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Mariées trop jeunes au royaume chérifien

posté le 15/10/18 Mots-clés  genre / sexualité  féminisme 

S’aimer au Maghreb (4/6). Faute d’argent ou par respect des traditions, des parents marocains marient précocement leurs filles, âgées parfois de moins d’une dizaine d’années. Des associations œuvrent pour faire reculer cette pratique.

La voiture brinquebale sur la route caillouteuse. Minuscule point remuant dans l’immensité des montagnes de l’Atlas. « Ici, c’est la fin du monde », plaisante Mohamed Ousli, coordinateur régional de la Fondation Ytto, qui œuvre pour l’hébergement et la réhabilitation des femmes victimes de violence.

Plutôt le bout de la route. Celle qui part de Casablanca, mégapole tourbillonnante du Maroc, traverse les monts verdoyants du moyen Atlas, puis grimpe les flancs rocailleux de la chaîne montagneuse du haut Atlas. Depuis Er-Rich, dernière petite ville au pied des sommets, il faut quelques heures encore pour atteindre Tisraouline, village de 180 habitants. Mohamed, la trentaine énergique, connaît ces contrées comme sa poche : « Je suis d’ici, je connais les gens, alors je peux leur parler, essayer de les convaincre. »

A 33 ans, le militant associatif s’est donné une mission : tenter de convaincre des parents sans le sou de ne pas marier leur fille à 12 ans ou 14 ans mais de leur laisser encore quelques années, pour continuer à être des enfants, leur donner une chance d’aller à l’école, de ne pas être écrasée trop tôt par le fardeau d’une famille. Ici, on appelle ça « le mariage précoce » ou « mariage des mineures ». Une pratique encore répandue dans le royaume chérifien.


« On ne peut pas faire autrement »

A Tisraouline, de telles unions sont fréquentes. « Il y a deux filles de 12 ans qui viennent d’être mariées. Elles vont encore à l’école primaire », raconte Aziz [les prénoms des témoins ont été modifiés], 27 ans, un des jeunes hommes du village.


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