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Nos réponses décoloniales aux 10 propositions d’un parti très banal

posté le 18/04/16 par Bruxelles Panthères Mots-clés  répression / contrôle social  antimilitarisme  réflexion / analyse  antifa  veiligheids / terrorisme 

Nos réponses décoloniales aux 10 propositions d’un parti très banal

Dans un contexte où le pouvoir est aux mains de la droite et de l’ultra droite nationaliste qui prônent un discours sécuritaire, on est en droit de s’attendre à ce qu’un parti d’extrême gauche incarne une force de résistance et de proposition alternative.

Or, avec ses 10 propositions pour lutter le terrorisme d’inspiration djihadiste, le PTB s’inscrit pleinement dans la voie répressive. [1]

De manière globale, ces propositions semblent complètement déconnectées du contexte dans lequel surgit ce phénomène « djihadiste ». Quid de la réalité sociale des jeunes issus de l’immigration en Belgique : inégalités sociales, scolaires (la Belgique a l’un des systèmes éducatifs les plus discriminants de la zone OCDE), à l’emploi, au logement, dans les loisirs, etc.

Il semblerait, à les lire, que les perquisitions, le bouclage des quartiers populaires par toujours plus de police, plus de contrôle, plus de répression sont un mal nécessaire et acceptable.

Alors que la présence quotidienne de policiers dans leurs quartiers est une des principales causes d’insécurité pour les habitant.e.s des quartiers populaires. Les descentes massives de police se sont multipliées provoquant chez les habitant.e.s des quartiers le sentiment d’être « assiégé.e.s par des forces d’occupation ». Des incidents graves et répétitifs, liés à ces interventions policières, sont commis en toute impunité, souvent dans le cadre d’opérations dites « antiterroristes ».

Est-il nécessaire de rappeler que partout en Europe et très récemment à Bruxelles des groupes néo-nazis se sont massivement mobilisés contre les musulman.e.s et qu’ils représentent aujourd’hui une réelle menace ?

Il est significatif de relever, par exemple, que, pas une seule fois le mot ISLAMOPHOBIE n’est cité !

Ce plan en dix points d’un parti d’extrême gauche ressemble beaucoup à un complément aux 12 mesures antiterroriste de Jambon & Co.

En effet, au moins la moitié de ces propositions tournent autour de l’idée qu’il faut davantage de sévérité voire de répression à l’égard non seulement de ceux qui partent mais aussi de ceux qui reviennent de Syrie.

Finalement, très peu de place est laissée au volet préventif : comment faire pour que les jeunes ne partent pas en Syrie ? A peu près rien là-dessus. Ce qui indique qu’il n’y a pas de réflexion approfondie de la part du PTB sur ce qui favorise l’adhésion de jeunes Belges à des projets de nature « djihadiste ».

A cet égard, les propositions 5 et 6 du PTB, pour la création d’un nouveau « machin » institutionnel et définissant le rôle des victimes principales de la situation sont pétries à la fois d’une « logique de pouvoir » intrinsèquement imbibée de son attribut de racisme institutionnel et d’injonctions à jouer des rôles non sollicités par les désigné.e.s du doigt. Les familles, les associations de quartier, les organisations de jeunesse et les mosquées doivent se voir donner les moyens de vivre comme tout le monde sans se voir attribuer plus ou moins de rôles que le reste de la population.

Dans un communiqué du parti Égalité sur les jeunes volontaires pour la Syrie daté du 23 avril 2013, Nadine Rosa-Rosso écrivait :

« Oui, c’est vrai, tu es né à la mauvaise époque », disait une maman à son fils, deux semaines avant qu’il ne parte pour la Syrie. Depuis l’école maternelle, les jeunes volontaires pour la Syrie ont grandi dans un monde dominé par les guerres, les inégalités et la discrimination. » [2]

La lutte contre le terrorisme sert déjà de prétexte pour intensifier la présence et la répression policière dans les quartiers. Le renforcement de l’état d’alerte a déjà permis à l’Etat d’intensifier l’islamophobie vis-à-vis des musulman.e.s et l’exclusion des migrant.e.s.

La situation se complique davantage encore quand ces « terroristes » possèdent la double nationalité. Là aussi, nous savons, d’expérience, que le PTB n’est pas le parti qui s’opposera à cette mesure raciste qu’est la déchéance de nationalité.

Que le PTB ne s’était déjà pas opposé à la loi de déchéance de la nationalité en juillet 2015, nous demontre que ces 10 propositions ne sont donc manifestement pas émises « sous le coup de l’émotion » dans la foulée du 22 mars mais semblent plutôt s’inscrire dans une tendance sécuritaire, répressive de plus en plus assumée par le PTB avec le risque de dérive stigmatisante que cela implique. Le signe sans doute qu’il devient un parti normal comme les autres.

Tout le monde a compris que c’est à nouveau la criminalisation de ces jeunes – et de leurs familles et de toute la communauté musulmane- qui est à l’ordre du jour dans le dossier des jeunes volontaires pour la Syrie. Et que leur retour en Belgique suscite peut-être plus l’inquiétude chez nos autorités que leur départ.

Les 10 propositions du PTB pour mettre fin au terrorisme « djihadiste » nous montrent une fois de plus que nous ne serons décidément pas libéré.e.s par l’anti racisme blanc.

Les faits dramatiques, de ces derniers mois ne doivent pas être prétextes à prendre des mesures sécuritaires dans l’urgence. Beaucoup de mesures ont été proposées, exclusivement sécuritaires !

Nous sommes naturellement bouleversé.e.s par ces actes terroristes que rien ne peut justifier mais malheureusement, nous ne sommes pas surpris.

En 2003, quand les Etats-Unis envahissaient l’Irak, Al-Qaida n’existait pas dans ce pays et était en recul partout ; elle ne disposait d’aucune base territoriale. Vingt ans après le déclenchement de « la guerre contre le terrorisme », l’organisation Daech contrôle aujourd’hui un large territoire en Irak et en Syrie.
La coalition dont fait partie la Belgique, mise en place contre Daech à l’été 2014 ne présente aucun programme politique uni, mais multiplie les bombardements.

Notre politique étrangère en Libye, au Mali, en Syrie, en Irak, etc. et ses effets ici que sont le racisme et l’islamophobie d’État, ne peuvent pas être ignorés si on veut comprendre ce chaos, si on veut s’en sortir.

La place de la légitime injustice ressentie par les jeunes qui se radicalisent face au soutien inconditionnel de la Belgique, et de l’Occident dans son ensemble, au projet sioniste, colonialiste et raciste en Palestine est également totalement absente de l’analyse et des propositions du PTB.

C’était le sens de notre Forum Internationale du 14 décembre 2014 à Bruxelles (et simultanément à Paris, Londres, Amsterdam et Barcelone).[3]

Quand on prétend être une force politique alternative progressiste et égalitaire, on se doit d’être précisément là pour changer les priorités imposées par les médias et les partis politiques traditionnels. Et pas pour les appuyer et les promouvoir en mode perroquet.

Voilà le type de propositions que l’on est légitimement en droit d’attendre, étant donné le cadre et les conditions qui nous sont imposés par un pouvoir (très) à droite, d’un parti politique d’extrême gauche présent sur les bancs de l’opposition au parlement fédéral

1. La déradicalisation des flics et des institutions racistes de ce pays est une priorité qui passe avant même la lutte contre la soi-disant » radicalisation » des jeunes.

Soutien total aux parents et aux familles.

Traitement équitable, et donc présomption d’innocence, pour ceux qui reviennent et dont nous n’avons aucune preuve qu’ils ont commis des crimes de guerre.

Projet crédible de décriminalisation des jeunes qui sont partis, si nécessaire et au cas par cas.

Stop aux licenciements (interdit professionnel) des membres de familles des inculpés pour terrorisme et le fait que tous les membres des familles sont traités comme co-responsables.

Non aux ailes spéciales pour les détenus radicalisés dans les prisons de Hasselt et d’Ittre.

2. Lutte contre l’Islamophobie : tolérance zéro face aux discriminations racistes et islamophobes dans l’accès à l’emploi pour les jeunes racisé.e.s et musulman.e.s.

Tolérance zéro face au manque de moyens financiers et humains octroyés aux établissements scolaires situés dans les quartiers populaires.

Tolérance zéro face aux violences policières.

Les revendications des sans-papiers d’aujourd’hui, qui étaient réfugiés à l’époque, sont claires. Régularisation pour tous, pour une vie dans la dignité, dans le respect du Droit International.

3. Stop aux guerres impérialistes, auxquelles notre gouvernement participe et qui nourrissent la spirale de la violence. Fin de nos participations aux guerres et donc le retrait immédiat de tous nos soldats, avions etc.

Stop au projet d’investissement faramineux dans des outils de mort et de destruction. La dépense de milliards d’euros pour ce faire serait criminelle à plusieurs égards. Non aux F-35 !

Plus que jamais, nous avons besoin d’un mouvement Décolonial contre la guerre et le racisme et pour la solidarité avec les réfugiés.

Nous avons le droit de vivre en sécurité en Belgique tout comme les Syriens, les Burkinabé ou les Pakistanais. « Nos » morts ne valent pas plus que les innocents qui tombent ailleurs.

Bruxelles Panthères
17 Avril 2016

[1] Propositions du PTB
[2] Communiqué du parti Égalité sur les jeunes volontaires pour la Syrie – 23 avril 2013
[3] 11-12-13 décembre 2015 Week-end contre l’Islamophobie en Europe


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Commentaires
  • tolérance zéro face aux islamophiles et à l’impérialisme islamique

  • Ok, le PTB, Les polices et les états puent et pas que le répressif !

    D’un autre coté, vos ridicules propositions semblent tout aussi déconnectées (ce chantage à parler de l’islamophobie ou à l’anti-islamophobie fait ainsi le jeu des islamistes qui ne sont pas des allié-e-s politique, en faire une obligation vous rend autant répressif et autoritaire que ce que vous critiquez - personne ne vous reproche la non utilisation du terme : "lumpen-prolétariat").

    Décoloniser le cerveau du militantisme gauchiste semble être une bonne étape avant de faire publiquement de la morale qui n’est pas dialectique ni matérialiste mais idéaliste petit-bourgeois (insulte ou pas ?) !

  • y a vraiment des lâches et des attardés... et un système fasciste unique !

    Islamiste = personne souhaitant vivre selon les lois coraniques en tant que civilisation = musulman

    La civilisation islamique est a été induite(créée et manipulée) par l’Empire Chrétien (Rome-Byzance, Arabie-Israël-Maghreb), elle sert de front civilisationnel unifié à combattre.... c’est historiquement factuel et actuel, l’Europe lui a fourni les armes matérielles et idéologiques(à l’instar du nationalisme mondial et du communisme mondial).

  • Ces panthères sont dans une posture de radicalité : ( des revendications sur l’organisation des prison ou de la justice !?! )

  • *

    notre gouvernement

    *

    nos participations aux guerres

    *

    nos soldats, avions

    Visiblement "vous" n’êtes pas nous !

    Nous "vous" laissons vos illusions gauchistes, votre gouvernement et votre armée.

