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La chasse au pauvre est toujours ouverte au village gaulois

posté le 03/07/15 par joc namur Mots-clés  logement / squats / urbanisme 

La chasse au pauvre est toujours ouverte au village gaulois

Lancer d’oeuf et de poisson au conseil communal : la forme a choqué mais le fond n’a pas été entendu. La JOC (Association des jeunes organisés et combatifs) vous explique.

Des scènes de mendiants rackettés par la police, de gens du voyage trimballés d’une commune à l’autre, des SDF morts de froid, la coupe est pleine. Les autorité nous rassurent, M. Prévôt en tête. Tout serait fait pour améliorer la situation. Tout, mais pas trop, restons raisonnable.
L’argument est de ne pas créer un appel d’air, malheur à la commune qui prendra en premier ses responsabilités pour assumer son devoir. En effet, à l’heure ou la pauvreté se fabrique en masse, il serait irresponsable de se montrer plus humain que le voisin au risque de crouler sous les miséreux affluant de tous côtés.
Tout est sous contrôle
Monsieur Prévot nous rassure. Il a fait un max pour vous : l’ abri de nuit s’est transformé en hôtel, l’interdiction de mendier est justifiée par la protection des enfants, les expulsions par la protection des squatteurs irresponsables contre l’insalubrité… Tenez, je vous signe un papier attestant de votre situation d’extrême urgence sociale et vous passerez en priorité dans la longue file d’attente de logements sociaux... Une telle humanité, ça fait chaud au cœur, la presse est réceptive et ne peut rester de marbre face à un tel courage. Monsieur Prévot est décidément l’homme politique de la décennie, voire du siècle.
Mais qu’est ce qui peut bien motiver des énergumènes jocistes et anarchistes à s’attaquer à ce bel exemple d’humanisme ?
Sur le fond, nos politiques, Prévot toujours en tête, n’ont peut-être pas compris que mourir de froid en hiver devant un abri de nuit insalubre ou devant un « hôtel » – fût-il 5 étoiles – ne change pas grand-chose, que priver des enfants de revenu n’améliore pas substantiellement leur conditions et qu’on est mieux dans un logement insalubre que dehors avec une promesse de logement de Prévot dans la main.
La forme
Si il n’est certes pas très gracieux de balancer un œuf pourri à la tête de quelqu’un, l’est-il plus d’utiliser la discrimination et le mensonge pour décrédibiliser voire criminaliser les citoyens que l’on prétend aider ?
A la JOC, on a cru sincèrement à une volonté de dialogue avec les autorités communales. Il a même été question de collaborer dans la lutte contre les logements vides dont on attend toujours la liste promise. Pendant ce temps, des jeunes autonomes et quelques jocistes prennent l’initiative de refaire vivre des logements laissés à l’abandon. Le téléphone de Monsieur Defeyt ne décroche plus et tout le monde est embarqué au poste. Le même jour une famille est mise à la porte de la maison Legrand. Six enfants dormiront à même le sol. Quel sens du dialogue !
Sur la forme toujours, il serait fastidieux de développer ici les innombrables mensonges auxquels Monsieur Prévot se livre à tour de bras, que la presse namuroise avale à en redemander, il en sera bientôt question.
Quant à notre action, aujourd’hui pleinement revendiquée par la JOC de Namur, il n’est par sûr en effet que le message aie été entendu, mais nous doutons après 5 ans d’action sur le logement que la raison de cette surdité soit la forme finalement utilisée.
Le village gaulois peut se rendormir.

Charline Kekenbosh et Martin Lafontaine, permanent JOC NAMUR


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