Des dizaines de personnes (surtout des militaires) ont été abattues le soir de la tentative de putsch. Ensuite, ce sont des milliers de gens qui ont été emprisonnées sous des prétextes plus fallacieux les uns que les autres et même des dizaines de milliers de personnes, en particulier des fonctionnaires, ont été licenciées. Erdoğan et sa clique ont mené une large purge dans tout l’appareil d’État, et même au-delà, contre toutes les personnes qui sortaient un tant soit peu du rang. Sous prétexte de traquer les partisans de Gülen (un ancien ami d’Erdoğan, désormais accusé de la tentative de putsch et de fomenter contre l’État), l’Etat-AKP a mis en place une législation d’urgence qui l’autorise à toutes les exactions possibles contre les journalistes, les intellectuel-le-s et les opposant-e-s. Plusieurs journaux et chaines de télévision ont été forcées à fermer, de très nombreuses-x journalistes ont été emprisonné-e-s et l’État turc fait même des pressions pour empêcher la diffusion satellite hors de ses frontières de chaines dissidentes, comme la chaine kurde Med Nuçe (qui était diffusé par la compagnie française Eutelsat).
Une étudiante française, Ebru Fırat, partie combattre l’Etat Islamique aux côtés des YPG et YPJ (milices kurdes au Rojava) est toujours emprisonnée. Arrêtée en septembre 2016, elle a écopé de 5 ans de prison pour son combat pour la liberté, contre l’obscurantisme et pour son soutien au processus révolutionnaire du Rojava, alors qu’elle rentrait en France.
Un militant de l’Action Anarchiste Révolutionnaire (DAF : Devrimci Anarşist Faaliyet), Hüseyin Civan, a quant à lui écopé en décembre d’un an et trois mois de prison pour les activités menées avec son organisation, notamment le soutien au peuple kurde en lutte contre l’Etat turc et contre les réactionnaires de tout poil en Syrie. DAF, déjà dans le collimateur de l’Etat auparavant en raison de son activisme social, est gravement menacé, de même que la sécurité de ses membres.
Un autre camarade anarchiste, déjà emprisonné, Umut Fırat Süvarioğulları a entamé mi-décembre une grève de la faim pour protester contre son transfert dans une prison de haute sécurité et les conditions de vie auxquels il est confronté. Il lui a fallu 55 jours (jusqu’au 5 février 2017) de lutte acharnée pour que ses revendications soient entendues et satisfaites. Nous saluons sa victoire contre l’Etat fasciste turc et son administration pénitentiaire.
Nous apportons tout notre soutien aux populations kurdes et aux autres minorités du Sud-Est de l’Etat turc qui subissent le régime de terreur imposé par l’Etat turc, aux militant-e-s révolutionnaires de Turquie qui se battent contre l’État fasciste de l’AKP et à tou-te-s ceux et celles qui soutiennent des projets émancipateurs dans une région du monde en proie à tous les obscurantismes. Nous condamnons les manœuvres de l’État français, de l’Union Européenne et de leurs alliés qui continuent à travailler avec le dictateur Erdoğan et lui fournissent des sommes colossales en échange du contrôle des frontières, qui lui permettent ensuite de mieux déployer ses troupes sous le sol kurde du Rojava et au Kurdistan d’Irak, qui lui permettent d’écraser toute opposition et de laisser circuler armes et chair à canon au profit des fascistes religieux de l’EI.
Solidarité avec les révolutionnaires de Turquie et du Kurdistan qui se battent pour la liberté !
Retrait des troupes turques d’Irak et du Rojava !
Liberté pour tous les prisonnier-e-s politiques en Turquie !