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La revue "Période" et la révolution russe : le grand décervelage radical-chic

posté le 14/09/17 par http://mondialisme.org/spip.php?article2622 Mots-clés  histoire / archive 

Décerveler : Rendre une personne inapte à penser par elle-même.

Il existe un recueil de textes de Trotski en anglais qui s’intitule The Stalin School of Falsification (« L’école stalinienne de falsification »). Un des paradoxes de l’histoire est que, depuis la disparition de l’URSS, ce sont les trotskistes qui, alliés aux post- ou néo-staliniens, manipulent l’histoire de la révolution russe d’au moins trois façons :

– en cachant l’importance du mouvement anarchiste en URSS et sa répression féroce par le Parti bolchevik,

– en dissimulant l’apport théorique et les combats politiques des oppositions communistes au sein du Parti bolchevik (à part évidemment l’Opposition dite de gauche ou « trotskiste »),

– en ignorant l’apport théorique des communistes de gauche des années 20 et 30 dans le reste de l’Europe, et notamment leurs analyses de la nature de l’Union soviétique, analyses beaucoup moins superficielles et beaucoup plus durables que celles de Trotski et de ses disciples divers.
Pour s’en rendre compte, il suffit de parcourir la bibliographie publiée sous le titre involontairement comique « 1917-2017. Politiser la révolution » dans la revue en ligne Période
http://revueperiode.net/guide-de-lecture-1917-2017-repolitiser-la-revolution/

Face à des méthodes partisanes aussi grossières de décervelage historique, méthodes d’autant plus nuisibles que la révolution russe occupe une place de plus en plus réduite dans les programmes scolaires, il est important de faire connaître certaines lectures critiques à celles et ceux qui ne sont pas prêts à gober les manipulations historiques des trotskistes et de leurs amis stalinophiles.
En effet certains intellectuels (et militants de contrebande) , au nom d’une prétendue « politisation » d’une question capitale comme celle de la révolution russe, dissimulent les critiques révolutionnaires du bolchevisme et présentent certains auteurs trotskistes au bilan politique calamiteux (P. Broué, T. Cliff, J.J. Marie) comme des spécialistes fiables ou des témoins offrant une analyse « scientifique (c’est ainsi qu’est présenté le livre de Trotski sur l’histoire de la révolution russe par l’auteur d’une bibliographie qui censure délibérément des décennies de réflexion et de pratique révolutionnaires !).

De plus, ils dissimulent ou minimisent l’importance des témoignages et des travaux de militants et d’historiens anarchistes (sous-entendu peu fiables à cause de leur idéologie non léniniste, ce qui est pour le moins culotté quand on sait le nombre de falsifications commises au nom du léninisme), mais aussi des écrits des communistes de gauche russes (pourtant membres du Parti bolchevik et marxistes, eux).

Lorsqu’on établit une bibliographie et que l’on se prétend « révolutionnaire » ou même vaguement « anticapitaliste » (en clair quand ses articles sont dignes du Monde diplomatique), la moindre honnêteté intellectuelle consiste à ne pas ignorer tout un pan de la pensée et de la pratique révolutionnaires... Mais sans doute est-ce trop demander à une revue comme « Période » qui préfère ne pas heurter certaines cliques politico-éditoriales, sinon ces dernières risqueraient de refuser de publier leurs livres ou leurs articles...

En effet, il ne faut jamais oublier que, derrière les intentions théoriques apparemment les plus radicales et novatrices, se cache souvent un opportunisme alimentaire, indispensable pour conserver ou conquérir des places, des rémunérations symboliques et des prébendes dans le champ intellectuel et universitaire.


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