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PSYCHIATRIE : LA PEUR CHANGE DE CAMP

posté le 14/04/16 par GIA Mots-clés  réflexion / analyse 

brochure du groupe information asiles publiée en 1973

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préface

Un silence incroyable, véritablement scandaleux, règne sur l’ensemble de l’appareil asilaire. Un silence sans comparaison possible avec celui qui est imposé aux autres institutions totalitaires de la société capitaliste. La répression quotidienne s’abat sur les malades d’abord, mais sur le travailleur de la santé aussi. Un filtrage systématique est imposé à toutes les informations qui peuvent sortir de ses murs (en commençant par l’ouverture du courrier des internés). Une image mensongère, rassurante ou au contraire exploitant le pire sensationnalisme est diffusée dans la grande presse comme à la T.V.

Deux exemples permettent de montrer que le pouvoir tient à maintenir ce silence. Ainsi, l’Assistance Publique, soucieuse de sa bonne « image de marque » auprès de la population, a-t-elle décidé de « largement » ouvrir ses portes au mois de mai 1973. Sur la longue liste d’établissements hospitaliers qui était proposée, bien malin qui aurait pu déceler le moindre hôpital psychiatrique, le moindre service psychiatrique d’un hôpital général. Les malades dans ces services ont même été déplacés de leurs pavillons ou enfermés pour qu’on ne puisse pas les voir (notamment à la Pitié - Salpêtrière).

Autre exemple encore plus récent, les « Cahiers pour la Folie » ont réalisé avec la revue « Recherches » un numéro spécial sur le quartier de sûreté de Henri Colin à l’hôpital de Villejuif, une des perles de la Psychiatrie française. Les diffuseurs de ce numéro qui permettait enfin aux malades qui y ont été internés de dire la ré alité sur ce genre de lieu d’hyper-répression, sont soumis à des pressions de la police appelée par la Direction de l’hôpital qui cherche à interdire la vente.

Mais surtout cette initiative s’est soldée par le licenciement de trois infirmiers qui avaient p ris le risque de dire la vérité sur les hôpitaux de sûreté. Contrairement aux autres exploités, aux travailleurs, aux ouvriers, étudiants, aux enseignants, aux femmes, aux prisonniers, etc., il n’y a pas d’organisation, de journal dans lesquels ils puissentse reconnaître ; une conscience collective se dressant contre le système psychiatrique n’existe que très rarement. Il faut d’abord créer les possibilités d’une véritable prise de parole, un éclatement du silence qui a trop duré, prise de parole permettant l’émergence d’une conscience de classe, seul moyen de l’appropriation de la maladie et de son traitement par le patient.


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