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Manifestation pour le droit à l’avortement en Espagne - Betoging voor het recht op abortus in Spanje

posté le 27/01/14 Mots-clés  action  répression / contrôle social  genre / sexualité 

Manifestation contre le projet de loi espagnole interdisant l’avortement et les risques de recul en Europe du droit a l’avortement

informations pratiques :

  • A 17h : RDV devant l’ambassade d’Espagne à Bruxelles 19, rue de la science
  • A 17h30 : Remise d’une résolution a l’ambassadeur d’Espagne et prises de paroles a la tribune
  • A 18h : Marche au flambeau vers le parlement européen

Betoging tegen het wetsvoorstel dat abortus verbiedt in Spanje en tegen het risico dat het recht op abortus ook elders in Europa afbrokkelt

praktische informatie :

  • om 17u : afspraak voor de ambassade van Spanje, Wetenschapsstraat 19 te 1000 Brussel
  • om 17u30 : overhandiging van een resolutie aan de ambassadeur van Spanje en toespraken vaop de tribune
  • om 18u : fakkeltocht naar het europees parlement


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Commentaires
  • Le 29 novembre dernier, le Conseil des ministres du gouvernement conservateur espagnol a approuvé le projet de loi « Sécurité citoyenne » qui réforme le code pénal. Le texte, qui réduit les droits et libertés civiles (mais pas celle de faire l’apologie du franquisme) est unanimement rejeté par les mouvements sociaux, les syndicats, l’opposition, les organisations professionnelles comme celles des juges pour la démocratie, l’association unifiée des gardes civils ou la fédération des journalistes d’Espagne.

    Alors que le Parti socialiste espagnol a demandé à ses alliés européens de se mobiliser contre le projet de loi réduisant les droits d’accès des femmes à l’avortement, certains se demandent pourquoi il n’a pas entrepris la même démarche sur la loi « Sécurité citoyenne ».

    Il importe donc de lutter contre le recul en Espagne, comme ailleurs, du droit à l’avortement sans se laisser enfermer dans le cadre restreint proposé par le parti socialiste espagnol. Il est étonnant d’ailleurs que nous soyons si peu en lien avec les mobilisations de la société civile espagnole. Le durcissement des lois contre le droit de manifestation ainsi que la criminalisation des moyens de lutte un peu partout en Europe est la face répressive des politiques d’austérités. Même si ce tournant date des années 70, il se durci encore d’avantage aujourd’hui dans un contexte de crises programmées.

    http://rue89.nouvelobs.com/2014/01/10/brisons-silence-passe-espagne-248918

  • Enfermés dans la fiction individualiste néolibérale, nous vivons avec la croyance naïve que notre corps nous appartient, qu’il est notre propriété la plus intime, alors que la gestion de la plupart de nos organes est assurée par diverses instances gouvernementales ou économiques. Parmi tous les organes du corps, l’utérus est sans doute celui qui, historiquement, a fait l’objet de l’expropriation politique et économique la plus acharnée. Cavité potentiellement gestatrice, l’utérus n’est pas un organe privé, mais un espace public que se disputent pouvoirs religieux et politiques, industries médicales, pharmaceutiques et agroalimentaires. Chaque femme porte en elle un laboratoire de l’Etat-nation, et c’est de sa gestion que dépend la pureté de l’ethnie nationale.

    Depuis quarante ans en Occident, le féminisme a mis en marche un processus de décolonisation de l’utérus. L’actualité espagnole montre que ce processus est non seulement incomplet, mais encore fragile et révocable. Le 20 décembre, le gouvernement de Mariano Rajoy a voté l’avant-projet de la nouvelle loi sur l’avortement qui sera, avec l’irlandaise, la plus restrictive d’Europe. La loi de « protection de la vie du conçu et du droit de la femme enceinte » n’envisage que deux cas d’avortement légal : le risque pour la santé physique ou psychique de la mère (jusqu’à 22 semaines) ou le viol (jusqu’à 12 semaines). Mais encore, un médecin et un psychiatre indépendant devront certifier qu’il y a bien risque pour la mère. Le texte a suscité l’indignation de la gauche et des féministes, mais aussi l’objection du collectif des psychiatres qui refusent de participer à ce processus de pathologisation et de surveillance des femmes enceintes annihilant leur droit à décider pour elles-mêmes.

