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La grève générale ? » Eh bah vous l’aurez « 

posté le 06/04/16 par Les Enragé-e-s Mots-clés  luttes sociales 
  • Projet de loi Travail : un faux recul du gouvernement pour maintenir et aggraver tout le reste.

Retrait ! Retrait total du projet de loi ! Point de départ indépassable pour commencer à parler ensemble de tout le reste !

En annonçant lundi 14 mars un aménagement de la loi El Khomri, le gouvernement n’a en rien reculé sur le fond. Pire, sur demande du Medef, le préambule de 61 articles qui récapitulait les grands principes et droits fondamentaux des salariés a été supprimé, remplacé par la simple promesse d’une réécriture du Code du travail selon les principes issus du comité Badinter. Avec cette manœuvre discrète, le gouvernement s’ouvre la possibilité d’autres remises en cause.
Gattaz, tout en déplorant au nom du Medef la suppression du plafonnement automatique des indemnités attribuées par les tribunaux, a déclaré que l’essentiel maintenant est de faire adopter et de mettre en application cette loi.
Le patronat peut être satisfait : le gouvernement lui offre la suppression des quelques limites au pouvoir patronal qu’il s’était senti obligé de laisser dans la loi El Khomri. Quelle mascarade !!!

Ils allaient de la réaffirmation que le contrat de travail restait la base des relations entre salarié et employeur à l’obligation de transférer les contrats de travail en cas de transfert d’entreprise, à l’interdiction des discriminations, au respect de l’égalité professionnelle des femmes et des hommes, des droits des femmes enceintes.
On y retrouvait l’interdiction d’employer un mineur de moins de 16 ans, l’obligation de justifier un licenciement par une cause réelle et sérieuse, l’obligation de compenser les heures supplémentaires, l’interdiction des amendes, le droit aux congés payés, et jusqu’au libre exercice des libertés syndicales et individuelles.

Ces « garanties intouchables » sont mises à la poubelle moyennant la promesse de les intégrer à la loi… plus tard !

Sur les 47 articles du projet de loi initial, quels véritables reculs ?

Les reculs du gouvernement ont été extrêmement limités. Le barème des indemnités en cas de licenciement abusif devient indicatif au lieu d’être impératif, mais cela ne rétablit pas les six mois minimum d’indemnités qui étaient reconnus au salarié licencié sans cause réelle et sérieuse et qui s’imposaient aux juges, atteignant même le double dans le cas d’un licenciement suite à un accident du travail. Dans les faits, la majorité des jugements se contentaient d’attribuer le minimum légal. Si demain il n’y a plus de minimum, combien les centaines de milliers de salariés qui viennent réclamer justice se verront-ils allouer ? Pour les licenciements économiques, le journal Les Échos peut d’ailleurs titrer : « Licenciements : la copie préservée ».
La possibilité de payer au forfait les salariés dans les petites entreprises a été maintenue, sous réserve de l’accord d’un salarié mandaté par un syndicat. Obtenir un tel accord ne devrait pas être trop difficile pour le patron…
Les seules dispositions complètement annulées sont la possibilité de faire travailler les apprentis dix heures par jour et le fractionnement du repos minimum de 11 heures entre deux journées de travail. C’est évidemment la moindre des choses, mais c’est quand même bien peu. Et même la surtaxe sur les contrats précaires, évoquée un temps par Hollande, a disparu.

Le projet de loi doit être combattu plus que jamais !!!

Derrière la mise en scène du gouvernement, des députés PS, de syndicats soumis d’avance comme la CFDT, à un point tel que sa base se place elle aussi en rupture avec sa direction, il y a la réalité de dizaines d’articles qui vont rendre les patrons encore plus maîtres à bord, sans contrainte, et les encourager à aggraver toujours plus l’exploitation de leurs salariés, c’est grave !

