets alloués aux agriculteur·trice·s. A l’heure où les grands bouleversements climatiques ont déjà commencé, où l’on nous informe que les ⅔ de la faune sauvage ont disparu en moins de 50 ans principalement à cause des destructions d’habitats naturels, engendrés notamment par l’agriculture (3), on pourrait s’attendre à une PAC favorable aux agricultures locales et respectueuses de l’environnement. Il n’en est rien : l’Europe investit environ 60 milliards d’euros des contribuables dans “des pratiques agricoles intensives et industrielles”, qui “détruisent la biodiversité à grande échelle” (2). Il faut aussi savoir qu’environ 80% de ce budget est alloué aux 20% des plus grosses exploitations. En Europe, plus vous êtes grand, plus vous êtes subsidié. Pourtant, en général, les plus grandes entreprises agricoles sont aussi les plus destructrices de l’environnement.

Ce vendredi 23 octobre, le Parlement Européen se réunissait pour voter une réforme de la PAC, qui entrera en vigueur à partir de 2023. Cette réforme ne changera rien, tant les modifications qu’elle apporte sont marginales. Certaines auront même des conséquences négatives : les “conditionnalités” pour recevoir des subventions ont été revues à la baisse, alors qu’elles étaient censées contraindre les agriculteur·trice·s à aigr un petit peu plus écologiquement. L’UE avait pourtant écrit, dans la présentation de son “Green Deal”, que “Toutes les actions et politiques de l’UE devront contribuer à atteindre les objectifs du pacte vert. […] Les mesures à prendre doivent être audacieuses”. Il s’agissait donc d’un mensonge.

Nous n’appelons pas vraiment les décideur·se·s à changer de cap : nous sommes à peu près convaincu·e·s qu’ils et elles ne le feront pas. L’UE a toujours servi à assouvir les intérêts des plus riches, il n’y a pas de raison pour que cela change brusquement. Nous appelons simplement tout le monde à s’en rendre compte et à ne plus fantasmer cette institution gangrénée par la droite et un groupe prétendument socialiste de plus en plus faiblard dans ses demandes et ses actes.


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