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Migrant-Es expulséEs : dangers à l'arrivée !

posté le 10/12/13 par Irma Mots-clés  répression / contrôle social  No Border  réflexion / analyse  sans-papiers 

Visite au 127bis afin de rencontrer un détenu congolais qui souhaitait s’entretenir avec quelqu’un de l’extérieur...

Après avoir montré patte blanche soit :
- remise de la carte d’identité au guichet accueil,
- passer une porte automatique et déposer nos affaires personnelles (sacs y compris gsm) dans un casier numéroté,
- se faire passer au détecteur de métaux....
- quitter la pièce des casiers
- suivre un gardien en uniforme, clés à la main vers une autre aile, passant par sas les portes fermées devant et derrière....
nous entrons dans une salle à l’acoustique désastreuse 5, 6 tables sont occupées.
B. nous rejoint. Il raconte son parcours et confirme ainsi des faits déjà rapportés par diverses sources :
oui, il y a bien eu un mouvement de grève de la faim au 127bis en solidarité avec les autres détenus et en particulier en mémoire du détenu décédé au centre de Bruges dans des conditions dont on attend toujours les conclusions, mais plus généralement en protestation avec l’injustice dont ils sont victimes. Certains grévistes du centre de Bruges ont été transférés... plus facile de diviser pour mieux régner.
Il réaffirme que les dossiers ne sont pas examinés de manière individuelle, les personnes expulsées vers le Congo sont en réel danger une fois sur le sol congolais.
A noter que le 4 décembre dernier parmi les expulsés en vol collectif il y avait, comme souvent, des personnes avec un recours toujours pendant !
Pourtant à leur arrivée à Kinshasa les choses ne se passent pas sans problème, loin de là ! Le pouvoirs en place étant ce qu’ils sont, les personnes expulsées en provenance de Belgique sont conduites vers l’ANR. Rappelons de quoi il s’agit : l’Agence nationale de renseignements est en fait le service de renseignement du gouvernement de la RDC. Il se différencie de ceux de la plupart d’autres pays par le fait qu’il cumule les fonctions de service de renseignement à la fois intérieur et extérieur. C’est une agence toute puissante au Congo elle est d’ailleurs fréquemment critiquée pour son non-respect des droits fondamentaux.
C’est donc là que les expulsés sont emmenés accompagnés de policiers belges ! Ceux-ci pourront ensuite rapporter que tout s’est bien passé.
Cependant, dès leur départ les problèmes des expulsés ne font que se poursuivre :
soit il s’agit de personnes considérées par les autorités comme représentant peu ou pas de problème, et elles seront envoyées en prison. Ceci permet d’exiger une caution que la famille devra débourser pour les en faire sortir ;
soit il s’agit de personnes qui, pour les autorités représentent des problèmes importants (opposition au régime, connaissance de certains faits, tricheries ou dénonciation de corruption etc..) et dans ce cas elles "disparaissent" - plus personne ne réussit à obtenir d’information quelconque à leur sujet.

Lorsqu’on veut dénoncer cette situation il nous est rétorqué "il faut prouver qu’ils sont inquiétés en arrivant". Ben oui, faudrait pas se fier aux témoignages des concernés. Il ne faut surtout pas risquer de déranger les autorités de manière inutile, particulièrement celles des pays connus pour leur strict respect des droits fondamentaux ! Et pourtant, ce ne sont pas les associations sur place qui pourront assurer le relais puisqu’elles même sont sous la coupe du pouvoir et plus promptes à fermer les yeux et même à faire des dénonciations de manière à se garantir de la part du pouvoir la poursuite de leurs activités.

C’est clair il n’y a même pas de respect des textes et conventions essentiellement en ce qui concerne l’analyse individuelle des dossiers. N’a-t-on pas vu un "représentant" de l’ambassade du Congo, qui ne serait pas congolais lui même, envoyé au 127bis pour "identifier" les détenus en vue de leur expulsion. Il ne se présente pas, ne semble pas en mesure d’utiliser un dialecte ou de poser de pertinentes questions, les laissez-passer pré-signés sous le bras il ne regarde pas les détenus dans les yeux. Pour quelle raison ? Comment se fait-il qu’il soit en possession des dossiers de demandes d’asile, comment sont-ils fournis aux personnes mêmes que les demandeurs tentent de fuir ?
De plus cette identification dans un lieux de détention clos empêche un contact direct avec les autorités de l’ambassade, C’est idéal à distance, loin de tous et de tout, juste sous les yeux des représentants du CGRA et de l’Office des étrangers ! Décidément très opaque !

Politique discriminante et raciste menée par la Belgique, quelle est la motivation derrière tous ces procédés plus que douteux.
Non les demandeurs n’ont pas l’opportunité de s’exprimer correctement et de défendre leur dossier, non, les personnes expulsées ne le sont pas que vers "les pays surs", non la Belgique ne s’assure pas de leur sort une fois sur le territoire où elles sont envoyées , non les dossiers ne sont pas examinés de manière complète, non toutes ces manœuvres ne sont pas tolérables par tout qui jouit d’un esprit sain !

LIBRE CIRCULATION ET INSTALLATION POUR TOUS
pas que pour les nantis !


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