    • « Ceux qui espèrent obscurcir notre combat en insistant sur les différences ethniques aident au maintien de l’exploitation des masses, c’est-à-dire des Blancs pauvres, des Noirs pauvres, des Hispaniques, Indiens, Chinois et Japonais pauvres, bref de l’ensemble des travailleurs (...). Nous ne combattrons pas l’exploitation capitaliste par un capitalisme noir. Nous combattrons le capitalisme par le socialisme. » (Bobby Seale, Seize the time. The story of the Black Panther Party and Huey P. Newton)
  • 20 avril 2016 10:29

    réflexions sur un passé qui ne passe pas

    par Pierre Tevanian, Saïd Bouamama

    À la question « Peut-on parler d’un racisme post-colonial ? », nous répondons par une autre question : Comment peut-on ne pas en parler ? Comment peut-on parler des formes contemporaines du racisme sans évoquer deux de ses principales généalogies : les systèmes esclavagiste et colonial ? Comment peut-on nier qu’existe aujourd’hui un profond racisme qui trouve son fondement dans des institutions, des pratiques, des discours et des représentations qui se sont élaborées dans le cadre de l’empire colonial français ? [1]

    Comment peut-on le nier, par exemple, alors que les enquêtes d’opinion mettent en évidence une forme de mépris ou de rejet spécifique, plus fort et plus durable, à l’encontre des immigrés originaires de pays colonisés ? De ces enquêtes [2], il ressort en effet que, depuis plusieurs décennies, deux phénomènes sont observables : d’une part, les vagues d’immigration les plus récentes sont toujours les plus dépréciées, les plus craintes ou les plus méprisées, tandis que le temps dissipe peu à peu cette crainte et ce mépris ; d’autre part, les immigrés issus de pays anciennement colonisés, notamment d’Afrique, font exception à cette première règle.

    En d’autres termes, il convient de distinguer le stigmate xénophobe, qui n’existe sous une forme exacerbée que pour les nouveaux arrivants, et le stigmate raciste, qui cristallise des représentations beaucoup plus profondément enracinées, et qui par conséquent ne perd pas - ou très peu - de sa force avec le renouvellement des générations et leur enracinement en France. Si les immigrants italiens, polonais, arméniens ou portugais ont pu être, à leur arrivée en France, l’objet de discours infâmants et de mesures discriminatoires d’une grande brutalité, souvent comparables par leur forme et par leur violence à ce que subissent aujourd’hui les immigrants post-coloniaux [3], il n’en est pas allé de même pour leurs enfants, et moins encore pour leurs petits-enfants. On ne peut pas en dire autant des enfants d’immigrés maghrébins ou noirs-Africains, seuls condamnés à l’appellation absurde - mais éloquente politiquement – d’« immigrés de la deuxième ou troisième génération », et aux discriminations qui l’accompagnent.

    Si le racisme est, selon la formule d’Albert Memmi, « une valorisation généralisée et définitive de différences réelles ou imaginaires, au profit de l’accusateur et au détriment de sa victime, afin de légitimer une agression ou des privilèges » [4], il y a bien un racisme spécifique qui s’est construit comme une légitimation de l’agression et du privilège coloniaux : il y a bien eu essentialisation et naturalisation de « différences culturelles » (notamment la référence musulmane), disqualification « morale » de ces différences, théorisation et production de « l’indigène » comme « corps d’exception » encadré par des dispositifs spécifiques (formalisés notamment, en Algérie, par le Sénatus-Consulte du 14 juillet 1865) [5]. Et ce racisme culturaliste s’est bel et bien transmis de génération en génération, y compris après les indépendances - et cela sans grande déperdition, comme tout système de représentations non-soumis à la critique et à la déconstruction : on peut difficilement nier que dans la société française contemporaine continuent de circuler - et d’agir - de manière massive des représentations du « Noir », de « l’immigré », du « musulman », du « beur » ou de la « beurette » [6] survalorisant une différence « culturelle » (« ils » sont différents de « nous ») en même temps que sont niées les autres différences, notamment de classe ou de « personnalité » (« ils » sont tous les mêmes, et « nous » partageons tous une même « identité nationale »).

    Il n’est pas contestable non plus que cette double opération de clivage et d’amalgame produit des représentations clairement infériorisantes (« ils » sont marqués au mieux par la carence ou le retard, au pire par la dangerosité [7], tandis que « nous » incarnons « la Raison », « l’Universel » et « la modernité »). Il n’est pas contestable enfin que ce discours dévalorisant assure au présent la légitimation d’une situation de domination, de relégation et d’exclusion sociale systémiques.

    Des discriminations systémiques et institutionnelles

    Après des décennies de cécité ou de dénégation, l’existence massive de discriminations racistes commence à être reconnue, et beaucoup sont prêts à admettre qu’elles touchent plus spécifiquement les descendants des anciens colonisés. Mais malgré l’existence de plusieurs études soulignant le caractère systémique de ces discriminations [8], celles-ci restent appréhendées majoritairement comme des phénomènes purement individuels de « méconnaissance de l’autre » ou de « repli sur soi », quand ce ne sont pas les victimes qui sont elles mêmes incriminées pour leur manque « d’intégration » ou leur retard « culturel » . Dans tous les cas, ce qui est nié est l’existence de processus sociaux de production des discriminations, en toute légalité, et par les institutions de la République elles-mêmes, masqués par un principe officiel de non-discrimination, rituellement proclamé mais quotidiennement bafoué [9]. Ce caractère systémique et institutionnel des discriminations est pourtant patent, et il constitue la première analogie repérable avec le rapport colonial :

    « Outre la série d’analogies qu’on peut saisir entre les deux phénomènes - analogies d’ordre historique (l’immigration est souvent fille de la colonisation directe ou indirecte) et analogies de structure (l’immigration, actuellement, occupe dans l’ordre des relations de domination la place qu’occupait hier la colonisation) - l’immigration s’est, d’une certaine façon, érigée en système de la même manière qu’on disait que la « colonisation est un système » (selon l’expression de Sartre) » [10].

    Le racisme post-colonial n’est donc pas une simple survivance du passé. Il s’agit au contraire d’une production permanente et systémique de notre société, les représentations héritées du passé étant reformulées et réinvesties au service d’intérêts contemporains. C’est bien notre société qui, au présent, continue de produire des indigènes au sens politique du terme : des « sous-citoyens », des « sujets » qui ne sont pas étrangers au sens juridique mais ne sont pas pour autant traités comme des Français à part entière.

    Marx a bien étudié cette interaction entre passé et présent, et le rôle que joue l’imaginaire social hérité [11]. C’est à travers cet imaginaire que les hommes déchiffrent leur réalité vécue, déterminent les frontières entre un « nous » et un « eux », et fondent leur action présente. C’est en l’occurrence au travers de l’imaginaire colonial qu’ont été appréhendés les immigrés postcoloniaux des années 60 et 70, et qu’a été légitimée leur relégation économique, sociale et politique : insertion par le bas dans les secteurs les plus pénibles du monde économique, négation des besoins sociaux non liés directement aux besoins productifs, réduction de l’homme à une simple force de travail (et en conséquence non-prise en compte de la vie familiale et de l’inévitable enracinement), injonction à la discrétion et à l’apolitisme. La massification du chômage et de la précarité depuis la décennie 1980 s’est réalisée sur la base de cet ordre des dominations dans lequel les immigrés apparaissent comme dominés parmi les dominés, et les Français issus de la colonisation ont hérité de la place de leurs parents.

    Des « attributions causales » culturalistes, capacitaires et dépolitisantes

    L’imaginaire colonial se réinvestit notamment dans la manière d’appréhender les situations d’inégalité réelle. Dans le regard du colonisateur, les inégalités produites par le système colonial ne sont pas niées, mais leur génèse est refoulée, et recouverte par une explication biologique ou culturelle : le manque d’ardeur au travail du colonisé n’est par exemple pas expliqué par le rapport social colonial, qui impose au colonisé des conditions de travail éreintantes tout en le privant de toute initiative et de toute jouissance du fruit de son travail, mais par la congénitale indolence « de l’Africain » ou par l’incorrigible indiscipline « du Maghrébin » [12]. Un même mécanisme de décontextualisation, dépolitisation et ethnicisation opère aujourd’hui : ce ne sont plus les discriminations qui expliquent la marginalisation, la « rage » ou le « je-m’en-fichisme » [13] de nombreux jeunes issus de la colonisation, mais une carence de ces jeunes - manque de « repères » ou d’éducation parentale, incapacité ou incompatibilité « culturelle », manque de familiarité avec les « valeurs » de « la République » ou de « la modernité » … Un ministre est même allé, en novembre 2005, jusqu’à inverser les causes et les effets en expliquant la difficulté de ces jeunes à trouver un emploi par leurs « comportements asociaux » … eux-mêmes produits par la polygamie des parents !

    La thématique de « l’intégration », encore dominante dans les politiques publiques ciblant les immigrés ou leurs enfants, s’inscrit dans ce registre culturaliste, capacitaire et dépolitisant. L’appel à l’intégration assigne en effet ses destinataires à une « différence culturelle » irréductible et à une perpétuelle position d’extériorité par rapport à la « communauté nationale » : s’« ils » doivent s’intégrer ou être intégrés, c’est qu’« ils » ne le sont pas encore - la procédure de naturalisation, avec son « questionnaire d’intégration », est l’une des traductions pratiques de cette logique. Or, c’est bien dans le cadre du système colonial que l’égalité des citoyens a été subvertie au profit d’une conception culturaliste de la Nation, le colonisé ne pouvant pleinement intégrer la citoyenneté qu’en renonçant à son « statut personnel » [14].

    L’intégrationnisme, autre nom du racisme

    Le mot d’ordre d’intégration impose également à ses destinataires une obligation de réserve, de discrétion, voire d’invisibilité. Eric Savarèse a montré comment le regard colonial tendait à invisibiliser le colonisé, ou à en faire le simple miroir dans lequel « la France » contemple son propre génie « civilisateur », et Abdelmalek Sayad a montré que cette invisibilisation était reproduite à l’endroit de l’immigration :

    « Parce que le rapport de forces est incontestablement en faveur de la société d’immigration - ce qui l’autorise à renverser du tout au tout la relation qui l’unit aux immigrés, au point de placer ces derniers en position d’obligés là où ils devraient au contraire obliger - celle-ci n’a que trop tendance à porter à son bénéfice ce qui, pourtant, est l’œuvre des immigrés eux-mêmes : aussi est-ce fréquemment qu’on présente au moins les aspects les plus positifs (ou considérés comme tels) de l’expérience des immigrés, c’est-à-dire en gros, l’ensemble des acquisitions qu’ils ont su imposer au grès de leur immigration (…) comme le résultat d’un travail diffus ou systématique d’inculcation, d’éducation (…) travail qui consiste à produire ce qu’on appelle les « évolués » (et du même coup, à discriminer ces immigrés « évoluables », « éducables », ou « amendables » des immigrés qui ne le sont pas ou ne veulent pas l’être) et dont le mérite revient bien sûr à la société d’accueil et à elle seule » [15]

    Il en va de même aujourd’hui pour les jeunes Français issus de la colonisation : eux aussi sont invisibilisés. Eux aussi sont sommés de ne pas être « ostentatoires ». Eux aussi sont les objets d’une injonction à la politesse et la discrétion alors même qu’ils font quotidiennement l’expérience du mépris et de l’injustice sociale. Et toute stratégie de visibilisation de leur part est ressentie comme une menace, un « refus d’intégration » ou un « rejet de la République ».

