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Les volontaires juifs pour la suprématie raciale en Palestine

posté le 07/09/14 Mots-clés  solidarité  antifa  Peuples natifs 

La lutte des Chrétiens européens pour l’antisémitisme a toujours été une lutte pour accorder aux Chrétiens des droits supérieurs aux Juifs et pour institutionnaliser cette supériorité en tant que suprématie raciale et religieuse.

En réponse à cela, la lutte des Juifs européens contre l’antisémitisme a été, et demeure, un combat contre la réduction des droits des Juifs (si ce n’est pas contre leur élimination complète, comme dans le cas du nazisme), contre le projet de faire des Juifs d’Europe des citoyens inférieurs et contre la suprématie blanche chrétienne européenne.

Ceci fut un combat historique, auquel de multiples non Juifs se greffèrent des deux côtés. Cependant, ce furent au final des combattants juifs européens contre l’antisémitisme et leurs alliés gentils qui gagnèrent cette bataille clé contre l’inégalité, l’oppression, les discriminations raciales et religieuses et le génocide.

La lutte des Juifs et celle des Protestants européens (cette dernière précéda la première de trois siècles) pour le sionisme, en revanche, a été et reste une lutte pour accorder aux Juifs européens plus de droit qu’aux non Juifs (et qu’aux non Juifs européens) sur une base religieuse, ethnique et raciale.

Cette supériorité serait surtout accordée vis-à-vis des citoyens palestiniens de la colonie de peuplement juive (si ce n’est pas l’élimination pure et simple de leurs droits, que beaucoup de Juifs sionistes appellent de leurs vœux), ainsi que par l’élimination des droits des Palestiniens dans les territoires qu’occupe et colonise Israël depuis 1967 et de ceux qu’il a expulsé et exilé depuis 1948 en dehors des frontières de leur pays d’origine.

Beaucoup de Juifs et de non Juifs se sont également rangés derrière cette lutte historique en faveur du racisme, de la discrimination et du colonialisme. Les Palestiniens et leurs alliés juifs et non juifs refusent d’abandonner et continuent à résister à l’injonction du sionisme selon laquelle les Juifs européens (et d’autres) doivent avoir des droits supérieurs ainsi qu’une suprématie coloniale, raciste et religieuse en Palestine.

La lutte juive pour le sionisme (qui n’a jamais inclus, et n’inclura jamais, l’ensemble des Juifs) est l’exact opposé de la lutte des Juifs contre l’antisémitisme (qui n’a également jamais inclus l’ensemble des Juifs) ; la première est un combat pour la suprématie juive européenne, tandis que la seconde se place contre la suprématie aryenne et chrétienne européenne.

Il s’agit ici de brièvement exposer le mensonge sioniste pur et simple qui prétend que la lutte contre l’antisémitisme et la lutte pour le sionisme sont une seule et même chose.

Le recrutement de Juifs pour tuer des Palestiniens

Tout ceci est primordial si l’on veut s’intéresser aux brigades juives sionistes internationales qui se sont portées volontaires, avec beaucoup d’enthousiasme, pour rejoindre l’armée coloniale israélienne, afin de tuer des Arabes et des Palestiniens. Ce fut, par ailleurs, un projet réussi, lorsque l’on regarde la propagande mobilisatrice sioniste et juive israélienne durant les sept dernières décennies, au sein des communautés juives des États-Unis, de la France, du Royaume-Uni, du Canada, de la Russie et de l’Argentine, pour ne citer que les communautés juives les plus importantes en dehors d’Israël.

Cette campagne de propagande visait à transformer les membres de ces communautés de combattants contre la suprématie blanche chrétienne en combattants pour la suprématie raciale et coloniale juive européenne.

La diffusion de la culture raciste juive israélienne marche, à l’échelle internationale, main dans la main avec le pan-judaïsme du sionisme, de telle manière que, tout comme l’antisémitisme s’en prend à l’ensemble des Juifs, le sionisme entend parler pour l’ensemble d’entre eux – et redire aux Juifs qu’Israël est leur pays et qu’ils doivent y venir afin de le coloniser, à défaut de quoi il fonctionnerait comme un pays de rechange en attendant leur arrivée, nécessaire à sa base coloniale.

