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La grèce pour les nullEs

posté le 03/07/15 Mots-clés  médias  économie  Grèce 

Ce soir vendredi 3 juillet, MANIFESTATION de SOLIDARITE avec LA GRECE, TOUS ENSEMBLE CONTRE L’AUSTERITE, rendez-vous à 18h30 gare centrale !!

Comment comprendre la situation économique de la Grèce et la dette en 5 minutes ?
C’est très simple grâce au petit journal (du 23 juin 2015), émission d’infotainment française. Voici comment un Yann Barthès tout confiant qu’il est dans ses connaissances journalistiques expliquent à son public la crise grecque 
 


« Athènes la magnifique, l’Histoire, pensons acropole, pensons mer bleue, pensons belles plages, pensons bons produits et légumes gorgés de soleil. Ça, c’est la Grèce. Mais la Grèce en ce moment, c’est aussi... (il dit le mot du bout des lèvres sans son, l’ingé son feind de ne pas entendre et lui demande de répéter, Barthès prononce alors le mot en chuchotant)... la dette...la dette grecque (plus fort). »
- Ah ouais, la dette grecque dis-donc c’est hyper chiant comme sujet ça (ingé son)
- (Reprise de Barthès) « Oui, alors oui, le dossier grec n’est pas sexy, mais sexy ou pas il faut faire comprendre que le président est en charge sur l’Europe, un président qui va gérer une crise à Bruxelles et pour ça, les images autorisées par l’Élysée étaient impeccables. »
(série d’images diffusées blablabla...)

Et là professeur Barthès nous annonce qu’en fait c’est pas si compliqué que ça  :
« Qu’est allé faire François Hollande hier à Bruxelles ? Imaginons une histoire:imaginons que t’as fait un prêt pour faire fonctionner ta maison. Un gros prêt. »
Suit un extrait d’un média télévisuel français, complètement sorti de tout contexte :
« L’Europe a déjà prêté 246 milliards d’Euros à la Grèce, à partir de deux plans d’aide en 2010 et 2012 »
Reprise d’antenne de Barthès :
« T’as ce prêt et tu dois prouver que chez toi tu te sers la ceinture, donc tu fais quoi ? Bah tu vas voir ceux qui te prêtent. »
Reprise d’images de France 2 :
« Pour sauver la Grèce de la faillite, les chefs d’Etats sont réunis en ce moment à Bruxelles »
Reprise d’antenne de Barthès :
« Quand tu vas rencontrer tes prêteurs, quand tu vas à la banque, surtout tu es souriant, tu es sûr de toi, tu es positif, il faut que tu fasses bonne figure (pendant ce temps là image de Tsipras qui sort souriant d’une voiture), il faut que tu inspires confiance. En revanche, ceux qui te prêtent, bah ils font la gueule »
Extrait de France 2 :
« le sourire d’Alexis Tsipras, le grec, tranche avec le visage plus crispé de la chancelière allemande et de François Hollande » (rire du public)
Reprise de Barthès :
« Ils font la gueule parce qu’ils t’ont déjà bEAUcoup prêté. »
Extrait images TF1  :
« les plus généreux sont les Etats : 195 milliards d’Euros, dont 40 milliards pour la France »
Reprise Barthès :
« Ils font aussi la gueule car l’argent qu’ils t ’ont filé vient de leur propre foyer à eux »
Extrait suite image TF1 :
« 40 milliards pour la France, soit environs 650€ par contribuable »
Reprise Barthès :
« Donc avec ton sourire, tu dois les convaincre que tu vas les rembourser, que chez toi, tu fais des efforts. »
Extrait France 2 :
« Les grecs proposent un recul de dl’âge de départ en retraite à 67 ans. Autre concession sur la table, la TVA. »
Reprise Barthès  :
«  Les prêteurs vont juger si oui ou non les mesures de chez toi sont bonnes »
Extrait images TF1 :
« Les plus durs, comme toujours dans ce dossier, sont les allemands :
nous n’avons reçu aucune proposition substantielle des grecs jusqu’à maintenant
(Wolfgang Schaüble, ministre des finances allemand) »
Reprise Barthès :
« mais quand tu rentres à la maison, bah chez toi, ils sont pas contents (images de manifestations en Grèce) parce qu’ils doivent se serrer la ceinture et tu leur avais promis le contraire quand t’as été élu chef de la maison. En gros t’as le sourire, mais t’es dans la merde. La crise grecque c’est pas si compliqué que ça ». Applaudissements du public.

Voilà une séquence qui montre que la télé en effet, c’est pas si compliqué que ça, il suffit de phrases entrecoupées d’images de médias pour raconter l’histoire de la dette grecque, et cela en seulement 5 minutes ! Parce que si t’as pas compris (vu qu’on a commencé à se tutoyer avec Yann), les grecs ont emprunté aux allemands et aux français qui sont pas contents de ne pas récupérer leur pognon, puis les grecs, ils ont pas remboursé, en plus il négocient, en attendant faut bien qu’ils rendent le flouze !
Comment prendre les gens pour des cons selon le petit journal.

Alors pour aider un peu les médias mainstream qui n’ont pas trop envie de comprendre comment que ça se passe une dette d’Etat,

voici un petit tour d’horizon d’articles de médias alternatifs qui creusent, vont plus loin et ne s’arrêtent pas aux sourires ou aux gestes des politiques. En plus, ils ont pas attendu ces dernières semaines pour en parler :

- « Nous n’avons peur que de la peur » (Alexis Tsipras au peuple grec, 28 juin 2015)
- Référendum en Grèce le 5 juillet : unité populaire pour le “non” et pour la rupture !
- Grèce : petit guide contre les bobards médiatiques
- David Graeber : « La façon la plus simple de désobéir à la finance, c’est de refuser de payer les dettes »
- L’euro, ou la haine de la démocratie
- Syriza : « Un grain de sable dans l’engrenage »
- Athènes sur un volcan
- Vidéo : Un message de grèce...
- Le site du comité pour l’annulation de la dette du tiers-monde CADTM
- Les articles sur le sujet sur indymédia, voir le mot-clé "Grèce"

films :
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Dettocratie (Debtocracy / Χρεοκρατία hreokratía) est un documentaire sorti en 2011 de deux journalistes grecs : Katerina Kitidi et Aris Hatzistefanou. Le film traite principalement de la crise de la dette grecque de 2010, et prend pour exemple le cas de l’Equateur, et montre comment ce pays a réussi à s’en sortir grâce à un audit de sa dette et en répudiant une partie de sa dette. [Voir le film sur youbute]

JPEG Catastroika Les réalisateurs du film Debtocracy reviennent avec une nouvelle production. Catastroïka cherche les conséquences de la liquidation totale de la Grèce. Revenant sur des exemples de privatisations dans les pays développés, Catastroïka essaie de prévoir ce qui va se passer si le même modèle s’applique à un pays sous surveillance économique. [Lire une analyse][Voir le film sur youbute]


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