    Les politiques de l’utérus sont, comme la censure et la restriction de la liberté de manifester, de bons détecteurs des dérives nationalistes et totalitaires. Dans un contexte de crise économique et politique de l’Etat espagnol, confronté à la réorganisation du territoire et de son « anatomie » nationale (pensons au processus de sécession de la Catalogne, mais aussi au discrédit croissant de la monarchie et à la corruption des élites dirigeantes), le gouvernement cherche à récupérer l’utérus comme lieu biopolitique dans lequel fabriquer à nouveau la souveraineté nationale. Il imagine qu’en le possédant il parviendra à figer les vieilles frontières de l’Etat-nation en décomposition.

    Cette loi est aussi une réponse à la légalisation du mariage homosexuel acquise durant le mandat du précédent gouvernement socialiste et que, malgré les tentatives récurrentes du Parti populaire (PP), le Tribunal constitutionnel a refusé d’abroger. Face à la remise en question du modèle de la famille hétérosexuelle, le gouvernement Rajoy, proche des intégristes catholiques de l’Opus Dei et du cardinal Rouco Varela, entend aujourd’hui occuper le corps féminin comme lieu ultime où se joue, non seulement la reproduction nationale, mais aussi la définition de l’hégémonie masculine.

    Si l’histoire biopolitique pouvait être racontée cinématographiquement, nous dirions que le PP prépare un frénétique porno gore dans lequel Rajoy et son ministre de la Justice, Ruiz Gallardón, plantent le drapeau espagnol dans tous les utérus de l’Etat-nation. Voici le message envoyé par le gouvernement aux femmes du pays : ton utérus est un territoire de l’Etat, domaine fertile pour la souveraineté nationale catholique. Tu n’existes qu’en tant que mère. Ecarte les jambes, deviens terre d’insémination, reproduis l’Espagne. Si la loi que le PP propose prend effet, les Espagnoles se réveilleront avec le Conseil des ministres et la Conférence épiscopale au fond de l’endomètre.

    Corps né avec utérus, je ferme les jambes devant le national catholicisme. Je dis à Rajoy et Varela qu’ils ne mettront pas un pied dans mon utérus : je n’ai jamais enfanté, ni n’enfanterai jamais au service de la politique espagnoliste. Depuis cette modeste tribune, j’invite tous les corps à faire la grève de l’utérus. Affirmons-nous en tant que citoyens entiers et non plus comme utérus reproductifs. Par l’abstinence et par l’homosexualité, mais aussi par la masturbation, la sodomie, le fétichisme, la coprophagie, la zoophilie… et l’avortement. Ne laissons pas pénétrer dans nos vagins une seule goutte de sperme national catholique. N’enfantons pas pour le compte du PP, ni pour les paroisses de la Conférence épiscopale. Faisons cette grève comme nous ferions le plus « matriotique » des gestes : une façon de déconstruire la nation et d’agir pour la réinvention d’une communauté de vie post-Etat nationale où l’expropriation des utérus ne sera plus envisageable.

  • Je voudrai envoyer par mail la copie de la page + les commentaires, comment faire ?
    excuse moi pour mon inadaptation a l’informatique.
    Merci d’avance, et bonne continuation.

  • si vous cliquer sur l’icone "imprimer" droite en haut des commentaires, vous serez dirigé.e.s vers une version "imprimable" de cette page. puis dans le menu de votre navigateur vous selectez "imprimer" et puis il y aura certainement une option d’imprimer vers un fichier pdf, au lieu d’une imprimante. et puis voilà, bonne chance !

  • Oui mais alors on n’a pas les commentaires...

  • Il faut sélectionner dans cette page le texte qu’on veut récupérer en y incluant les commentaires, le copier avec un clic-droit de souris, puis ouvrir un logiciel de traitement de texte et coller le texte dans la page blanche de traitement de texte qui est ouverte. Ensuite on enregistre la page en question (la petite icône en forme de disquette qui doit traîner quelque part dans la barre de menu du traitement de texte) en lui donnant un nom. Une fois ce fichier de traitement de texte enregistré sur sa propre machine, on peut en faire ce que l’on veut, il suffit de le retrouver !

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