Que les organisations nord-américaines et européennes majeures qui prétendent parler au nom des Juifs aient autorisé Israël à parler à leur place, et aient été les principaux relais de la propagande haineuse raciste juive israélienne contre le peuple palestinien, les rend totalement complices du massacre et de l’oppression en cours des Palestiniens. Ceci est flagrant lorsqu’ils soutiennent ouvertement les politiques coloniales israéliennes anti-palestiniennes et exhortent leurs gouvernements respectifs et les médias à faire de même. (Nous devons toujours garder à l’esprit que des organisations ainsi que leurs riches dirigeants ne sont pas élus par les membres des communautés juives, mais s’autoproclament leurs représentants et parlent en leur nom dans les journaux de ces mêmes organisations, qui constituent ce que l’on nomme la presse « juive ».)

Ceci ne signifie aucunement que les membres des communautés juives ne soient pas pro-Israël et de fervents anti-palestiniens, ce qu’ils sont dans leur majorité, mais il s’agit de montrer que des enquêtes les ont dépeints comme étant moins meurtriers et haineux que les organisations qui prétendent les représenter.

A Pro- Israeli rally. Chicago, IL. 22.7.2014

Israël a ainsi créé une culture juive raciste hégémonique qui ne domine pas seulement les communautés juives israéliennes, mais aussi les communautés juives en Europe et ses extensions coloniales (aux Amériques, en Australie et en Afrique du Sud). Ceci n’a cependant jamais été suffisamment efficace pour produire des millions de volontaires juifs pour la cause coloniale d’Israël (peu importe combien de Juifs européens et américains soutiennent le sionisme et Israël, peu d’entre eux accepteraient d’aller combattre ou de mourir pour cela). Cependant, cela a créé les conditions pour que des milliers de jeunes juifs combattant pour la suprématie raciale européenne (principalement des hommes) rejoignent l’armée coloniale israélienne pour prouver la supériorité de la judéité européenne (et une virilité juive européenne concomitante) en massacrant les Palestiniens.

L’armée coloniale israélienne met en place plusieurs programmes pour accueillir des volontaires juifs du monde entier dans l’oppression des Palestiniens. Ces programmes leur offrent la possibilité de servir dans l’armée israélienne dans un « rôle de combattant et soutien à part entière », dans son programme « Mahal », et d’honorer leur engagement pour la cause sioniste de la suprématie juive européenne, sans avoir nécessairement à devenir des citoyens israéliens.

Il existe également un programme moins important, nommé « Marla », par lequel les jeunes adolescents juifs recrutés pour servir la suprématie juive sioniste peuvent participer « à ce programme d’immersion dans l’armée et servir aux côtés de compagnons du monde entier ».

La machine à tuer israélienne déclare ainsi fièrement que « plus de 300 jeunes juifs des quatre coins du monde sont volontaires pour servir » chaque année l’armée coloniale israélienne, au sein des quatre mille volontaires « juifs et non juifs » qui « volent vers Israël et rejoignent l’IDF [l’armée israélienne] pendant plusieurs semaines ». Ce n’est peut-être pas un nombre très impressionnant, mais cela va plus loin encore.

L’un des programmes conçus afin de recruter de jeunes juifs pour servir la suprématie raciale et religieuse est le projet « Garin Tzabar ». Garin Tzabar signifie « graine de cactus » ou « semence de Sabra » en référence aux Juifs israéliens nés en Palestine, d’où l’importance de ce programme comme projet reproductif et masculiniste dont l’objectif est de peupler la colonie de peuplement juive avec des Juifs plus sionistes encore pour démontrer la supériorité des Juifs européens (et des autres) sur les Palestiniens.