    Au risque de choquer, on peut finalement dire que l’intégration, telle qu’elle est généralement pensée, parlée et traduite en termes de politiques publiques, est moins souvent une alternative à la discrimination raciste qu’une formulation sublimée ou un instrument de légitimation de cette discrimination : si le racisme est le refus de l’égalité, l’intégration est précisément le mot d’ordre qui permet d’évacuer la question égalitaire. En effet, si être « intégré », être « inclus », avoir « sa place » vaut mieux que d’être purement et simplement exclu, ces termes ne disent pas de quelle place il s’agit. Un serviteur a « sa place », il est inclus et intégré - il n’en demeure pas moins subordonné, méprisé et exploité. Et de fait, dans de très nombreux contextes, parler de « problèmes d’intégration » sert essentiellement à ne pas prononcer d’autres mots, comme domination, discrimination ou inégalité.

    Le parallèle est à cet égard saisissant entre l’usage du terme même d’« intégration » dans le système colonial et dans le système post-colonial : dans les deux cas, au-delà des nombreuses différences de contexte, c’est la même opération qui est réalisée, à savoir le refoulement des revendications de liberté et d’égalité. Le mot « intégration » n’est en effet jamais autant utilisé par l’État français que lorsque les colonisés réclament l’égalité des droits, l’autodétermination ou l’indépendance - ou, plusieurs décennies plus tard, à partir de 1983, lorsque leurs descendants « marchent pour l’Égalité » [16].

    « Intégrer, réprimer, promouvoir, émanciper »

    Le système postcolonial reproduit aussi des opérations de division et de compartimentage des individus issues du système colonial : une masse à intégrer, une masse à réprimer, une élite à promouvoir, des femmes à « émanciper » .

    Une masse à intégrer. « Handicaps culturels », « résistances », « inadaptation de l’islam à la modernité » ou à « la laïcité », manque « d’efforts d’intégration » : nous retrouvons dans tous ces clichés l’une des principales marques du « portrait mythique du colonisé », qu’Albert Memmi avait en son temps nommée « la marque du négatif ». Nous retrouvons le motif de « l’arriération » et du « retard », et son pendant : la mission « civilisatrice » de l’État français.

    Une masse à réprimer. Dès qu’il s’agit de jeunes des quartiers populaires, et plus particulièrement de ceux qui sont issus de la colonisation, le refus et la révolte devant les inégalités sont d’emblée mis en illégitimité. Leurs actes étant perçus à travers un prisme étroitement culturaliste, ne sauraient avoir une signification, une valeur et a fortiori une légitimité sociale ou politique [17]. De par leur « refus d’intégration » ou leurs caractéristiques familiales et/ou culturelles et/ou religieuses, les jeunes revendicatifs ne peuvent apparaître que comme « anomiques » - ou pire : porteurs de normes et de valeurs dangereuses pour l’ordre social. Des « rodéos des Minguettes » de 1981 aux émeutes de novembre 2005, le recours systématique, quasi-exclusif et disproportionné à la « fermeté », à la surveillance et à la répression des mouvements de révolte est un autre point commun avec le modèle colonial.

    Plus largement, tout comportement dissident, déviant ou simplement « déplacé » de la part d’un jeune issu de la colonisation fait l’objet de jugements moraux qui s’apparentent, par leur outrance, leur généralité et leur contenu, aux doléances du colon à l’encontre du colonisé. Le « portrait mythique du postcolonisé » reproduit dans une large mesure le « portrait mythique du colonisé » dont Albert Memmi avait en son temps analysé la structure et la genèse. C’est ainsi qu’on parle, aujourd’hui comme au temps des colonies, de « territoires » à « conquérir » ou « reconquérir », d’espaces « décivilisés », de « sauvageons » ou de « barbares », de « défaut d’éducation », de nécessaire « adaptation » de nos dispositifs pénaux à des populations « nouvelles », radicalement « différentes » des jeunes de jadis, vivant « en dehors de toute rationalité » [18].

    Au-delà des mots, les pratiques politiques et policières rejouent, sur un mode heureusement moins extrême, une partition qui s’est largement écrite dans un contexte colonial : qu’il s’agisse du couvre-feu, de la « guerre préventive » que constituent les contrôles policiers à répétition ou les dispersions intempestives dans les halls d’immeuble, de la pénalisation des parents pour les fautes des enfants, ou encore des méthodes de gestion de la contestation politique (diffamation, criminalisation, appel aux autorités religieuses locales pour pacifier une émeute ou détourner la population d’une action politique protestataire), les autorités instaurent en banlieue des modes de gestion qui violent un certain nombre de principes fondamentaux (comme la présomption d’innocence, le principe de la responsabilité individuelle, le principe de laïcité), et qui par conséquent apparaissent comme des anomalies au regard d’une certaine tradition du Droit français, mais qui ne tombent pas du ciel. Si l’on se réfère à l’autre tradition française, à la part d’ombre que constituent le Droit d’exception et les techniques de pouvoir qui se sont inventées et expérimentées dans les colonies, alors l’actuelle « dérive sécuritaire » perd beaucoup de sa nouveauté et de son exotisme.

    Une élite à promouvoir. Que ce soit pour disculper le « modèle français d’intégration » (en montrant à la masse en échec qu’« on peut s’en sortir », et que par conséquent chaque individu est seul responsable de son malheur) ou pour servir d’« intermédiaire » avec les autres « jeunes » au prétexte d’une proximité culturelle, ou encore pour occuper des postes ethnicisés au prétexte de spécificités, partout se décline une injonction idéologique à la déloyauté, dans des modalités proches de « l’évolué » ou du « peau noire, masque blanc » tel que l’analysait Franz Fanon.

    Des femmes à « émanciper », malgré elles et contre leurs groupes familiaux. Les débats autour de la « loi sur les signes religieux » ont mis en évidence la persistance des représentations coloniales sur « l’hétérosexualité violente » du « garçon arabe » ou du « musulman » et sur la soumission de sa femme et de ses filles. Le fait même de récuser la parole des premières concernées, et de les sommer de se dévoiler, sous peine d’exclusion et de déscolarisation - en d’autres termes : de les « forcer à être libres » - relève d’une conception de l’émancipation qui fut celle des colonisateurs [19].

  • 20 avril 2016 10:31

    L’enjeu de la nomination

    Deux précisions s’imposent, pour finir, en réponse à des objections récurrentes. Tout d’abord, dire qu’il existe un racisme post-colonial ne revient pas à dire que ce racisme est le seul à l’œuvre dans la société française de 2006, que la colonisation est la seule source du racisme, et que les pays qui n’ont pas eu d’empires coloniaux n’ont pas leurs propres racismes, avec leurs propres fondements historiques. Il est évident qu’il existe en France d’autres racismes, c’est-à-dire d’autres formes de stigmatisation irréductible à la xénophobie : les racismes anti-juifs et anti-tziganes notamment - ou même des formes radicales de mépris social à l’égard de « blancs pauvres » qui s’apparentent à un « racisme de classe ». S’il est parfois utile de le rappeler, il est en revanche absurde, malhonnête et irresponsable de suspecter ou d’accuser a priori - comme beaucoup l’ont fait [20] – de « colonialo-centrisme », de « concurrence des victimes » voire de « banalisation de la Shoah » ou d’antisémitisme toute personne qui se consacre à l’analyse ou au combat contre les racismes spécifiques visant les colonisés ou les postcolonisés. Nous citerons sur ce point Sigmund Freud : se consacrer aux nombreuses névroses qui naissent de refoulements sexuels ne signifie pas qu’on nie l’existence d’autres troubles et d’autres causalités. De même, souligner les origines coloniales de certaines formes de racisme ne revient pas à nier l’existence d’autres formes de racisme et de discrimination, qui s’enracinent dans d’autres épisodes historiques et d’autres processus sociaux. Nous ne voyons pas plus « la colonisation partout » que Freud ne voyait « le sexe partout » - même si nous la voyons à l’oeuvre là où beaucoup ne veulent pas la voir, comme Freud voyait la pulsion sexuelle là où beaucoup ne voulaient pas la voir.

    Parler de racisme post-colonial, ce n’est pas non plus prétendre que les descendants de colonisés vivent une situation identique en tous points à celle de leurs ancêtres. Le préfixe « post » est à cet égard suffisamment clair : il marque à la fois un changement d’ère et une filiation, un héritage, un « air de famille ». Là encore, la précision est parfois utile, mais elle est le plus souvent hors de propos, notamment lorsqu’elle sert à « faire la leçon » à des mouvements militants qui sont parfaitement conscients des différences entre les situations coloniale et postcoloniale - et qui le disent de manière claire et répétée. Tel fut le cas à propos du Mouvement des Indigènes de la République : malgré leurs nombreuses mises aux point [21], nombre de savants ou de responsables politiques leur ont reproché, de manière quasi-rituelle, de se nommer « indigènes » ou de qualifier de « coloniaux » certains discours ou certains dispositifs légaux, administratifs ou policiers. Le code de l’indigénat est aboli, leur explique-t-on doctement.

    Le problème que posent ces appels au sérieux et à la rigueur historique, outre qu’ils prennent leurs destinataires pour des imbéciles, c’est qu’ils méconnaissent la spécificité du discours politique, ou plutôt de certaines formes du discours politique (la pétition, le tract, la banderole, le slogan), qui impliquent, de tout temps et quel que soit le front de lutte (ouvrier, féministe, homosexuel…), un certain usage du raccourci et de l’hyperbole. C’est aussi qu’ils méconnaissent le pouvoir heuristique que peut avoir « la colère des opprimés » [22].

    Ces rappels à l’ordre laissent enfin un sentiment de « deux poids deux mesures », car on n’entend pas aussi souvent, de la part de chercheur-e-s ou de politiques, les mêmes leçons ou conseils amicaux adressés aux militantes féministes quand elles continuent - non sans raisons - de qualifier notre société de société patriarcale. Il en va pourtant de même pour les lois discriminatoires donnant un statut de mineure à la femme que pour le code de l’indigénat : elles ne sont plus en vigueur. L’égalité hommes-femmes est désormais actée dans les textes de loi, tout comme le principe de non-discrimination en fonction de « la race, l’ethnie ou la religion » - avec la même efficacité toute relative dans les deux cas… On ne retrouve pas non plus un tel souci de mesure et d’hyper-correction lorsque des sans-papiers sur-exploîtés se comparent à des esclaves, quand des philosophes, des sociologues ou des militants de gauche parlent d’Apartheid scolaire ou social, ou quand des salariés, bénéficiant pourtant encore de quelques acquis sociaux et d’un accès relatif aux biens de consommation, continuent de s’identifier, en chanson, aux « damnés de la terre » ou aux « forçats de la faim » …

    Plus profondément, les réactions hostiles, méfiantes ou condescendantes suscitées notamment par l’Appel des indigènes de la République posent la question cruciale du pouvoir de nomination et de sa légitimité. Ce pouvoir de nomination a des effets performatifs sur la réalité, sur ce qui en est dit et sur ce qui est renvoyé dans le « non-dit » et même dans l’indicible. Il construit le réel social d’une façon déterminée, imposant ainsi des grilles de lectures, des attributions causales et les conséquences concrètes qui en découlent en termes de politique publique. Il n’est donc pas indifférent de savoir qui s’autorise à nommer qui. Il n’est pas indifférent de voir émerger de nouveaux termes, qu’ils soient d’auto-désignation ou d’hétéro-désignation. C’est sous cet angle, plutôt que sur le mode professoral du rappel des différences entre indigènes coloniaux et postcoloniaux, qu’historiens et sociologues devraient appréhender le récent mouvement des Indigènes de la République. Comme le rappelait Abdelmalek Sayad :

