Pour l’auteure, il y a « nous » et il y a « les autres », pour ne pas dire « l’ennemi ».
A chaque page, il est donc question de « Blancs » et de « Juifs » (les autres), d’« Indigènes » (nous), mais l’essayiste, experte en sémantique perverse, avertit immédiatement le lecteur mal-pensant : « Enfin, les catégories que j’utilise : « Blancs », Juifs », « Femmes indigènes » et « indigènes » sont sociales et politiques. Elles sont des produits de l’histoire moderne au même titre qu’ »ouvriers » ou « femmes ». Elles n’informent aucunement sur la subjectivité ou un quelconque déterminisme biologique des individus mais sur leur condition et leur statut. »
Malheureusement, il suffit de lire tout ce qui suit ces lignes pour comprendre qu’il ne s’agit là que d’un artifice, peut-être destiné à échapper aux rigueurs de la loi réprimant l’incitation à la haine raciale.
Car l’ensemble de sa construction repose sur une ethnicisation des rapports humains, voire sur le racialisme le plus éculé, fondés sur des marqueurs identitaires plus ou moins douteux.