Selon l’armée coloniale israélienne, Garin Tzabar a déjà « aidé plus de 1 500 adolescents du monde entier à se joindre à l’armée israélienne et environ 70% des immigrés sont restés en Israël après leur service. »

Garin Tzabar n’est pas le seul programme de volontariat. Il en existe d’autres, comme le programme « Sar-El » qui se vante d’avoir apporté, entre 1983 et 2011, « plus de cent mille volontaires à Israël … Demeurant en Israël pendant plusieurs semaines, les participants partagent une véritable expérience de l’IDF, sur des bases de l’IDF » (Israël parle de ces volontaires européens et américains servant la suprématie juive comme de « soldats solitaires »).

L’armée israélienne a affirmé qu’en 2012, « 5 500 soldats solitaires » servaient dans les forces coloniales, alors qu’aujourd’hui elle prétend avoir 4 600 volontaires, un tiers d’entre eux étant américains.

Dans le massacre barbare en cours des Palestiniens de Gaza, deux des soldats juifs tueurs d’enfants palestiniens (comme je l’ai écrit précédemment, cibler et tuer des enfants palestiniens est une vieille tradition sioniste) qui furent tués par la résistance palestinienne étaient des volontaires juifs américains servant la suprématie raciale et coloniale.

Ils devinrent rapidement des héros pour la presse américaine, qu’elle soit « juive » ou « gentille ». En effet, un article paru dans le Washington Post montre comment ces tueurs d’enfants sont différents des combattants musulmans étrangers qui se sont portés volontaires pour renverser le gouvernement communiste afghan et, plus récemment, plusieurs gouvernements arabes. (« Foreign Fighters’ for Israël », David Malet, 22 July 2014). Cependant, peu de médias mentionnent les mercenaires européens et américains chrétiens qui se sont mis aux services de tyrannies partout dans le monde depuis la Seconde Guerre Mondiale.

Le recrutement colonial

Ces programmes israéliens de volontariat s’appuient sur l’héritage des quatre mille volontaires juifs qui sont venus s’engager dans la guerre coloniale sioniste de 1948 qui captura la Palestine et expulsa sa population afin d’établir la suprématie juive européenne dans la colonie de peuplement. Connu sous le nom de Mahal, le principal programme de volontariat inclut les Juifs américains comme des membres éminents et importants qui aident à la conquête coloniale d’Israël.

Ils y incluent notamment Mickey Marcus, un colonel juif américain de l’armée des États-Unis, qui devint le premier brigadier général d’Israël. L’expérience de Marcus durant la Seconde Guerre Mondiale a contribué à briser le « siège de Jérusalem » de 1948.

Parmi les autres volontaires juifs importants, on compte l’officier canadien Ben Dunkelman et le pilote américain Milton Rubenfeld, tout comme le major juif britannique Wellesley Aron, qui a aidé au recrutement des Juifs américains pour la guerre coloniale sioniste. Les mercenaires sionistes et chrétiens européens et américains ont également contribué à cela, en particulier dans les forces aériennes sionistes. Ces volontaires coloniaux qui luttent pour défendre un système raciste, spécialement lorsqu’ils viennent du Royaume-Uni, constituaient près de deux tiers de la force aérienne de la colonie de peuplement, durant la guerre de 1948.

David Ben-Gourion, le premier ministre de la colonie juive, leur était si reconnaissant qu’il déclara que « les forces [volontaires] du Mahal était la contribution la plus importante de la diaspora à la survie de l’État d’Israël ». Et cela est, en effet, vrai : 123 d’entre eux périrent durant cette guerre coloniale.

