Dimanche dernier, la manifestation BLM [1] a été le premier rassemblement de personnes en très grand nombre à Bruxelles depuis des mois. Du côté politique et médiatique le débat a très vite dévié sur la tension entre la liberté d’expression et le respect des mesures sanitaires, chaque personnalité politique faisant valoir ses opinions sur la question, comme pour préparer sa prochaine campagne électorale.

Comme si c’était de ça dont il était question ! Comme si le respect des mesures sanitaires était à mettre au même plan que le racisme structurel, comme si rien ne pouvait ébranler la toute-puissance du "au nom de la santé" qui a été mis en priorité depuis quelques mois, comme si ce "au nom de la santé" avait gommé toutes les incohérences du système des pouvoirs qui dirigent notre société.

Parce que l’argument sanitaire ça renvoie au registre de la peur, pour soi, pour les autres, au rapport à la maladie, à la mort. Autant de registres qui appartiennent au domaine de l’intime dans les sociétés occidentales. Le choc des émotions qui y sont associées y est d’autant plus fort et permet aux pouvoirs étatico-économiques de mieux vendre, contrôler, diriger nos esprits et nos corps : en somme de nous faire accepter l’inacceptable.

Or, elles sont mêlées les dispositions sanitaires et les questions politiques, même simplement dans la sélection des activités considérées nécessaires et celles laissées en plan. Faisons de nos émotions une force pour nous rassembler autour de ce que l’on souhaite voir émerger dans la société !

Ca passe par visibiliser les mécanismes de pouvoir qui existent au niveau personnel et collectif comme le racisme structurel présent au travers des violences policières [2], dans les monuments dont on ne questionne pas la présence [3], mais aussi dans les gestes et paroles quotidiennes [4] et puis dans les réactions personnelles aussi [5].