    « C’est une chose connue : la dérision est l’arme des faibles ; elle est une arme passive, une arme de protection et de prévention. Technique bien connue de tous les dominés et relativement courante dans toutes les situations de domination : « Nous, les Nègres… » ; « Nous les Khourouto … » (pour dire « Nous les Arabes… ») ; « Nous les nanas… » ; « Nous les gens du peuple… » ; « Nous les culs-terreux », etc. (…). La sociologie noire américaine, la sociologie coloniale enseignent qu’en règle générale une des formes de révolte et sans doute la première révolte contre la stigmatisation (…) consiste à revendiquer le stigmate, qui est ainsi constitué en emblème. » [23]

    notes

    [1] Ce texte est extrait du recueil Culture coloniale en France. De la Révolution, ouvrage collectif dirigé par Nicolas Bancel, Pascal Blanchard et Sandrine Lemaire, et co-édité par les Éditions Autrement et les Éditions du CNRS en avril 2008. 768 pages, 35 euros. Avec des contributions de : Robert Aldrich, Nicolas Bancel, Olivier Barlet, Esther Benbassa, Christian Benoît, Pascal Blanchard, Gilles Boëtsch, Saïd Bouamama, Sylvie Chalaye, Antoine Champeaux, Suzanne Citron, Catherine Coquery-Vidrovitch, Didier Daeninckx, Daniel Denis, Éric Deroo, Philippe Dewitte, Marcel Dorigny, Jean-Pierre Dozon, Jean-Luc Einaudi, Driss El Yazami, Bruno Etienne, Elizabeth Ezra, Marc Ferro, Pierre Fournié, Stanislas Frenkiel, Jacques Frémeaux, Charles Forsdick, Vincent Geisser, Ruth Ginio, Daniel Hémery, Catherine Hodeir, Timothée Jobert, Herman Lebovics, Sandrine Lemaire, Gilles Manceron, Jean-Marc Moura, David Murphy, Gabrielle Parker, Mathieu Rigouste, Delphine Robic-Diaz, Alain Ruscio, Benjamin Stora, Pierre Tevanian, Steve Ungar, Françoise Vergès, Dominique Vidal, Abdourahman A. Waberi et Dominique Wolton.

    [2] Cf. Y. Gastaut, L’immigration et l’opinion en France sous la cinquième République, Seuil 1999

    [3] Cf. G. Noiriel, Le creuset français, Seuil, 1988 et La tyrannie du national, Calmann-Lévy, 1991

    [4] Cf. A. Memmi, Le racisme, Folio actuels, 1999

    [5] Cf. S. M. Barkat, Le corps d’exception. Les artifices du pouvoir colonial et la destruction de la vie, Editions Amsterdam, 2005

    [6] Cf. N. Bancel, P. Blanchard, De l’indigène à l’immigré, Découvertes Gallimard, 1999

    [7] Cf. P. Tevanian, « Le corps d’exception et ses métamorphoses », Quasimodo, n°9, été 2005, à lire sur LMSI.

    [8] Cf. V. de Rudder (dir.), L’inégalité raciste, PUF, 2000

    [9] Cf. C. Delphy,« Un mouvement, quel mouvement ? », à lire sur LMSI.

    [10] A. Sayad, « La » faute » de l’absence », L’immigration ou les paradoxes de l’altérité, De Boeck Université, Paris-Bruxelles, 1997.

    [11] K. Marx, Le 18 Brumaire de Napoléon Bonaparte, Éd. Mille et une nuits, 1997

    [12] Cf. A. Memmi, Portait du colonisé, op. cit

    [13] Cf. R. Hoggart, La culture du pauvre, op. cit.

    [14] Cf. E. Savarèse, Histoire coloniale et immigration, Séguier, 2000 ; A. Sayad, « Qu’est ce qu’un immigré ? » , L’immigration ou les paradoxes de l’altérité, op. cit., 1997.

    [15] Cf. S. M. Barkat, Le corps d’exception, op. cit., 2005

    [16] Cf. S. Bouamama, Dix ans de marche des beurs, Desclée de Brouwer, 1994

    [17] Cf. F. Athané, « Ne laissons pas punir les pauvres », à lire sur LMSI.

    [18] Cf. P. Tevanian, Le ministère de la peur, op. cit.

    [19] Cf. N. Guénif-Souilamas et E. Macé, op. cit. et C. Delphy, « Antisexisme ou antiracisme : un faux dilemme », Nouvelles questions féministes, Volume 25, n°1, « Sexisme et racisme » , janvier 2006.

    [20] Deux exemples particulièrement caricaturaux : Fadela Amara et Philippe Val. La première, réagissant dans une tribune de Libération à l’Appel des indigènes de la République, objecte aux signataires de cet appel que « la guerre d’indépendance algérienne n’est pas l’équivalent de la Shoah », car « le programme de l’Algérie française, ce n’était pas l’extermination totale d’une population. ».

    Ce type d’énoncés pose le problème suivant : ils sont absolument incontestables, mais leur énonciation est totalement insensée précisément parce que l’énoncé est incontestable et incontesté. En l’occurrence, nulle part dans l’appel des indigènes de la République - et pas davantage dans les discours périphériques tenus par lesdits « indigènes » - ne figure une mise en équivalence entre la colonisation et la Shoah. Quel sens cela a-t-il dès lors de le leur reprocher, sinon celui de les disqualifier par n’importe quel moyen, de manière à ne pas avoir à répondre à leurs véritables analyses et leurs véritables demandes ? Quel sens cela a-t-il de souligner cette différence inconstestable et incontestée entre la colonisation et la Shoah, sinon celui de relativiser à tout prix la gravité de la colonisation ? Quant à Philippe Val, il va plus loin encore, et pratique la diabolisation sur un mode presque infantile, en faisant de ses adversaires de véritables « méchants » :

    « Les Indigènes de la République voudraient mettre sur le même plan la colonisation, l’esclavage et la Shoah, afin, non pas tant de valoriser les drames qu’ont vécus leurs aïeux, mais de relativiser la Shoah. ».

    Il suffit là encore de lire les productions des Indigènes de la république pour mesurer le caractère insensé et odieux d’une telle affirmation. Nous sommes même dans la diffamation au sens juridique du terme, dans la mesure où le propos est non seulement infâmant et mensonger, mais aussi animé par une évidente « mauvaise foi » et une non moins évidente « intention de nuire ».

    [21] Cf. notamment A. Héricord, S. Khiari, L. Lévy, « Indigènes de la République : réponses à quelques objections », à lire sur LMSI.

    [22] C. Guillaumin, « Les effets théoriques de la colère des opprimés » , Sexe, race et pratique du pouvoir, Editions Côté Femmes, 1992.

    [23] A. Sayad, « Le mode de génération des générations immigrées » , Migrants-Formation, n° 98, septembre 1994

    http://lmsi.net/Un-racisme-post-colonial

  • 20 avril 2016 15:08

    Nous (comme d’autres) nous ne sommes pas sur des positions réformistes ( on ne veut pas réformer ou changer : états, famille, prison, armée, religion, police ... mais les abolir )

    Vous voyez la différence ?

  • 20 avril 2016 16:54

    On voit pas la différence.

    Il n’y a pas pire réformisme que celui qui consiste à conforter l’ordre établi en repoussant tout changement qui ne soit pas le Grand Soir de la révolution.

    Vous n’êtes que les mouches du coche et les idiots utiles de la pensée dominante. Avec de tels révolutionnaires sur le papier, l’Etat peut dormir sur ses deux oreilles.

  • Vous n’êtes que les mouches du coche et les idiots utiles de la pensée dominante. Avec de tels réformistes sur le papier, l’Etat peut dormir sur ses deux oreilles.

    mais au fait, qui l’état arrête, surveille, emprisonne ?

  • l’état n’arrête, ni surveille, ni emprisonne ceux qui diffusent les théories du choc des civilisations et soutiennent la pensée dominante.

  • 21 avril 2016 17:02

    * http://www.lavoixdunord.fr/region/lille-deux-arrestations-dans-le-local-de-la-cnt-suscitent-ia19b0n3458969

    * https://luttennord.wordpress.com/2016/04/21/lille-la-police-saccage-sans-raison-le-local-du-syndicat-cnt/

    * http://lahorde.samizdat.net/2016/04/21/lille-la-police-entre-en-force-dans-le-local-de-la-cnt/

    Dans les minutes qui ont suivi le saccage du local de la CNT à Lille et les violences policières qui eurent lieu au sein du local et dans le quartier, les flics ont choisi d’interpeller deux camarades de façons totalement hasardeuse, un policier présent déclarant même à un de ses collègues : « prends en pas qu’un, au moins deux ».
    A ce moment, les gradés présents affirmaient les avoir interpellé pour avoir manifesté le visage couvert, ce qui est absolument faux, et aurait pu être prouvé par de nombreuses images de la manifestation. Par la suite, les policiers modifièrent leur version : désormais ils étaient arrêtés pour une vitrine du magasin printemps qui a été détruite par un jet de bouteille en verre. C’est la version qu’ils ont alors donné aux manifestants devant le commissariat et qu’ils propageaient à ce moment là à tous les relais de presse présents (les dépêches à ce moment le confirme).
    Ensuite, face à l’énorme buzz médiatique de l’affaire (plus de 1000 partages des photos du local dévasté en quelques heures). La version policière prend alors une autre tournure bien plus grave pour nos camarades, à eux deux, ils auraient attaqué, de manière isolée et sans aucun témoin, 5 membres de la brigade anti criminalité, avant de réussir à prendre la fuite vers le quartier moulins.
    Cette version est non seulement grotesque mais surtout mensongère. Elle implique de lourds risques judiciaires pour nos camarades, et l’on connaît parfaitement le rôle répressif que tient la justice dans les mouvements sociaux.
    Qu’en est il de l’impunité des flics qui ont lynché au sol plusieurs dizaines de personnes dans la rue et dans le local ? Qu’en est il des gamins de 12 ans gazés au coin du quartier ?
    Qu’en est il des mères de famille insultées par les membres de la bac et des motards alors qu’elles demandaient la raison d’un tel attroupement policier ?
    La police est un ramassis de menteurs, de lâches ultra-violents entièrement dévoués à réprimer toute contestation, au service du PS aujourd’hui comme de la droite hier.
    Il n’y a que deux camps, c’est eux ou c’est nous. Désormais ne nous laissons plus faire.

    Action Antifasciste NP2C

  • 22 avril 2016 12:09

    La CNT ne fait pas partie de "ceux qui diffusent les théories du choc des civilisations et soutiennent la pensée dominante", mais nos trolls l’avaient bien compris, même s’ils essaient d’entretenir la confusion.

    L’Etat n’arrêtera ni n’emprisonnera jamais les Fourest, Coleman, Guillon ou Finkielkraut.

  • Fourest = féministe gauche social démocrate républicaniste

    Coleman = Gauche communiste révolutionnaire internationaliste

    Guillon = Libertaire révolutionnaire internationaliste

    Finkelkraut = Droite républicaniste nationaliste

    mais qu’on à voir ces personnes ensemble, ressemblent t elles à Collon, Jeanne d’arc, Morano, Estrosi, Laurent Louis, Bricmont, Poutine et ?

  • et les anarchistes de la bibliothèque la Discordia qui à Paris ont été espionné au moyen de caméra, on en parle ?

  • L’idée anarchiste en elle même est elle interdite et combattu par les militant-e-s islamistes ?

