« Les peuples premiers de Guyane ne se laisseront plus jamais faire », écrivent les co-signataires qui représentent 10.000 à 15.000 Amérindiens de Guyane. Ils réaffirment leur « rejet catégorique » au plus grand projet de mine d’or à ciel ouvert à l’étude en France.
Le front commun autochtone intervient après les « engagements » pris vendredi dernier par la compagnie Montagne d’or notamment à destination des Amérindiens et de leur « patrimoine humain et naturel ».
Outre sa volonté de « réduire au maximum les impacts sur l’environnement », la compagnie a annoncé une « politique de recrutement » renforcée à « 90% d’emplois locaux », « notamment des populations autochtones », sur les « 800 à 1.000 emplois créés durant les travaux de construction et les « 800 » en phase d’exploitation.
« Une nouvelle fois, la multinationale démontre sa tentative d’enfumage », opposent les militants qui estiment qu’une embauche préférentielle est « impossible à appliquer ».
Un rapport commandé par le WWF France avait déjà sévèrement critiqué le 14 novembre ce projet, en remettant en cause les perspectives économiques espérées et l’impact environnemental sur l’écosystème local.
En juillet, le gouvernement avait annoncé la création d’une commission interministérielle pour évaluer les « impacts » environnementaux et économiques de Montagne d’or.
Le rapport, annoncé pour septembre mais qui n’est pas encore paru, doit aider le gouvernement à se positionner avant la fin de l’année sur le projet.
En septembre 2018, un rapport du président de la commission particulière de débat public Roland Peylet concluait que « la détermination d’un nombre important » d’Amérindiens à stopper le projet était apparue « forte » au cours du débat public qui s’était déroulé en Guyane au premier semestre 2018.