Le principe général édicté est que dans tous les domaines, du salaire aux conditions de travail, aux horaires et aux congés, chaque entreprise pourra faire sa loi. Ce sera la loi du plus fort, donc celle du patron, avec la possibilité de faire travailler plus et de baisser les salaires.

Avec cet arsenal, la classe possédante dispose de quoi achever de propulser dans la misère et dans la galère une part toujours plus considérable de la population.

Les salariés qui refuseront le changement de leur contrat de travail seront licenciés à leur tort. Les congés payés seront à la merci du patron. Le paiement des jours fériés reste supprimé pour le personnel temporaire, tout comme est maintenu le nouveau contrat CDI intermittent, sans horaire fixe ni durée minimum, c’est-à-dire avec le salarié à la disposition du patron, un peu comme le contrat zéro heure institué en Grande-Bretagne.

Et il y a des dizaines d’autres mesures dégueulasses dans cette loi !

Alors, non seulement il n’y a aucune raison de se soumettre à cette loi au prétexte du faux recul du gouvernement, mais il faut aussi se souvenir que l’examen des lois Macron avait donné lieu jusqu’à la dernière minute à des amendements introduits par le gouvernement, toujours dans le sens d’une aggravation.
Il faut imposer le retrait total du projet El Khomri, et cela, seule la lutte le permettra.

Après le 31, on continue ! Et on ne cède pas ! Et on ne s’écrase pas ! Et on ira jusqu’au bout tou-te-s ensemble !

Regardons les choses en face. Le PS, gouverne directement pour la bourgeoisie et achève de fouler les oripeaux de l’illusion démocratique en tentant de faire passer ce que la droite aurait été incapable de faire sans risquer une paralysie totale de l’économie.

C’est à ce régime-là que nous n’avons d’autre choix de soumettre ce gouvernement scélérat !

Un vent de révolte énorme se lève, face à la répression, notre force, c’est notre solidarité ! Égalité dans les Assemblées Générales ! Égalité partout !

Le niveau de mobilisation depuis le 9 mars est supérieur à l’entame du mouvement pour les retraites à l’automne 2010, mouvement qui finira par mobiliser près de 8 millions de personnes distinctes ! Le vent qui se lève dépasse largement celui contre le CPE. C’est deux fois plus que les Charlie et vingt fois plus que les indécrottables réacs de la « Manif pour Tous » avec les TGV grassement payés et leurs processions dégoûtantes et omniscientes sur BFNtv à un million d’euros la journée.

  • Ça va souffler très fort !
  • Ne laissons pas la petite bourgeoisie social-chauvine récupérer notre ras-le-bol et nos nécessaire riposte ! » La nuit debout « , » Fakir » et « Merci Patron » de François Ruffin, Frédéric Lordon, etc,…

Les réformistes sont des capitalistes !

Ils sont là, comme ici l’UNEF, pour encadrer, canaliser et récupérer nos luttes.

Depuis vingt ans ils répètent les mêmes incantations, les mêmes slogans monomaniaques et se contentent de faire semblant d’y croire. Sans oser s’avouer que le Capital ne se situe plus dans une logique de compromis historique et que les seules luttes défensives nous condamnent à d’éternels reculs.

Des petits flics du Capital qui, derrière leurs éternels appels à la raison, entendent bien maintenir intact un monde en ruine ouvrant la promesse de leur propre ascension personnelle.

Non ! Nous ne valons pas mieux que ça ! Nous ne sommes plus à vendre ou à acheter ! Notre valeur n’a pas de prix, elle n’est pas monétisable, personne ne nous achètera plus !

Le 31 après la manif, après les blocages, on se débarrasse de nos chaînes en huant les graines de Cohn Bendit sur place, en huant tous les larbins, tous les Ruffin de la planète !

La parole et les initiatives sont à nous car cette lutte est à nous, nos vies sont à nous, notre nombre est à nous et partout !

Soyons unis, soyons déterminés, soyons offensifs !

Les Enragé-e-s


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