  • Où vous l’avez dénichée :-))))

    C’est très drôle d’accorder aux néocons le droit de se définir eux-mêmes et en même temps de définir les autres comme islamistes, antisémites ou confusionnistes.

    Mais ça va finir par lasser même les plus crédules !

  • 22 avril 2016 23:14

    Encore une fois où sont vos preuves que Coleman et Guillon (voire Finkie et Fourest) soutiennet le choc des civilisations et la pensée dominante ?

  • Rien que pour Coleman :

    Si on veut comprendre le rôle de Coleman comme taupe infiltrée dans le milieu libertaire pour défendre les intérêts du « Monde libre » et de la « démocratie », il suffit de le lire dans le texte. Ses délires sur l’anti-américanisme, l’anti-impérialisme, l’antiracisme, l’anticolonialisme, l’antisionisme… ça ne s’invente pas !?

    http://mondialisme.org/spip.php?article1699

    http://mondialisme.org/spip.php?article1704

    http://mondialisme.org/spip.php?article1706

    Pour ceux qui veulent des citations et des exemples, il y en a des dizaines dans tous ces liens, mais rien qu’en ouvrant le premier :

    « Anti-américanisme : l’extrême gauche (spécialement en France) a toujours été hostile aux Etats-Unis. Elle a systématiquement dénoncé :

    – les interventions militaires américaines à l’étranger (tout en étant beaucoup moins bavarde et active sur les interventions militaires françaises en Afrique) ;

    – les coups d’Etat exécutés avec l’aide de la CIA ;

    – les missiles placés en Europe contre l’URSS ;

    – l’usage de l’arme atomique à Nagasaki et Hiroshima ;

    – l’influence néfaste des romans, des séries télé et des films policiers américains ;

    – « l’invasion » du Coca Cola, des Mc Donald’s, des jeans, des ordinateurs IBM, des logiciels Microsoft, des fast-foods, de la « mal-bouffe », etc.

    ELLE REJOIGNAIT ET REJOINT AINSI LES CALCULS POLITIQUES DE CERTAINES FRACTIONS DE LA BOURGEOISIE NATIONALE QUI PRÉFÈRENT QUE LES PROLÉTAIRES DIRIGENT LEUR COLÈRE CONTRE DES CAPITALISTES ÉTRANGERS QUE CONTRE ELLE-MÊME. »

    Etc., etc.

    On peut difficilement trouver de serviteur plus zélé de l’Empire… ?

    Autres arguments de Coleman pour illustrer la "confusion" extrême droite / extrême gauche :

    - Dresde (bombardements de) : crimes commis par l’aviation alliée, qui déversa 7 000 tonnes de bombes incendiaires sur Dresde les 13 et 14 janvier 1945. Ces bombardements détruisirent la moitié des habitations et un quart des installations industrielles de la ville et firent au moins 35 000 victimes. CES BOMBARDEMENTS ONT ÉTÉ UTILISÉS À LA FOIS PAR LES NÉGATIONNISTES VENUS DE L’ULTRAGAUCHE, PAR JACQUES VERGÈS (AVOCAT DE KLAUS BARBIE) ET PAR L’EXTRÊME DROITE POUR MINIMISER LES CRIMES DU NAZISME.

    - Ecologie : thématique récupérée par le GRECE puis, plus récemment, par les Identitaires et le Front National. On ne s’étonnera pas que d’anciens Verts comme Jean Robin ou Jean Brière soient passés à l’extrême droite. De plus, les Verts, en France comme en Allemagne, ont été victimes d’infiltrations systématiques par des militants fascistes ou fascisants. LA COMBINAISON DES DEUX PHÉNOMÈNES (AMBIGUÏTÉS POLITIQUES DE L’ÉCOLOGIE, « NI DE DROITE NI DE GAUCHE (49) », QUI RAPPELLE LE SLOGAN INVENTÉ PAR DORIOT – « NI DROITE NI GAUCHE, EN AVANT ! » –, ET INFILTRATIONS PAR L’EXTRÊME DROITE) ABOUTIT À ACCROÎTRE ENCORE LA CONFUSION."

    http://mondialisme.org/spip.php?article1706

    Cet individu est encore considéré comme fréquentable par des libertaires ? Ou même des antifascistes ou des antiracistes ?

  • 23 avril 2016 20:38

    Ainsi, est ce votre "anti-américanisme primaire" qui vous permet toute vos attaques, calomnies, insinuations ? Est ce que tout ce qui vient des USA est satan, le mal ?

    Rien sur Guillon ?

    Votre notion de néocons ne colle pas avec ceux là ; en convenez vous ?

    Quelle est votre définition de votre notion d’ "Empire" (une référence à l’œuvre de Negri ou de Soral ? )

  • 23 avril 2016 20:48

    Quand Yves Coleman attaque le BDS avec plus de virulence que l’Etat et que le lobby sioniste :

    Campagne BDS contre Carrefour et « je vous laisse deviner »....

    Quelques extraits :

    « Rappelons que cette campagne BDS est fort ambiguë puisqu’elle est le versant « politiquement correct », de gauche, d’un autre boycott qui, lui, dure depuis 1945, et a été initié par la Ligue arabe en 1945, coalition d’Etats extrêmement « progressistes » comme chacun sait… »

    « Rappelons aussi que cette campagne a pris de l’ampleur à partir de la conférence de Durban où abondaient les propos antisémites, et que ses soutiens se livrent à des comparaisons empruntées à l’argumentaire fasciste… »

    « Mais on ne peut pas dire que, en France, l’antisémitisme recule, bien au contraire, comme en a témoigné le « Jour de colère » contre Hollande le dimanche 26 janvier 2014 avec ses slogans nazis (« Juifs hors de France »). »

    « En effet, une partie de l’extrême droite […] est antisioniste, antisémite et bien sûr favorable au boycott des produits israéliens… »

    « De plus, il existe un vieil antisémitisme religieux et politique qui associe les Juifs (peuple), les juifs (religion) au commerce… »

    « On a donc ici, sous l’apparence d’une guerre commerciale […] tous les ingrédients d’un conflit politiquement dangereux, avec une polémique contre l’influence des « juifs » (pardon, les « sionistes ») dans l’économie qui rappelle les discours nazis sur l’« enjuivement » du commerce ou de la banque... »

    « Tout est parti de poursuites judiciaires entamées par plusieurs associations défendues par des avocats « sionistes » selon l’AFPS. On remarquera que ces trois avocats s’appellent Ghozlan, Goldnagel et Markowicz, qu’ils sont juifs et que donc le vocable « sionistes » n’est qu’un cache sexe (un nom de code) pour désigner leurs origines « ethniques » et non leurs positions politiques… »

    « Maintenant intéressons-nous aux insinuations antisémites de l’AFPS sur la chaîne Carrefour… »

    « Le « je vous laisse deviner » de l’AFPS ne peut que faire le jeu de l’antisémitisme. »

    http://www.mondialisme.org/spip.php?article2030

    Et pour Guillon, t’inquiète pas, ça va venir :-))))

  • le troll "potlatch" qui ne voit pas le racialisme de LMSI / indigène de la république et qui cherche à détourner l’attention sur Coleman = pas la peine de perdre du temps à lui parler ou à argumenter ...

  • Le principe du boycott est il défendable en toutes circonstances ?

  • il y a plus de complexité que deux camps !

  • Yves Coleman : grand pourfendeur des "mauvais" anarchistes et grand défenseur de la LICRA et du CRIF

    Des perles inoubliables :

    « Dans un texte [de l’AFPS] intitulé « Non c’était à Colmar, pas à Tel Aviv », il est écrit que la LICRA serait une « association pro-israélienne », ce qui correspond tout à fait au portrait que fait l’extrême droite de cette association et à son portrait de la France comme « Licraisée ».

    Quiconque a un minimum de culture sait pourtant que la LICRA (à l’époque la LICA) est née en 1926 – donc bien avant la naissance de l’Etat d’Israël – pour défendre Samuel Schwartzbard qui venait de descendre Petlioura un Ukrainien qui s’était « illustré » par des pogromes pendant la guerre civile contre les bolcheviks. Cette association a mené campagne contre le nazisme dans les années 30, nombre de ses militants ont été résistants sous l’Occupation nazie, puis après la guerre elle s’est occupée des rescapés juifs des camps de concentration et d’extermination, a dénoncé l’antisémitisme en URSS et dans les pays de l’Est (antisémitisme que la plupart des militants de gauche, y compris les militants juifs, niaient à l’époque et nient encore), puis le racisme contre les travailleurs étrangers et les Roms. Réduire la LICRA à une organisation « pro-israélienne » est donc un mensonge grossier et une falsification historique.

    La LICRA n’est pas une organisation d’extrême gauche, c’est évident et ses dirigeants ne dénoncent pas les gouvernements israéliens, mais à ce compte-là presque tous les partis et syndicats français et une grande partie du monde associatif ne critiquent pas tous les jours la politique colonialiste de l’Etat d’Israël... De plus, l’AFPS ne peut ignorer la campagne de pétition pour l’interdiction de la LICRA, campagne clairement antisémite, impulsée par l’extrême droite et soutenue par Dieudonné… »

    http://www.mondialisme.org/spip.php?article2030

    Pas mal non plus :

    Selon l’OCL, le CRIF serait une puissance occulte qui commanderait les 91 conseillers de la communauté Est-Ensemble de l’Ile de France (Limites de l’antisionisme n° 15)

    « C’est ainsi qu’aujourd’hui j’ai reçu, par l’intermédiaire d’a-infos, ce communiqué de l’Organisation Communiste Libertaire de Strasbourg (http://oclibertaire.free.fr/spip.php?article1488 ) dont j’extrais le passage suivant (le reste relevant du délire complotiste comme cette affirmation "Ne faudrait-il pas enfermer une partie de la population de France et d’ailleurs qui soutient et partage les mêmes convictions [que Georges I. Adballah] pendant qu’on y est !") :

    "Ce jeudi 16 janvier à Bagnolet se tenait une assemblée d’information en soutien à Georges I. Abdallah. Le Groupe d’Association de Bagnolet avait réservé une salle auprès de la communauté d’agglomération dénommée « EST Ensemble » (bureaucratie sous contrôle du Parti "Socialiste - PS)... La réservation accordée au départ fut annulée à la dernière minute. Après information des organisateurs, dont nous ne pouvons pas douter de leur bonne foi, ces derniers ont informé que le CRIF (Conseil représentatif des institutions juives de France - pro sioniste -) serait intervenu auprès du PS pour faire annuler le rassemblement." […]

    L’OCL pleurniche régulièrement qu’on l’accuse d’antisémitisme, mais la voilà prise en flagrant délit. Elle accuse le CRIF d’avoir obligé les 91 conseillers communautaires (ou le Bureau communautaire qui les représente et supervise l’administration de 9 villes de l’Ile-de-France) à refuser une salle de réunion en s’appuyant sur l’affirmation de mystérieux "organisateurs" (de quel service, on l’ignore), information présentée de surcroît au conditionnel, sans citer le nom de leurs interlocuteurs ou des responsables administratifs de cette décision... Pourquoi protéger l’anonymat de ces "socialos-sionistes" s’ils ont vraiment tenu de tels propos ?

    Si les militants de l’OCL ont besoin qu’on leur explique comment fonctionne l’antisémitisme, en voilà un excellent exemple.

