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L’acteur israélien Itay Tiran dénonce le fascisme israélien et quitte le pays

posté le 14/09/18 Mots-clés  antifa 

L’acteur israélien Itay Tiran, qui a joué dans l’excellente série anglaise "La promesse"*, vient à la fois d’émigrer en Allemagne et de dire tout le mal qu’il pense de l’Etat d’Israël, expliquant pourquoi le sionisme est du racisme, et apportant publiquement son soutien à la campagne BDS.

Itay Tiran vient de donner une interview à Haaretz dans laquelle il ne mâche pas ses mots, des mots que les sionistes combattent à travers le monde entier, essayant coûte que coûte de les frapper d’interdit.

Il parle du fascisme d’Israël, et de son déni.

"Tu te lèves le matin, tu bois ton café et lis ton journal. Tu tombes sur un évènement, un fait, une histoire, et tu te dis, est ce que nous sommes maintenant arrivés à un point où nous voilà fascistes, ou pas encore ? Alors te voilà assis tout seul, en train de te prendre la tête, à jouer à ce petit jeu. Et petit à petit, tu réalises que tout ce que tu es en train de faire c’est gamberger, sans prendre la moindre décision."

Il dit aussi la récente loi fondamentale promulguant Israël Etat Nation du peuple juif, et valorisant officiellement la colonisation," si elle n’a rien de nouveau dans les faits, peut avoir au moins un effet positif : celui de nous réveiller."

"Si la loi de l’ETAT JUIF est le point de référence à partir duquel tu calcules où en est la société israélienne, alors c’est clairement une loi raciste, inégalitaire, une étape supplémentaire franchie dans le basculement nationaliste qui s’opère ici. D’un autre côté, je me dis que ce n’est pas si mal. Parce que de cette façon, c’est tout un subconscient, qui a toujours existé ici, qui se voit extirpé. La déclaration d’indépendance, les discours sur l’égalité et les valeurs, tout cela n’était rien d’autre que l’auto brosse à reluire d’un libéralisme éclairé et vantard. Il y a des gens qui se considèrent toujours de centre gauche, et qui continuent à penser que si l’on arrive à inscrire le mot " égalité" dans la loi alors tout ira bien. Je ne le pense pas. Et vraiment, l’argument imparable à leur opposer peut se formuler ainsi : Un instant, mais permettez moi, que faites vous de la Loi du Retour ?"

"Oui, insiste-t-il le sionisme est une forme de racisme, comme tout colonialisme.
Il nous faut tous voir la réalité en face, et agir en conséquence. "

Pour rappel, l’’ancien ambassadeur israélien aux Nations Unies avait sorti la grosse artillerie, tirant à boulets rouges lorsque ce sujet était venu sur la table, jusqu’à mettre en pièces la résolution onusienne qui tirait un trait d’égalité entre sionisme et racisme. De son côté, l’ambassadeur américain avait dénoncé cette résolution comme étant "l’oeuvre de nazis".

A propos de la campagne BDS, iItay Tiran déclare :

"La campagne BDS est une forme de résistance parfaitement légitime. Et si nous voulons promouvoir une discussion qui soit non-violente, nous devons amplifier ces voix, même si cela doit s’avérer difficile. Je pense qu’il faut soutenir le BDS. Après tout, quoi que fasse un Palestinien, cela ne compte guère. Il sera toujours qualifié de terroriste, y compris s’il agit de manière pacifique. Si au bout du compte, ce qui mène à une solution est le fruit de pressions exercées de manière non violente, conduites selon un discours politique rationnel, alors pourquoi ne pas soutenir le boycott d’Israel ? C’est une approche humaniste, pragmatique, et je pense que cela est de nature à prévenir de prochaines guerres."

"C’est libre comme l’oiseau hors de sa cage que Tiran s’exprime sur ce sujet, commente Jonathan Ofir pour Mondoweiss. J’imagine qu’il s’est retenu jusqu’à son arrivée en Allemagne, car si on ose tenir de tels propos en Israël, le retour de bâton peut faire du dégât, beaucoup de dégâts..."

" La Promesse", dirigée par Peter Kominsky. La série s’articule autour de la question Israël-Palestine, en faisant des allers-retour dans le temps, entre flash-backs depuis les années précédant la création de l’Etat d’Israël et des évènements récents. Tiran y incarne le rôle d’un Israélien juif de gauche ayant rejoint les Combattants pour la Paix, sa soeur le considérant comme anti-sioniste. Il semble vraiment authentique dans ce rôle où on le voit défier ses parents, des "sionistes libéraux", en mettant à jour leur hypocrisie.


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