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La ZAD de Notre-dame-des-landes menacé d’expulsion

posté le 27/10/15 par Babouin Mots-clés  luttes sociales 

Source : Newsletter de la Maison de la grève - Rennes

La lutte contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes est à nouveau menacée. Au nom de la sainte Économie le gouvernement promet l’expulsion des habitants, la destruction du bocage, de ses cultures et de ses espèces protégées.

Chaque déclaration de Manuel Valls résonne comme une nouvelle sommation :

« Ce projet, nous le soutenons. L’aéroport se fera. »

« le gouvernement ne cédera jamais face aux intimidations d’une minorité d’individus ultraviolents ».

Les récents agissements des autorités nous prouvent qu’ils se préparent à joindre les actes à la parole. Le 22 septembre, le juge des expropriations tente de venir sur la ZAD (Zone à Défendre) en vue de l’éviction des locataires. Le 10 octobre, alors qu’une nouvelle occupation à lieu dans le but d’installer une conserverie à l’est de la zone les gendarmes essaient en vain d’intervenir. Si ces provocations ont été repoussées, elles nous indiquent qu’une nouvelle opération d’envergure se prépare. Il faudra encore une fois la détermination de tout le mouvement sur place et partout en France pour la stopper.

Que veut détruire le gouvernement ?

Depuis 2012 et l’échec de l’opération César Notre-dames-des-Landes est devenu un symbole et un exemple bien vivant. Un symbole car ce conflit nous prouve que la victoire est possible. Partant du refus face à un projet grotesque d’aéroport, ceux qui luttent ont surmonté la résignation et la peur, ont combattu la brutalité des forces de l’ordre et le cynisme des bétonneurs. Sur les barricades et dans les tribunaux, présents dans la rue comme pour écrire des recours juridiques les opposants ont su dresser les multiples fronts qui mettent un point d’arrêt à l’avancée du projet. Mais, peut-être, plus que tout si la résistance n’a jamais faiblit, c’est que partant d’un NON à l’aéroport, la ZAD est devenue une terre où s’expérimentent de nouvelles manières de vivre. Les moments vécus entre nouveaux occupants et anciens habitants à construire des cabanes, cultiver des terres, partager des savoirs faire et à discuter ardamment en assemblée ou autour d’un verre ont rendu possible de s’organiser sans les formes partout désavouées de la politique classique, sans le diktat du marché. Ce qui est possible à Notre-Dames-des-Landes est possible ailleurs. C’est aussi cela que le pouvoir veut abattre, cela qu’il nous faut défendre.

Comment réagir ?

Dans ce contexte de menace, les associations historiques, les comités présents dans la région de Nantes et le mouvement d’occupation appellent à se mobiliser à nouveau. Manifestations, blocages et occupations disent les affiches et les communiqués invitant s’organiser dès maintenant en cas de futures expulsions. Comment s’en ressaisir depuis Rennes ? Des pistes nous sont données par une source proche du ministère de l’Intérieur :

"Il faudrait entre 15 et 18 unités mobiles présentes 24 heures sur 24 pour dégager le site. Mais il faut mobiliser cet effectif pendant plusieurs semaines, voire plusieurs mois. Avec les repos et les jours de congés, cela veut dire qu’il faut [...] un tiers des unités disponibles en France. Pendant ce temps, qui luttera contre la délinquance dans les cités sensibles, qui sécurisera les matchs de foot ou les déplacements de personnalités ?".

Le gouvernement croit être en capacité d’écraser la résistance sur place mais il ne pourra pas faire face à un mouvement d’ampleur sur toute la France.

S’organiser dès maintenant peut se faire à plusieurs niveaux. Une première manière serait de répondre à la guerre médiatique visant à préparer aux expulsions : faire connaître ce qui se vit aujourd’hui sur la ZAD (les nouvelles occupations, et l’actualité de la lutte) ou encore partager comment l’opération César a été mise en déroute. Une autre pourrait être de préparer une manifestation en cas d’attaque, comme cela est déjà prévu à Nantes, comme cela avait été fait à 40 000 personnes pour réoccuper la zone en 2012. On pourrait aussi imaginer se coordonner avec les autres comités bretons pour que des contre-feux s’ouvrent partout dès les premières interventions des gendarmes mobiles. De multiples autres initiatives sont bien-sûr à mettre en place.

Tout cela est à inventer ensemble.

Source : Newsletter de la Maison de la grève - Rennes


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