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Les liaisons dangereuses entre nazisme et sionisme

posté le 27/07/18 Mots-clés  antifa 

Les ponts entre les « frères »

Le régime nazi entretenait des liens forts avec le régime fasciste de Mussolini et le régime fasciste de Franco en Espagne ainsi que l’impérialisme japonais. Les affinités idéologiques ont beaucoup facilité la complicité et la coopération, ainsi que les intérêts communs. Le même mécanisme s’est exercé aussi dans le cas du régime sioniste d’Israël qui a maintenu des relations très étroites avec l’ex-régime d’apartheid en Afrique du Sud jusqu’au dernier jour, ou avec d’autres regimes abominables (Argentine des généraux...). Mais bien avant il y eu l’accord effarant entre les sionistes et les nazis, un accord qui visait à stimuler leurs économies, comme relaté dans ce qui suit.

En 1933 les Nazis et les sionistes, sur la base de leurs intérêts communs, ont signé « l’accord de transfert », ou Haavara en hébreu (העברה : transfert). Le régime nazi voulait casser le boycott juif des produits allemands en Grande Bretagne et les aux États Unis, où la majorité des juifs/ves allemands/es riches avaient pu immigrer, expulser les juifs/ves qui vivaient en Allemagne et faire des profits économiques. De leur côté, les sionistes voulaient faire immigrer autant de juifs/ves que possible en Palestine et renforcer leur base matérielle et économique.

Dans un entretien pour marquer les 25 ans de la publication de son livre : L’accord de transfert, Edwin Black (la note 51 doit être avancée ici) explique le mécanisme du transfert :

« Les allemands ont concocté l’idée et les sionistes l’ont concoctée avec eux. Que les marchandises allemandes soient vendues et que, par cette vente, des profits soient générés. Un Juif vivant en Allemagne, dans cet arrangement complexe, plaçait les avoirs et actifs de son foyer dans une banque spéciale, cette banque s’appelait PALTREU. Une autre banque avait été créée en Palestine et s’appelait Anglo-Palestine Bank. L’argent était versé à la banque allemande, les produits nazis étaient vendus par l’Organisation Sioniste aux Moyen-Orient, surtout en Palestine. Quand les marchandises étaient vendues, le revenu généré allait à l’Anglo-Palestine Bank. Puis l’Anglo-Palestine Bank fournissait de l’argent aux Juifs pour contourner les restrictions de devises que les Britanniques avaient imposées et pour qu’ils puissent immigrer. Par ce processus les Nazis restauraient leur économie, ils pouvaient casser le boycott, parce que on ne peut pas transférer un Juif grâce à la vente de marchandises et en même temps boycotter ces marchandises. L’infrastructure de la Palestine juive a été ainsi construite : conduites d’eau, acier, brasserie, maisons, voitures, autobus, tout ceci était produit en Allemagne. Quand je suis allé pour la première fois en Israël, je me demandais pourquoi il y avait tellement de Mercedes-Benz. » [48].

Les Nazis récupéraient des profits et se débarrassaient des juifs, et les sionistes récupéraient également des profits, de l’infrastructure et des nouveaux immigrants. Ce processus procurant de l’argent et de l’immigration juive leur à servi à créer une nouvelle réalité en Palestine, renforçant l’immigration juive et transformant l’économie agricole de la Palestine en une économie industrielle détenue par les sionistes.
Ghassan Kanafani décrit ce processus comme suit :

« l’immigration n’était pas seulement destinée à assurer une concentration en Palestine de capital détenu par des juifs européens, afin de dominer le processus d’industrialisation, mais de fournir un prolétariat juif pour y parvenir. Cette politique dont le slogan était ’le travail juif d’abord’ a eu de graves conséquences, puisqu’elle a conduit à l’émergence rapide de formes de fascisme dans la société coloniale juive » [49].

Il est à noter que le prolétariat juif dont parle Kanafani n’était en général pas constitué de juifs allemands, mais plut ot d’immigrants venu de l’ancien empire russe.

Seule une minorité des Juifs/ves sous le régime nazi avait les actifs suffisants pour fournir les 1000 Livres britanniques requises par les autorités du mandat britannique pour les laisser entrer en Palestine comme des « immigrés capitalistes » [50]. Les Britanniques voulaient organiser l’immigration juive et non pas l’interdire.

À cette période le mouvement sioniste avait un grand besoin de ressources financières et matérielles pour soutenir son projet en Palestine, les "accords de transfert" (Haavara) répondaient à cette nécessité. Les dirigeants sionistes se sont mis pragmatiquement dans les mains des assassins nazis afin de faire venir des Juifs/ves, sans aucune considération pour les Juifs/ves pauvres qui ne possédaient pas le minimum des actifs requis, nécessaires pour payer les autorités du mandat britannique en Palestine.

Le sionisme n’a pas eu de problème pour avoir liens avec le régime nazi si cela signifiait que le reste des Juifs/ves allemand-e-s – ou bien une bonne partie d’eux/elles - pouvaient devenir une force de travail de qualité, qui paierait son voyage vers ce pays en train d’être colonisé et nettoyé ethniquement. Ce choix est immoral, même si Edwin Black pense autrement, comme il le dit dans l’entretien qui marque les 25 ans de la publication de son livre mentionné ci-dessous :

« C’est une affaire avec le diable, pas avec les anges, c’est une affaire avec les gens qui veulent te tuer. Donc, fondamentalement, chaque fois qu’ils [les sionistes] sauvent un juif, ils contribuent à l’économie nazie, et c’est même pire, je veux dire qu’il y a des dynamiques que je n’ai jamais décrites, mais les Juifs étaient obligés de sauver des Juifs de cette façon. C’était un choix horrible confié aux sionistes, mais on ne blâme pas les otages qui ont le pistolet sur la tempe. » [51].

Peut-être une de ces dynamiques non mentionnées est résumée par David Ben-Gourion :

« Si je savais qu’il est possible de sauver tous les enfants juifs d’Allemagne en les transportant en Angleterre, et seulement la moitié d’entre eux en les transférant sur la terre d’Israël, je choisirais la dernière solution, car devant nous il n’y a pas seulement la question du nombre de ces enfants mais celle de la reconnaissance du peuple d’Israël » [52].


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