RSS articles
Français  |  Nederlands

1 | 2 | 3 | 4 | 5 | 6 | 7 | 8 | 9 | 10

Palestine, Israël et les accords d’Oslo : ce qu’il faut savoir

posté le 16/09/18 Mots-clés  antifa 

Pour beaucoup, les accords d’Oslo, dont le premier a été signé il y a 25 ans, apportaient l’espoir de la paix au Moyen-Orient. Qu’est-ce qui a mal tourné ?

Qu’en est-il du processus de paix au Moyen-Orient aujourd’hui ?

Jared Kushner, conseiller et gendre du président américain Donald Trump, a entamé en juin une tournée au Moyen-Orient afin d’obtenir le soutien des dirigeants de la région en faveur d’une relance du processus de paix. Les détails de l’« accord du siècle », le plan de Trump qui a pris beaucoup de retard, n’ont pas encore été annoncés.

Mais les décisions de l’administration américaine actuelle n’ont fait qu’accroître les inquiétudes des Palestiniens, qui perçoivent un parti pris dans la politique de Washington à l’égard d’Israël.

Depuis que Trump a pris ses fonctions en 2017, les États-Unis ont reconnu Jérusalem comme capitale d’Israël, apporté un soutien à peine voilé à la multiplication des colonies, affiché leur opposition aux critiques envers Israël auprès de l’ONU et d’autres organismes internationaux, mais aussi mis fin au soutien américain aux réfugiés palestiniens et fermé les bureaux de l’OLP à Washington.

Selon des analystes qui se sont entretenus avec MEE, Israël est convaincu que Trump ne s’opposera pas à ses intérêts et que les détails de l’accord sont déjà appliqués sur le terrain. Dans un récent discours, Benyamin Netanyahou a lancé un avertissement sinistre : « Les faibles s’effondrent, sont massacrés et effacés de l’histoire tandis que les forts, pour le meilleur ou pour le pire, survivent ».

Mahmoud Abbas, le président de l’AP, a refusé d’entamer des négociations avec l’équipe de résolution du conflit de Trump, accusant les États-Unis d’être « un médiateur malhonnête et partial ».

Du côté palestinien, toute tentative de pacification est également entravée par la scission entre le Hamas et le Fatah. Le Hamas, qui contrôle Gaza, a contourné l’AP pour discuter d’un accord avec Israël sous la médiation de l’Égypte, malgré les objections d’Abbas.

L’accord entre le Hamas et Israël, qui n’a pas encore été officiellement confirmé, établirait un cessez-le-feu d’un an et des dispositions visant à atténuer le blocus de Gaza en échange de l’arrêt des attaques depuis l’enclave côtière.

Pourquoi les accords d’Oslo n’ont-ils pas atteint leurs objectifs ?

Uniquement destinés à précéder un règlement définitif, les accords ont reporté de nouvelles négociations visant à rétablir la confiance entre Israël et la Palestine et à augmenter les chances de voir les deux camps se réunir pour la première fois.

Une partie de l’héritage de ces accords est toujours en place, notamment l’existence de l’Autorité palestinienne en tant que plus grand organe palestinien reconnu internationalement et la division de la Cisjordanie en trois zones.

Cependant, les objectifs ultimes des accords ont été contrariés.

Nathan Thrall, directeur de projet pour le programme consacré au Moyen-Orient de l’International Crisis Group, a déclaré à Middle East Eye qu’Oslo n’intégrait pas d’éléments pouvant inciter Israël à mettre fin à la période intérimaire d’autonomie palestinienne limitée.

« Israël s’est vu octroyer un contrôle illimité sur tout le territoire sans devoir accorder des droits égaux à tous ses habitants », a-t-il déclaré.

Cela a permis à Israël de retarder son choix entre deux options : une partition complète ou l’instauration de droits égaux pour les Palestiniens, a ajouté Thrall.

Nadia Hijab, analyste et présidente du conseil d’administration d’Al-Shabaka, The Palestinian Policy Network, un think tank basé à Washington, a déclaré : « Les accords d’Oslo ont lié les Palestiniens à un processus sans fin de comités et de bureaucratie. »

Le résultat, a-t-elle ajouté, a été un « piège désastreux » pour les Palestiniens. « Dès le début, les Israéliens – y compris Yitzhak Rabin – ont clairement fait savoir qu’un État palestinien souverain n’était pas prévu. »

« Les Palestiniens vivent aujourd’hui l’une des périodes les plus délicates de leur histoire et les Israéliens sont encore plus déterminés que jamais à coloniser l’ensemble de la Palestine.

« Les Palestiniens n’ont pas d’autre choix que de reconstruire leurs sources de pouvoir, à la fois en Palestine et en exil, afin de concrétiser leurs droits quelle que soit l’issue politique, qu’il y ait un ou deux États. »

Johan Jørgen Holst, ministre des Affaires étrangères de la Norvège et l’un des piliers des négociations, a eu un AVC et est décédé en janvier 1994. Son travail acharné sur le processus de paix l’a conduit à la mort, a déclaré son épouse plus tard.

Les principaux acteurs d’Oslo, y compris les trois qui ont remporté le prix Nobel de la paix – Rabin, Peres et Arafat – n’ont jamais vu la paix qu’ils souhaitaient.


posté le Alerter le collectif de modération à propos de la publication de cet article. Imprimer l'article

Commentaires

Les commentaires de la rubrique ont été suspendus.