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- Les "tribunaux islamiques" sont une atteinte aux "droits humains" -

extrait :

Maryam Namazie est une militante iranienne des droits humains et des droits des femmes engagée dans la lutte contre l’islam politique et pour la laïcité. Elle est la porte-parole de Iran Solidarity, de One Law for All et du Conseil des ex-musulmans de Grande-Bretagne (CEMB) et de Fitnah, mouvement pour la libération des femmes dont les objectifs sont la liberté et l’égalité, la défense de la laïcité, la fin des lois et traditions religieuses et culturelles misogynes, du voilement obligatoire, de la ségrégation sexuelle, du trafic prostitutionnel et des violences contre les femmes.

    • C’est un scandale pour les Droits humains qu’il y ait des « tribunaux islamiques » en Grande-Bretagne ; c’est dans ces tribunaux que se produisent les plus graves abus sur les femmes des « minorités ». Par exemple, selon la sharia, le témoignage d’une femme vaut la moitié de celui d’un homme, un homme peut avoir quatre femmes et divorcer de ses épouses par simple répudiation, alors que les droits au divorce d’une épouse sont limités ; la garde des enfants revient au mari quand les enfants ont un certain âge, même si le père est abusif, et le viol conjugal n’est pas considéré comme un crime.

« Ces tribunaux sont soutenus précisément parce qu’ils servent à priver les femmes de leurs droits dans la famille. Il n’y a pas de mains coupées, donc il n’y a pas de problème » selon Gita Sahgal, Directrice du Centre for Secular Space.

- Bien que l’opposition à ces « tribunaux » par les « femmes noires » et issues des « minorités » soit décrit absurdement comme un déni de leurs droits religieux, il s’agit en fait d’opposition à un projet islamiste dont l’un des aspects est l’imposition de la sharia par l’intermédiaire de tribunaux.

- On ignore souvent que ces institutions résultent d’un projet islamiste ; le premier « tribunal shariatique » a été créé en 1982 à Leyton, et il avait des connections claires avec des groupes islamistes transnationaux. L’auteure Elham Manea dit : « le Islamic Sharia Council à Leyton a été fondé par plusieurs organisations ayant des affilations connues avec l’islam politique : Jamaat-e-Islami (mission islamique de Grande-Bretagne), les Frères musulmans (Muslim Welfare House), et l’islam wahabite global (Muslim World League). Certains des hommes siégeant dans ces tribunaux comme juges font partie de l’islam salafiste (Haitham al Haddad) et Ahl Al Hadith, ou sont des salafistes de l’Asie du Sud (comme le docteur Suhaib Hasan).

- D’après le documentaire de 1995 de la chaîne Channel 4 Dispatches : « War Crimes Files », le leader de ce conseil , Sheikh Maulana Abu Sayed, était un membre senior du groupe Al Badr, une extension paramilitaire de Jamaat-e-Islami, qui a joué le rôle d’escadron de la mort au Pakistan en 1971 durant la guerre d’Indépendance du Bengladesh.

- Les conseils de sharia ne concernent pas la religion, ils concernent le pouvoir et le contrôle des hommes sur les femmes. Et ils sont très contestés, y compris par de nombreux-ses musulman-e-s, et pas seulement en Grande-Bretagne mais internationalement.

- Le gouvernement britannique a largement ignoré les liens de ces tribunaux avec les islamistes et leurs violations des Droits des femmes, tout en continuant à promouvoir la sous-traitance de la justice à un système au rabais pour les femmes appartenant aux « minorités ». L’argument principal du gouvernement est que ces entités ne sont pas de vrais tribunaux, que les femmes qui « choisissent » de les consulter y vont pour en obtenir une « médiation » et qu’elles devraient avoir le droit de le faire, que ces tribunaux sont très bénéfiques pour elles, et que celles qui le désirent peuvent toujours demander justice devant un vrai tribunal. Mais ce n’est pas si simple.

Les tribunaux islamiques sont clairement un système de justice parallèle bien qu’ils se présentent eux-mêmes comme des institutions qui rendent des avis de médiation non-contraignants. Le terme de sharia lui-même signifie loi. Ces panels se présentent comme des tribunaux, ceux qui les président se baptisent juges et rendent des avis qui sont considérés par eux-mêmes, par les femmes elles-mêmes et par leur communauté comme des prescriptions légales obligatoires.

Compte tenu du contrôle abusif et du pouvoir que les juges ont sur les femmes (dont beaucoup sont vulnérables ou des survivantes d’une forme ou une autre de violence), le caractère volontaire de ces tribunaux est une imposture. Les témoignages rassemblés par les membres de la campagne (One Law for All NDLT) révèlent les pressions et la coercition subies par ces femmes. En fait, le Iranian Kurdish Women’s Rights Organisation soutient que les procédures même de ces tribunaux relèvent de l’abus de pouvoir et de la violence psychologique.

    • De plus, tout refus de se soumettre à leurs avis peut être vu comme assimilable à une apostasie, ce qui rend d’autant plus difficile pour les femmes de protéger leurs droits. Finalement, même si certaines femmes « choisissent » de consulter ces tribunaux, cela ne signifie pas que des violations des droits humains n’y ont pas lieu.

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