    Le CRIF n’est pas simplement "sioniste", pour reprendre le vocabulaire de l’OCL, mais regroupe surtout des associations JUIVES SANS AUCUN POUVOIR ADMINISTRATIF et SANS LA MOINDRE CAPACITE LEGALE A INTERDIRE UNE REUNION. Prétendre que ce conglomérat d’associations juives pourrait manipuler en coulisses, de façon illégale et occulte, des dizaines de conseillers communautaires d’Ile-de-France, sans compter les maires et les parlementaires de toutes tendances qui font partie du Bureau communautaire d’Est Ensemble, c’est accorder aux Juifs (pardon aux sionistes) le pouvoir de manipuler les institutions de l’Etat français.

    Ce n’est pas un simple bobard antisioniste, c’est une saloperie antisémite. Une de plus… »

    Y.C., Ni patrie ni frontières, 4/3/2014

    http://mondialisme.org/spip.php?article2041

  • donc vous n’êtes pas d’accord avec Coleman et alors ... ?

  • "le citoyennisme c’est caca sauf contre israel" (larbins socialistes autoritaires et libertaires)

  • mort à tous les états ( dont Israel et Palestine ) qui sont des problèmes

    n’êtes vous pas d’accord ?

  • Un problème de cet article, c’est de croire que l’ inverse des

    médias et les partis politiques traditionnels

    serait une solution ...

    Misère des militant-e-s bianaire ...

  • "mort à tous les états ( dont Israel et Palestine ) qui sont des problèmes. n’êtes vous pas d’accord ?"

    Ha, ha ! Personne ne lui a expliqué qu’il n’y a pas de Palestine, juste un peuple occupé sans le moindre droit ? Par charité, ne la laissez pas s’enfoncer comme ça !

  • 25 avril 2016 11:37

    "Après sa percée électorale de 1995, Lutte Ouvrière a tenté de créer des petits journaux locaux gratuits, composés d’échos politiques. Dans le supplément gratuit au N° 1444 de Lutte ouvrière du 8 mars 1996, on peut lire l’écho dont nous reproduisons les extraits suivants :

    « PHILOPROFITS

    « Connaissez-vous l’écrivain-philosophe Bernard Henri-Lévy ? Vous devriez, car on le voit beaucoup à la télé. « Bien malin qui pourrait dire ce qu’il a écrit en tant qu’écrivain (1). Mais en tant que philosophe, nous, nous savons qu’il a écrit sur (contre) le marxisme et sur (contre) le trotskysme. Il s’est illustré, au moment des Européennes, en essayant de présenter une liste « pour Sarajevo », pour qu’on fasse la guerre aux Serbes. C’était, bien sûr, par souci d’humanité. « Mais il a aussi un violon d’Ingres : depuis dix ans, en effet, pour préparer la succession de son papa, décédé récemment d’ailleurs, il est vice-président et suit de très près les affaires du groupe BECOB, numéro 2 du négoce du bois. Avec sa famille, il détient 65 % des capitaux du groupe. À noter que le chiffre d’affaires de ce groupe a presque doublé dans les deux dernières années. Il est en effet passé de 1,7 à 3 milliards de francs entre 1993 et 1995. On voit que ce n’est pas la crise pour tout le monde, et que les philosophes sont loin d’être tous dans la misère. (…) »

    Et cela continue comme sur le même registre pendant encore une quinzaine de lignes. Difficile d’aligner en si peu de mots autant de clichés contre une personne dont le nom est indiscutablement juif et qui ne cache pas ses sympathies pour l’État d’Israël : fauteur de guerre, intellectuel obscur, fils de bourgeois, exploiteur sans scrupules, tels sont les clichés qui viennent spontanément à l’esprit du lecteur en lisant ce portrait au vitriol. Lutte ouvrière n’est bien sûr pas antisémite, ce n’est pas la question. Mais « simplement » ce groupe est tellement convaincu d’avoir raison, d’être infaillible sur tout, qu’il ne mesure pas la portée de ces dénonciations, aussi justes soient-elles quant aux faits énoncés. Ce supplément distribué gratuitement dans les boîtes aux lettres des quartiers ouvriers abordait de façon vivante et humoristique de nombreuses questions importantes. Mais prendre un intellectuel juif, sioniste et gros actionnaire pour tête de Turc (si j’ose dire), était-ce vraiment malin, si l’on ne veut pas faire la courte échelle à Le Pen ?

    1. Cet anti-intellectualisme démagogique et populiste rappelle de sinistres souvenirs : ce n’est pas parce que le rédacteur de cet écho n’a jamais lu ou vu un livre de BHL qu’il doit juger ses lecteurs aussi ignorants que lui (quoi qu’on pense de leur contenu, les romans et essais dudit BHL se trouvent en livre de poche et dans les kiosques des gares et supermarchés… ce qui n’est pas le cas des livres d’Arlette.

    http://www.mondialisme.org/spip.php?article266

  • Contre tous les états ou projet d’état

    nique l’étatisme


    Contre l’autoritarisme

  • Ceux et celles qui militent pour le droit (notion bourgeoise) d’un « peuple occupé » (où y a t il des peuples libres ? ) à avoir un état (notion de base du ... nationalisme) sont des crétin-e-s

    et bonsoir chez vous ;-)))))

  • Benjamin Netanyahu, maître à penser de Monsieur Yves Coleman : Mondialisme.org réussit son examen d’entrée dans l’extrême-droite sioniste

    On aurait pu croire, ingénument, que le philosémitisme, entendu comme "forme sournoise d’antisémitisme" [1], épargnerait la gauche radicale pour ne frapper que la droite prétendument "socialiste", de même que toutes les variétés de droite "forte" ou non, qui communient dans la même célébration inconditionnelle de l’Etat d’Israël.

    Las ! Dans son article "Antisémitisme DE gauche : définition et fonctions politiques" [2], daté du mercredi 3 juin 2015, Monsieur Coleman, qui exerce un magistère depuis son site Mondialisme.org, présente désormais tous les symptômes d’un philosémitisme galopant à tendance hallucinatoire. Avec un sens de l’à-propos qui n’appartient qu’à lui, il a concentré sa petite artillerie sur notre camarade Pierre Stambul, 6 jours avant que Pierre ne "bénéficie" des services d’une des unités dites d’élite de l’appareil d’Etat, en l’occurrence le RAID, après une opération d’intoxication menée semble-t-il par un pirate informatique franco-israélien. [3]

    Il serait quelque peu injuste de reprocher à Monsieur Coleman de ne pas disposer de talents divinatoires, qui lui auraient épargné ce timing "malencontreux". Il existe toutefois une règle d’Or entre révolutionnaires, ce qu’il prétend être : la solidarité inconditionnelle face à la répression. Les camarades "Juives et Juifs révolutionnaires", qui animent le site du même nom, ne s’y sont pas trompé-e-s. Le jour même de l’agression de Pierre Stambul, leur site proclamait : "Nous dénonçons l’interpellation de Pierre Stambul par le RAID durant la nuit. Quels que soient nos désaccords..." [4]. Qu’elles et ils en soient publiquement remercié-e-s.

    Nous sommes le vendredi 17 juillet 2015 : à moins de n’avoir fait que de la spéléologie depuis le 9 juin ou d’être coupé d’Internet, ce qui n’est pas le cas - son site étant régulièrement mis à jour, Monsieur Coleman a difficilement pu manquer l’attaque dont Pierre Stambul a été victime. Nous allons tenter de comprendre les raisons très politiques pour lesquelles il a "omis" d’assurer notre camarade de sa solidarité.

    "L’antisionisme est une absurdité politique et conceptuelle" (sic) [2]

    Je cite monsieur Coleman : "L’antisionisme est une absurdité politique et conceptuelle : autant la critique féroce du sionisme avait un sens AVANT la création de l’Etat d’Israël, autant aujourd’hui être « antisioniste » signifie soit que l’on veut retourner dans les années 30 à bord d’une machine à remonter le temps et faire comme si le judéocide n’allait pas avoir lieu (...) ; soit que l’on est pour l’expulsion des Israéliens de Palestine... et dans ce cas mieux vaudrait avoir un bon plan B à disposition. (...)" [2]

    Pour ce qui est de "l’expulsion des Israéliens de Palestine", la lecture de la Charte de l’UJFP aurait évité à Monsieur Coleman une telle ineptie : "Le conflit entre Israéliens et Palestiniens ne peut être résolu qu’en mettant un terme à la domination d’un peuple par un autre, et en mettant en oeuvre le droit à l’autodétermination pour le peuple palestinien, (...). Le droit à l’autodétermination est déjà, bien entendu, clairement établi pour le peuple israélien." [5]

    Quant à l’inanité de l’antisionisme de nos jours, il pourrait être instructif de savoir ce que pensent les dirigeants de l’Etat d’Israël de l’actualité ou du caractère obsolète de la référence au sionisme.

    Florilège :

    Benjamin Netanyahu : "C’est le véritable camp sioniste qui sera au pouvoir, et Jérusalem ne sera pas divisée" [6].

    Avigdor Liberman : "J’exhorte tous les citoyens d’Israël à aller voter pour un parti sioniste - peu importe si c’est Meretz, Yisrael Beiteinu, ou Bayit Yehudi - ce qui est plus important, c’est d’aller voter pour un parti sioniste parce qu’il est important de préserver le caractère juif et sioniste de l’État d’Israël" [7]. (Monsieur Liberman semble légèrement douter des capacités de compréhension de ses auditeurs...)

    Naftali Bennett : "Il fonce à toute allure en direction des [électeurs] sionistes religieux, ceux qui disent que pour des raisons idéologiques, ils renoncent à leur propre parti pour le Likoud, afin de ne perdre la chance d’avoir un gouvernement de droite" [8].

    Moshé Bougy Yaalon : "J’ai dirigé des opérations contre les forces paramilitaires de l’Autorité palestinienne, les milices du Fatah et les forces du Hamas à Gaza et en Cisjordanie. Depuis le début du conflit, avant la création de l’Etat, et durant les années qui ont suivi les Accords d’Oslo, la volonté des dirigeants sionistes était d’aboutir à un compromis historique en convainquant les Palestiniens de renoncer à “la lutte armée” et à toute forme d’opposition (...)" [9].

    Ayelet Shaked : "Il faut arrêter de s’excuser, il faut redevenir sioniste !" [10].

    De toute évidence, les dirigeants d’Israël n’ont pas lu les profondes considérations de monsieur Coleman et ne savent pas que l’antisionisme, et donc le sionisme, sont des notions totalement désuètes. Cette regrettable ignorance les conduit à des "écarts de langage", que nous allons maintenant examiner.

    De la comparaison des gouvernements israéliens au IIIe Reich

    Précisons d’emblée que cet intertitre ne saurait être compris comme une incitation à ce type de parallèle. De la même façon que le terme "fasciste" est trop souvent employé inconsidérément, lui faisant perdre la caractérisation précise d’un régime politique et de son idéologie, de la même façon, la qualification de "nazi" ne peut être banalisée. Hélas, les dirigeants sionistes (le paragraphe précédent nous autorise à les nommer ainsi) ne "facilitent" toutefois pas les choses, comme nous allons le voir.

    Commençons par les amalgames de Monsieur Coleman, qui le conduisent à qualifier Pierre Stambul d’irresponsable : "l’antisionisme (...) peut parfois conduire à des conclusions antisémites (...) lorsque la politique des gouvernements israéliens est systématiquement comparée à celle des nazis ou lorsque « certains dirigeants sionistes » sont accusés d’avoir été complices des nazis (...) Comme le fait, de manière totalement irresponsable, Pierre Stambul de l’UJFP car il sait que ce type d’arguments sont employés par les négationnistes : « Nous savons que l’instrumentalisation du génocide nazi par les sionistes est une escroquerie. Les sionistes n’ont joué qu’un très faible rôle dans la résistance juive au nazisme. Certains de leurs dirigeants se sont fortement compromis avec le nazisme. »" [2]

    Joli tour de passe-passe, qui fait dire à Pierre ce qu’il n’a pas dit, à savoir que les sionistes sont des nazis. Quant à savoir pourquoi certain-e-s ont fait cette comparaison, se reporter à leurs propos exacts pourrait nous éclairer.