Les Juifs dans la lutte contre le racisme israélien

Mais, contrairement aux Juifs en Israël, les communautés juives en Europe, en Amérique du Nord et du sud, et même en Australie, vivent dans des cultures qui sont pas totalement contrôlées par la propagande sioniste et qui ne sont donc pas entièrement sous l’emprise de la culture raciste qu’Israël cherche à imposer aux siens. C’est ceci qui explique qu’un nombre croissant de membres éminents de la communauté juive des États-Unis et du Royaume-Uni, parmi les intellectuels et les universitaires, soit à la pointe de la lutte contre le racisme et le colonialisme juif israélien (contrairement à l’apartheid en Afrique du Sud, qui comptait un nombre important de militants et d’intellectuels antiracistes blancs, seul un petit nombre d’intellectuels juifs israéliens ont pu, au fil des décennies, échapper au lavage de cerveau raciste israélien – ce qui est déjà un exploit en soi).

Aujourd’hui, de nombreuses personnalités juives américaines dans le monde universitaire s’opposent, sans réserves, à la politique israélienne. Alors qu’autrefois, Noam Chomsky était l’une des seules voix académiques juive critique d’Israël, des dizaines d’universitaires et d’intellectuels juifs l’ont rejoint aujourd’hui pour s’opposer à la politique israélienne (bien évidemment, ces universitaires juifs, accompagnés d’universitaires gentils antisionistes, restent une minorité et sont dépassés par les universitaires, juifs et gentils, bien plus nombreux, qui militent contre les Palestiniens, les Arabes et les Musulmans).

A protest against Israeli attack on Gaza. Chicago, IL. 28.7.2014

Certains, comme l’éminente philosophe juive américaine Judith Butler, ont même dépassé Chomsky dans leur opposition au racisme et au colonialisme sioniste et israélien, se rangeant oralement derrière le mouvement Boycott, Désinvestissement, Sanctions (BDS) et appelant à une solution à un État, deux choses que Chomsky ne soutient pas. En fait, certains universitaires palestiniens américains se sont également opposés à ces deux positions importantes ou sont restés « neutres » (certains usant même de la stratégie rhétorique de « d’une part ceci et d’autre part cela »). Bien que l’année dernière, certains, par crainte d’être exclus des courants mainstream de gauche qui ont adopté ces positions, ont sur le tard décidé de montrer leur « courage » en adoptant ces positions, plus d’une décennie après que tout le monde l’ait fait.

Et ceci ne se limite bien évidemment pas à des intellectuels juifs, mais s’étend également aux militants juifs, et en particulier à des groupes comme Jewish Voice for Peace (qui a, entre autres activités antiracistes, joué un rôle important en aidant les Palestiniens et les autres à persuader l’église presbytérienne des États-Unis à se désinvestir des entreprises profitant de l’occupation israélienne), et les nombreux étudiants juifs rejoignant, et en grand nombre de surcroît, des groupes importants comme Students for Justice in Palestine, sur la base de leur engagement à lutter contre le racisme et le colonialisme, des valeurs qui sont aux antipodes du racisme colonial sioniste et de son tribalisme fasciste.

Ce sont ces combattants juifs contre le sionisme et le colonialisme et le racisme israélien qui poursuivent réellement la lutte juive contre l’antisémitisme, mais qui restent des héros méconnus de la presse « juive » et « gentille » américaine qui préfère célébrer à la place les volontaires juifs sionistes tueurs de bébés luttant pour la suprématie juive.

Ces combattants juifs contre le racisme se sont joints au peuple palestinien et à leurs alliés internationaux (Juifs et Gentils) dans cette bataille historique, qui se tient en ce moment, contre les forces de la suprématie raciale et de la conquête coloniale. Ils savent bien que le mouvement national palestinien a toujours compris que la lutte pour les droits et pour la libération des Palestiniens de la colonie de peuplement juive est le stade suprême de la lutte historique contre l’antisémitisme et que la lutte en faveur du sionisme fait partie intégrante de la guerre pour le colonialisme et la suprématie raciale européenne.

Le carnage que les soldats juifs israéliens et les brigades juives sionistes internationales tueuses d’enfants commettent dans la bande de Gaza (et en Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est, sans parler des citoyens palestiniens d’Israël) est le rappel le plus frappant de cette conviction inébranlable.

Traduit de l’anglais par Selim Nadi, membre du PIR

Source : Jewish volunteers for racial supremacy in Palestine


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