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Le secret du bonheur des Israéliens : un état de guerre permanent

posté le 16/09/18 Mots-clés  antifa 

Pourquoi Israël est-il l’un des pays les plus heureux du monde ?
Les Juifs en Israël sont satisfaits de la nature fasciste systématiquement croissante de leur pays, l’unité contre un ennemi commun c’est le bonheur

Les Israéliens sont heureux de leur vie. Israël se classe systématiquement au onzième rang du rapport mondial des Nations Unies sur le bonheur, avant les États-Unis, la Grande-Bretagne, la France et l’Allemagne.

Au cours de la deuxième Intifada, les politiciens locaux ont souvent déclaré que « ici ce n’est pas la Scandinavie ». Cette déclaration était une phrase fourre-tout utilisée pour expliquer la violence qui règne dans la société israélienne. Elle avait été particulièrement apprécié par le ministre de la Défense de l’époque, Benjamin Ben-Eliezer, et par Shimon Peres, qui utilisèrent cette expression chaque fois qu’un micro leur était tendu.

En effet, les pays scandinaves se classent avant d’Israël dans le rapport mondial sur le bonheur, mais la onzième place se situé néanmoins très haut dans le classement et est surprenante. Il convient de noter que cet indice n’inclut pas les résidents des territoires occupés qui sont sous domination israélienne, et évidemment pas les résidents de la bande de Gaza, dont la vie quotidienne n’est pas directement gérée par Israël, mais dont Israël façonne toujours les circonstances de leurs vies.

La conclusion évidente est que les Juifs en Israël sont satisfaits de la nature fasciste systématiquement crois­sante de leur pays. Ils se sentent bien dans la tension permanente qui caractérise la vie que leur propose Benjamin Netanyahu. Ce présent n’a pas d’horizon politique, pas d’avenir qui verrait une solution au conflit, rien d’autre qu’une guerre perpétuelle avec les Palestiniens.

Netanyahu ne propose aucune réforme, aucune évolution. Il ne suggère pas, par exemple, d’annexer les territoires [occupés]. Il suggère seulement de geler le présent et de le perpétuer pour toujours. Le maintien de l’ordre actuel inclut, il va sans dire, le maintien en place de son premier ministre. Rien ne se passera, car ce que nous avons maintenant est tout ce que nous aurons jamais. L’avenir est en réalité impossible. On ne peut pas échapper à l’emprise du présent.

Il est donc intéressant de voir comment ce présent perpétuel, basé sur un état de guerre permanent avec les Palestiniens, est l’ingrédient secret pour atteindre le bonheur. L’indice mondial montre qu’il existe une solidarité considérable entre les Israéliens, une grande identification avec l’État et une tendance à unir des éléments vitaux pour la présence d’un sentiment de bonheur dans une population.

« Il semble que ce rapprochement soit lié à la situation d’une guerre à long terme et en cours. C’est une unité instinctive contre un ennemi commun », a déclaré le professeur Richard Layard, l’un des rédacteurs du rapport, dans une interview avec Amir Mandel (Haaretz, 20 août).

« Cela augmente le sentiment général d’appartenance et l’expérience du bonheur, ou de la satisfaction, liée à l’expérience israélienne », a-t-il ajouté.

En d’autres termes, une « guerre permanente à long terme » est la clé du grand degré de bonheur ressenti par les [Juifs] Israéliens dans leur pays. La guerre est bonne pour le bonheur.

« L’unité instinctive contre un ennemi commun » apporte une contribution essentielle au sentiment de bonheur. Contrairement au cliché éculé, les Israéliens ne souhaitent pas la paix mais la guerre. Ils paient pour l’unité contre un ennemi commun. Le sentiment constant de crise, de menace extérieure, le bonheur que Netanyahu donne aux Israéliens, c’est pourquoi ils l’aiment et lui restent si fidèles.

Netanyahu, qui depuis 2012 a été l’élève politique de Vladimir Poutine, comprend cela. Il fournit un bonheur généreux sous la forme d’un conflit perpétuel : avec l’Iran, un conflit qui restera à un niveau de tension sans jamais franchir ce seuil et sans que la menace iranienne ne soit jamais résolue dans un avenir prévisible, et avec les Palestiniens, qui sous son règne, resteront toujours sous occupation, sans État et sans être annexés à Israël – une condition qui assure des rounds permanents d’hostilités et d’intifadas.

L’indice du bonheur est également soutenu par l’attitude meurtrière du Hamas et du Hezbollah et par l’impé­rialisme iranien.

Ce qui est perçu par les libéraux qui s’opposent à l’occupation comme procédant du fascisme, comme le musellement de la critique, le racisme et la démolition de la démocratie, est considéré par la majorité comme une belle solidarité juive, avec un sentiment d’appartenance à un collectif.

C’est merveilleux ici.

Rogel Alpher (Haaretz)

Rogel Alpher, journaliste au quotidien de centre-gauche Haaretz, a naguère qualifié la ministre de la Justice Ayelet Shaked de fasciste, affirmant que son action est directement inspirée de celle de Mussolini, mais pour autant il n’est pas à l’instar de ses collègue Gideon Levy et Amira Hass dans la contestation permanente du régime israélien et de l’occupation.


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