    A propos de "l’armée la plus morale du monde", qui affirma, "pendant l’invasion du Liban en 1982 (que) les excès des soldats israéliens au Liban démontraient (...) « l’existence d’une mentalité judéo-nazie »" [11] ? Réponse : Yeshayahou Leibowitz, sioniste engagé, "rédacteur en chef de l’Encyclopédie hébraïque", attaché à la pratique des Mitsvots (commandements requis par la Torah) et grand admirateur de Maïmonide [12].

    Quel est le raisonnement de Yeshayahou Leibowitz ? "Voilà le problème clef : la désobéissance à un ordre légal. Mais cette conception selon laquelle il est interdit de désobéir à un ordre légal, c’est une conception fasciste, nazie. Maintenant, vous comprenez ce que je veux dire quand j’utilise le terme « judéo-nazi » ? Pourquoi Israël a-t-il condamné Adolf Eichmann à la potence et l’a-t-il pendu ? Eichmann n’a fait qu’accomplir les ordres légaux donnés par ses supérieurs. Voilà pourquoi, quand j’entends des gens affirmer que l’ordre légal donné constitue le critère suprême de la conduite d’un soldat, je leur lance : « Vous êtes des judéo-nazis ! »" [13].

    D’auteurs dont les noms seront précisés plus loin : "Parmi les phénomènes politiques les plus perturbateurs de notre époque, on peut compter l’émergence, à l’intérieur de l’Etat d’Israël (...) du "Parti de la Liberté" (...) apparenté, dans son organisation, ses méthodes, sa philosophie politique et ses prétentions sociales, aux partis politiques nazis et fascistes. (...)" [14].

    https://bxl.indymedia.org/spip.php?article8207

  • sans réponses

    Ceux et celles qui militent pour le droit (notion bourgeoise) d’un « peuple occupé » (où y a t il des peuples libres ? ) à avoir un état (notion de base du ... nationalisme) sont des crétin-e-s

    et bonsoir chez vous ;-)))))

  • Benjamin Netanyahu, maître à penser de Monsieur Yves Coleman... (suite)

    Quel fait a bien pu inspirer un tel emportement chez ces auteurs ?

    Celui-ci : "C’est dans ses actions que (ce) parti terroriste trahit ses réelles aspirations (...) Un exemple choquant a été donné par leur comportement au sein du village arabe de Deir Yassin. (...) Le 9 avril, selon le New York Times, des groupes terroristes ont attaqué ce paisible village, qui n’était en rien un objectif militaire dans ce conflit, et ont tué la plupart de ses habitants (240 personnes : hommes, femmes, enfants )." [14].

    Qu’est-ce qui motive leur lettre d’alerte ? "La visite imminente, aux Etats Unis, de Menachem Begin, chef de ce parti (...) calculée afin de donner l’impression d’obtenir un soutien américain" [14].

    Qui sont donc les "irresponsables", probablement antisémites, qui ont commis cette lettre ? Entre autres : Hannah Arendt et Albert Einstein.

    Pour des raisons qui m’échappent, cet appel a échappé à l’immense érudition de Monsieur Coleman.

    Cette controverse est-elle dépassée ? Malheureusement, il y a une chose que l’on ne peut pas reprocher aux Netanyahu, Liberman et consorts, c’est la cohérence entre leurs paroles et leurs actes.

    Second florilège :

    Naftali Bennett, actuel ministre israélien de l’Education : "J’ai tué beaucoup d’Arabes dans ma vie. Et il n’y a aucun problème avec ça". [15].

    Avigdor Liberman, ex-ministre israélien des Affaires étrangères : "Ceux qui sont de notre côté (NB : les Arabes israéliens) méritent beaucoup, mais ceux qui sont contre nous méritent de se faire décapiter à la hache" [16].

    Moshe Feiglin (candidat doté de 24% des suffrages, face à Netanyahou, lors des primaires du Likoud de 2007), au quotidien Haaretz, en 1995 : "Hitler était un génie militaire inégalé. Le nazisme a fait passer l’Allemagne d’un bas niveau à un niveau physique et idéologique fantastique. Les jeunes loqueteux ont été transformés en une catégorie propre et ordonnée de la société et l’Allemagne a disposé d’un régime exemplaire (...)" [17].

    Faisons un détour parmi les autorités religieuses de "l’État juif et sioniste d’Israël" [7]. Ovadia Yosef (élu grand-rabbin séfarade d’Israël en 1973) : "Les six millions de malheureux juifs qu’ont tués les nazis ne l’ont pas été gratuitement. Ils étaient la réincarnation des âmes qui ont péché" [18] ...

    Je laisse chaque Juive, chaque Juif ayant perdu des proches dans l’enfer nazi et/ou lors des pogroms en Europe méditer ces deux dernières citations et en prendre la pleine mesure : l’Etat d’Israël n’est pas notre refuge, mais un vecteur majeur de l’antisémitisme dans le monde. La compassion dont nous, Juives et Juifs, avons bénéficié après les révélations des crimes nazis est détruite et souillée jour après jour par les agissements et les propos criminels des dirigeants sionistes.

    Netanyahu, Monsieur Coleman et le droit au retour des Palestiniens

    Le titre de cet article, quelque peu provocateur, semblera sans doute excessif.

    Excessif, il ne l’est guère plus que : "Edouard Drumont, maître à penser de Mme Houria Bouteldja : les Indigènes de la République réussissent leur examen d’entrée dans l’extrême droite gauloise" [19]. Monsieur Coleman aurait peut-être (?) pu s’épargner la rédaction d’un article aussi outrancier que malhonnête en lisant la "Lettre ouverte de Rudolf Bkouche au premier ministre : « Votre déclaration "philosémite" n’est qu’une forme sournoise d’antisémitisme »" [1] ou, de Yitzhak Laor, "Le nouveau philosémitisme européen et le « camp de la paix » en Israël" (La Fabrique, Paris, 2007).

    Mais "quid" du rapprochement entre Benjamin Netanyahu et Monsieur Coleman ? Ceci : "Benyamin Netanyahu campe sur les positions qu’il avait fixées lors de son discours prononcé à l’université Bar Ilan en 2009. Il refuse de négocier sur la base des frontières de 1967, il refuse le gel des colonies, le droit au retour des Palestiniens expulsés en 1948 et 1967" [20].

    Et voici le point de vue de Monsieur Coleman sur la résolution 194 de l’ONU "Autant le versement d’une indemnisation semble raisonnable, autant le « droit au retour » est une aberration pour les Palestiniens - mais aussi pour les Juifs du monde entier." [21].

    Notons, pour la forme, qu’une confusion est ici faite entre le "droit au retour" des réfugié-e-s palestinien-ne-s, visé par la résolution 194 du 11 décembre 1948 de l’ONU [22], et la "loi du retour", votée par la Knesset le 5 juillet 1950, qui "octroie automatiquement à tout individu juif la nationalité israélienne lors de sa demande d’immigration." [23]. Quant au fond, s’il y a bien ici une "aberration", c’est de ne pas proclamer avec force l’injustice qu’Eyal Sivan a si parfaitement résumée : "Comment faire accepter à un Palestinien né à Jaffa qu’il n’a pas le droit d’y revenir, alors qu’un juif né à Paris peut, lui, s’y installer ?" [24].

    Il est vrai que le concept d’autodétermination semble un peu abscons pour notre docte pourfendeur des antisionistes : que les conditions d’établissement de deux Etats, d’un Etat binational (ou du refus d’un Etat-Nation) appartiennent aux peuples concernés ne semble pas l’effleurer. Il est désormais en bonne compagnie, entre Netanyahu et François Hollande, lequel abonde dans son sens : "Demander à Israël d’accepter le droit au retour des réfugiés palestiniens n’aurait pas de sens..." [25]. Le(s) sionisme(s), exégèse selon Coleman

    "N’en déplaise à Pierre Stambul, qui n’est pas un ignorant, LES « sionistes » cela n’existe pas, il y a plusieurs types de « sionistes », en clair de nationalistes israéliens ou de partisans de l’existence de l’Etat d’Israël. Et en général le terme « sionistes » est un mot codé pour dire « Juifs »." [26].

    Monsieur Coleman est intarissable sur la question de l’antisémistisme et de l’histoire du sionisme dans toute sa diversité. La documentation disponible sur son site serait un pur bonheur, pour son abondance et sa qualité, si elle n’était mitée, à intervalles réguliers, par les imprécations gorgées de mépris qui sont sa marque de fabrique. La quasi-totalité des marxistes et anarchistes de toutes obédiences ont eu droit, à un moment ou à un autre, à ses excommunications boursouflées.

    Toutefois, depuis les cimes de son savoir, ce "petit marquis" [27] (sic) de l’excellence radicale daigne révéler à des Juifs communistes libertaires (Pierre Stambul et Jean-Marc Izrine) qu’il existait et existe des versions différentes du sionisme.

    Mais, comme la science se mérite, nous ne saurons pas dans le même article que les conceptions d’un Vladimir Jabotinsky n’étaient pas exactement concordantes avec celles d’un Bernard Lazare ni que, de nos jours, le point de vue d’un Shlomo Sand n’est pas "tout à fait" celui d’un Yehuda Glick, partisan de la destruction de la mosquée Al Aqsa comme prélude à la reconstruction du Troisième temple de Jérusalem.

    A titre personnel, je ne verrais aucun inconvénient à deviser sur l’histoire de l’anarcho-sionisme, sauf peut-être la contrainte où je me trouverais d’emprunter la "machine à remonter le temps" [2] en compagnie de Monsieur Coleman.

    Au niveau théorique, il est évidemment fondé de distinguer, autant sur le plan historique que dans l’analyse de la situation actuelle, la variété des conceptions sionistes ou post-sionistes. Mais, sauf à nous traiter de Juifs antisémites (les sionistes ne s’en privent pas), notre dénonciation du sionisme est constamment explicitée comme la condamnation des politiques criminelles des dirigeants d’Israël vis-à-vis des Palestinien-ne-s et suicidaires pour les Juives et Juifs d’Israël et de la diaspora et non (c’est effarant de devoir l’écrire) comme une volonté d’expulsion des Israéliens de Palestine, ce que suggère Coleman [2] !

    Shlomo Sand a dramatiquement résumé ce dilemme : "(...) même un enfant né d’un acte de viol a le droit de vivre. La création d’Israël par des juifs dont beaucoup étaient des rescapés des camps d’extermination a été un acte de viol contre les populations arabes de Palestine. Il a fait naître la société israélienne qui vit déjà depuis soixante-dix ans, et qui a développé sa culture. On ne règle pas une tragédie en en créant une autre." [28].

