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La marche de la dignité : sa portée et son sens pour l’Afrique

posté le 10/11/15 Mots-clés  alternatives  antifa  Peuples natifs 

Aminata Dramane Traoré, coordinatrice du Forum pour un autre Mali (FORAM) et du réseau des mères sociales et Nathalie M’dela Mounier ont soutenu la marche de la dignité qui a eu lieu à Paris, le 31 octobre. Elles délivrent maintenant un message fort à l’attention de toutes les mères de la planète.

« Sur les traces de nos enfants nous irons
Jusqu’aux barbelés de la honte nous irons
Et nous les retrouverons
Sur les traces de nos enfants, nous irons
Contre notre sein, nous les tiendrons
Morts ou vivants ». (Coumba Touré)

[…]

4. Les mères sociales ou comment tisser la nouvelle corde au bout de l’ancienne
Nous nous sommes saisies au Forum pour l’autre Mali (FORAM) de la notion de mère sociale (ladonba). Elle invite les Africain(e)s à dire, à propos des jeunes en situation de détresse comme en temps ordinaire, « ce sont nos enfants » comme nous savions le faire, il n’y pas si longtemps, et à nous engager à les défendre, que nous soyons leurs mères biologiques ou pas.

Nous sommes les mères sociales de tous ces jeunes demandeurs d’emplois dont le nombre augmente d’année en année alimentant les tensions et les conflits à tous les niveaux.

Nous sommes les mères de Zyed et Bouna, de Trayvon Martin, de Michel Brown et d’Éric Garner.

Nous sommes les mères de tous ces réfugiés économiques, politiques et climatiques qui arrivent morts ou morts vivants par milliers aux portes de l’Europe forteresses ou finissent emprisonnés dans l’Europe carcérale.

Nous sommes les mères de tous ces migrants dits économiques dont le nom ne sera pas même murmuré, ni écrit dans les journaux, ni inscrit dans un document d’identité ou un dossier de demande de régularisation.

Nous sommes les mères de victimes maliennes, nigérianes, kenyanes, françaises, tunisiennes et autres du djihadisme et condamnons les crimes perpétrés avec la plus grande fermeté. Mais nous ne pouvons renier ceux qui les commettent, sans essayer de comprendre l’enchaînement calamiteux des faits. Comprendre ce n’est pas faire l’apologie du terrorisme mais traiter les maux à la racine, agir pour que, désespérés et habités par le sentiment d’être humiliés et socialement morts, les jeunes et les femmes ne se radicalisent pas.

Nous sommes aussi les mères d’Amédy Coulibaly, de Moussa Coulibaly, solidaires avec leurs mères, soeurs et tantes qui ne les ont pas vus dériver ou pu les aider.

Nous sommes les mères des 219 lycéennes de Chibock qui restent introuvables en dépit de la campagne planétaire qui fait écho au cri de détresses de leurs familles « Bring back our girls ».

Nous sommes les mères des adolescentes et des fillettes devenues kamikazes et disons à leur sujet aussi « Bring back our girls ».
Ce processus s’inscrit dans le cadre de l’Université Citoyenne qui consiste à être à l’écoute des femmes et des jeunes à la base, avec une attention particulière pour les plus vulnérables.

Nous pourrons oeuvrer de concert avec le collectif de la MAFED en France puisque « notre réaction puissante, organisée, confiante est la seule façon d’enrayer notre écrasement collectif annoncé ».


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