    "Obsédés par Israël et la Palestine du matin au soir" (sic) [29]

    L’article [29] de Monsieur Coleman qui comporte cette expression commence par la citation suivante : "Et puis, on peut être contre la politique internationale d’Israël sans être antisémite." (David Rachline, maire Front national de Fréjus)

    Ne pouvant soupçonner Monsieur Coleman de sympathie pour le Front national, cette citation ne peut être utilisée que comme un repoussoir. Dès lors qu’il n’en partage pas l’idée, il nous place donc devant une double négation : la citation, la réfutation implicite de celle-ci du fait de l’appartenance de son émetteur, ce qui, comme toute double négation, produit donc une affirmation. En clair, la conclusion suggérée par Coleman est donc celle-ci : "Toute critique de la politique internationale d’Israël est antisémite".

    C’est très intéressant. Autant sa critique radicale du terme antisioniste, signifiant nécessairement selon lui "qui souhaite l’anéantissement d’Israël et des Israélien-ne-s" aurait pu donner lieu à débat, autant là, c’est toute critique d’Israël qu’il réfute. C’est d’autant plus curieux qu’il parsème ses textes d’une telle critique : "La politique criminelle de l’Etat israélien et la haine qu’elle suscite chez les peuples des Etats limitrophes et chez les Palestiniens" [29] mais c’est pour la contrebalancer aussitôt d’une fureur croissante au fil des ans envers les antisionistes ou tous critiques d’Israël.

    S’il y a une chose certaine, c’est que monsieur Coleman n’est ni "obsédé par (...) la Palestine du matin au soir", ni par le sort des Palestinien-ne-s. Sur 2017 articles au 17 juillet 2015, 2 articles (oui, deux, pas trois) mentionnent le terme de "Nakba" sur le site "Mondialisme.org", soit 0,1 % des articles et 291 articles mentionnent le terme "antisémitisme", soit 14,43 %. Dit autrement, quand il évoque 1 fois la "Nakba", il parle 145 fois d’"antisémitisme". Pour prendre la mesure du sort du peuple palestinien chassé de ses terres, c’est une proportion qui lui semble sans doute équilibrée.

    Une fois n’est pas coutume, c’est auprès du "Shin Bet", ou "Shabak" (Service de sécurité intérieure israélien) que l’on peut trouver des informations qui nous démontrent de façon inquiétante pourquoi même une Juive ou un Juif vivant loin d’Israël, en France, aux USA, a des raisons très précises pour sa sécurité d’être "obsédé par Israël et la Palestine du matin au soir".

    Dans le documentaire "Gatekeepers", réalisé par Dror Moreh en 2012, six anciens responsables du "Shin Bet" témoignent de l’évolution de la situation en Israël et délivrent un avis accablant sur l’ensemble des premiers ministres israéliens, à l’exception de Yitzhak Rabin, assassiné en 1995 par Ygal Amir, admirateur de Baruch Goldstein, responsable du massacre d’Hébron.

    Impéritie, indifférence ou complicité avec les plus extrémistes des colons, voilà le fil conducteur de la politique israélienne. Avraham Shalom, chef du "Shin Bet" de 1981 à 1986 : "Aucun premier ministre ne s’est jamais intéressé aux Palestiniens", "Quelle différence entre Golda Meir et Begin ? Aucune".

    En 1980, Carmi Gillon et Yaakov Peri, qui deviendront plus tard chefs du "Shin Bet", enquêtent sur des colons qui préparent un attentat sur des bus palestiniens à Jérusalem avec un objectif de 250 morts. Ils parviennent à les arrêter, de nuit, au moment où les colons placent les explosifs dans les bus. Après enquête, il apparaît que ce groupe projetait depuis 1978 la destruction à l’explosif du Dôme du Rocher. Les condamnations tombent, dont 3 à perpétuité. Le "Shin Bet" est encensé par les autorités israéliennes. Yitzhak Shamir déclare le "Shin Bet" "joyau de la Couronne".

    Oui, mais... Cette "bande", comme l’appelle Yaakov Peri, avait ses entrées de longue date au Parlement et chez le Premier Ministre. En peu de temps, tout ce petit monde rejoint sa colonie, comme si de rien n’était. Que se serait-il passé si ces fanatiques avaient détruit le Dôme du Rocher ?

    Carmi Gillon : "Cela aurait déclenché la guerre totale du monde musulman contre Israël. Pas seulement les pays arabes, mais aussi l’Iran, l’Indonésie et la mise en danger de l’ensemble des communautés juives de par le monde." Le même raisonnement vaut, sans exception, pour tous les crimes impunis commis depuis des décennies par l’Etat d’Israël.

    Méditons sur le diagnostic de Zeev Sternhell, dans le reportage de Charles Enderlin de 2015, "Au nom du temple", à propos de Baruch Goldstein, auteur du massacre de la mosquée d’Ibraham, et de l’assassinat de Yitzhak Rabin par Ygal Amir : "La gauche (israélienne), par poltronnerie, parce que c’était commode de se voiler la face, a préféré croire que nous avions la fièvre à cause d’une grippe alors que nous avions un cancer."

    Monsieur Coleman prépare ses étoiles jaunes pour l’UJFP

    Citations de notre implacable censeur : "Rappelons que l’Union juive française pour la paix n’organise pas seulement des Juifs, comme le précisent d’ailleurs ses statuts. Il aurait été cependant plus honnête de choisir, par exemple, une appellation comme l’Union française pour la paix en Palestine. Cette ambiguïté délibérée permet aux militants non juifs de l’UJFP de se faire passer (ce qui est très rémunérateur symboliquement) pour des descendants des victimes du judéocide ou, encore mieux, des militants du Bund assassinés par les nazis." [2].

    "... l’UJFP (...) prétend regrouper des juifs partisans de la paix (d’après son sigle) alors qu’une partie de ses membres ne sont ni Juifs ni juifs !" [30].

    "... l’UJFP, cette curieuse organisation qui se dit « juive » tout en n’expliquant pas vraiment en quoi elle tient à cette étiquette si infamante dans le camp « antisioniste »...." [26].

    C’est sûrement une coïncidence, mais cette exigence de pureté ethnique nous a déjà été adressée régulièrement par des sionistes. Monsieur Coleman semble très préoccupé par ce sujet et sait sûrement que nous ne sommes pas précisément des "haredim" (juifs ultra-orthodoxes). En tant que tout nouvel expert ès-"Halakha" (la Loi juive), a-t-il prévu des tests de sélection en manifestation pour trier les Juives et Juifs certifié-e-s par ses soins des "goyim" (non-juifs) infiltré-e-s parmi nous ?

    Quant à la notion d’"étiquette si infamante" d’une "organisation qui se dit « juive »", elle a un fumet, comment dire ? Pas précisément "philosémite", même au sens de "forme sournoise d’antisémitisme" [1]. Ces trois phrases mises bout à bout donnent la nausée.

    Est-ce que Monsieur Coleman a la moindre idée de l’abjection de ses propos, lancés à la face de militant-e-s de l’UJFP dont l’histoire familiale regorge de l’attention toute particulière que l’Europe chrétienne a réservée à leurs parents et ancêtres ? L’autodérision, l’humour noir et féroce dont certain-e-s d’entre nous sont heureusement doté-e-s nous procurent une catharsis permanente d’un passé trop lourd qui en a fait sombrer plus d’un-e parmi nous.

    Nous accusons donc réception de l’assurance complète de son absence de solidarité.

    Jean-Marc Capellero-Rabinovitz Le vendredi 17 juillet 2015

    [1] "Lettre ouverte de Rudolf Bkouche au premier ministre : « Votre déclaration "philosémite" n’est qu’une forme sournoise d’antisémitisme »", Rudolf Bkouche, 21 septembre 2014, ainsi que "Du philosémitisme d’Etat", Rudolf Bkouche, 27 avril 2015

    [2] "Antisémitisme DE gauche : définition et fonctions politiques", Yves Coleman, mercredi 3 juin 2015

    [3] "Pierre Stambul notre co-président arrêté par le RAID cette nuit et gardé à vue pendant 7 heures", Bureau national de l’UJFP le 09-06-2015 à 18h40.

    [4] "Soutien à Pierre Stambul", Juives et Juifs révolutionnaires, le 9 juin 2015

    [5] "Charte de l’UJFP", adoptée à la fondation de l’UJFP à Paris, lors de la fête de Pessah en 5754 (avril 1994)

    [6] Europe Israël news, 15 mars 2015

    [7] Coolamnews 17 mars 2015

    [8] "Bennett reproche à Netanyahou de courtiser son électorat religieux", IsraPresse, 16 mars 2015

    [9] CAPE - Centre des Affaires publiques et de l’Etat, 22 janvier 2015

    [10] Koide9enisrael, dimanche 19 janvier 2014

    [11] "Yeshayahou Leibowitz, le prophète incompris", CCLJ - Centre Communautaire Laïc Juif David Susskind, mardi 22 mars 2011, Ouri Wesoly

    [12] Yeshayahou Leibowitz, site du judaïsme Massorti Francophone, par Yeshaya Dalsace

    [13] "La mauvaise conscience d’Israël" (3), Defeatist Diary, 28/6/2010

    [14] "New Palestine Party. Visit of Menachen Begin and Aims of Political Movement Discussed", A letter to The New York Times. Saturday December 4, 1948 by Albert Einstein, Hannah Arendt, Sidney Hook, et.al. Traduction française : Archives LePost.fr – HuffingtonPost, mis à jour le 20/06/2010

    [15] L’Express, 30/07/2013

    [16] Libération, 10 mars 2015

    [17] Cité par Alain Gresh, Nouvelles d’Orient, lundi 30 janvier 2012

    [18] "Le rabbin Yossef dérape sur la Shoah", Libération, 7 août 2000

    [19] "Edouard Drumont, maître à penser (...)", mondialisme.org, samedi 14 mars 2015

    [20] "Israël-Palestine : Il n’y a pas de volonté politique d’aller vers la paix", L’Express, 02/04/2014

    [21] "Limites de l’ « antisionisme » (2)", mondialisme.org, vendredi 23 janvier 2004

    [22] "La question de Palestine - Réfugiés", site francophone des Nations Unies

    [23] "Loi du Retour", Akadem

    [24] "La dangereuse confusion des juifs de France", Eyal Sivan, 7 Décembre 2001

    [25] "Retour des Palestiniens : Hollande soutient Israël", Le Figaro, 19/11/2013

    [26] "Les « antisionistes » sont eux aussi sujets au « mal de mer »...", mondialisme.org, mardi 11 mars 2014 (Nota bene : l’article cité porte sur une préface de Pierre Stambul à un livre de Jean-Marc Izrine, « Les libertaires du Yiddishland », éditions Alternative Libertaire)

    [27] "Bref commentaire sur les procédés d’un plumitif « libertaire »", R.A. Forum. De la banalité du mépris chez Monsieur Coleman.

    [28] "Israël a-t-il perdu la guerre ? Entretien avec l’historien israélien Shlomo Sand", Télérama, 31/01/2009

    [29] "Sur les sources de l’antisémitisme de gauche, anticapitaliste et/ou anti-impérialiste", mondialisme.org, 25 avril 2014

    [30] "Ni Joffrin, ni Val, ni Siné, la clarté politique d’abord !", mondialisme.org, lundi 28 juillet 2008

    https://bxl.indymedia.org/spip.php?article8207&lang=fr

  • Ceux et celles qui militent pour le droit (notion bourgeoise) d’un « peuple occupé » (où y a t il des peuples libres ? ) à avoir un état (notion de base du ... nationalisme) sont des crétin-e-s

    et bonsoir chez vous ;-)))))

    toujours pas le courage de répondre ?


    toujours à militer pour des nationalistes pour des racistes, des antisémites, des homophobes, des sexistes ?

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