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Postes Canada - La victoire passe par l'extension de la lutte

posté le 04/02/14 par TCI Mots-clés  luttes sociales 

La direction de Postes Canada et le gouvernement conservateur proposent de couper la livraison à domicile. Pour nous, postiers et postières, nous savons déjà que ça représente 8000 postes en moins, et pour ceux et celles qui resteront, des conditions de travail plus précaires et plus difficiles qu’elles ne le sont déjà. Pour l’ensemble de la population, c’est la perte d’un service d’une grande utilité. Pour les personnes âgées et/ou handicapées, c’est leur capacité de fonctionner en toute dignité qui est remise en cause. Cette attaque contre la classe ouvrière s’inscrit dans les mesures d’austérité qui suivent la crise de 2008, avec le saccage de l’assurance chômage et un nombre incalculable de coupures de la part de tous les paliers de gouvernement. On peut trouver hypocrite que le gouvernement conservateur veuille supprimer un service si ’’essentiel’’ qu’il nécessitait une loi spéciale pro patronale pour casser le mouvement des travailleurs et des travailleuses des postes lors de leur dernière grève, mais s’étonner de l’hypocrisie d’un gouvernement bourgeois, c’est s’étonner que le soleil se lève le matin.

Déjà, la lutte s’organise. Peu à peu, des initiatives locales s’opposent aux parades syndicales habituelles, mais soyons réalistes, cela ne suffira pas. Un pas essentiel dans la lutte à venir serait d’aller au-delà de cette résistance de parades, d’actions symboliques, pour aller vers la grève.

Cependant, stopper un service qu’on s’apprête déjà à supprimer n’est peut-être pas le moyen le plus efficace. La seule manière de gagner, c’est de réussir à frapper le portefeuille de la bourgeoisie par tous les moyens. À l’instar des étudiants et des étudiantes du Québec en 2012, de bloquer de grands secteurs économiques serait une avenue à envisager, en plus d’une éventuelle grève illégale qui permettrait de libérer assez de temps pour réussir ce genre d’actions de perturbation. Si nous voulons développer une véritable force de frappe, il nous faudra briser la légalité capitaliste, combattre les injonctions et la police, s’organiser à l’extérieur des syndicats encadrés par la loi, et qui deviennent si frileux dès que des amendes menacent ’’l’appareil’’ des permanents syndicaux.

Mais encore, si c’est une victoire totale que nous espérons, il nous faut rallier d’autres secteurs de la classe ouvrière à la lutte. Nous sommes présents et présentes à travers tout le Canada, notre lutte peut servir de vecteur à une lutte nationale contre l’austérité. Il faut élargir nos revendications pour inclure toutes les mesures d’austérité. Organisons-nous dans des assemblées interprofessionnelles autonomes, coordonnées au niveau national, qui peuvent passer par-dessus les différences syndicales et regrouper des travailleurs et des travailleuses non-syndiqué-e-s. Nous pourrions distribuer des tracts appelant à joindre ces assemblées et à préparer une grève de masse politique contre l’austérité dans toutes les boites aux lettres du pays. Seule l’unité la plus large de la classe ouvrière dans la lutte contre le programme d’austérité de la bourgeoisie peut vraiment garantir le maintien de nos conditions de vie.

Parlant de conditions de vie, n’est-il pas triste de devoir se battre pour un travail dont l’organisation nous échappe ? De se battre pour un chèque de paie qui passera du patron au proprio, à la banque ou à la compagnie de carte de crédit ? De savoir qu’on paie chaque semaine encore plus pour un panier d’épicerie moins gros ? De se surmener en engraissant un gestionnaire public vendu aux intérêts capitalistes ? Les luttes sont aussi le moment de parler de nos vie quotidiennes sur un plan politique, de refuser que l’ensemble de notre vie soit dictée par une bande de capitalistes qui n’ont pas la moindre idée dans quelles conditions nous vivons. Une lutte victorieuse des travailleuses et des travailleurs de Postes Canada serait une bonne chose pour toute la classe ouvrière, mais si nous voulons aller plus loin, si nous voulons reprendre nos vies en main, il nous faut une organisation politique capable d’attaquer la bourgeoisie et de détruire le système capitaliste. Le Groupe internationaliste ouvrier veut bâtir cette organisation, veut construire un monde qui serait à l’image de notre classe, le prolétariat. Un monde où l’économie serait contrôlée démocratiquement, où l’on produirait pour satisfaire les besoins de chacun et chacune, et non pour le seul profit d’une poignée de privilégiéEs. Si le combat pour ce monde, sans classes sociales et sans État répressif est aussi le vôtre, contactez-nous.

Facebook : GIO (Groupe internationaliste ouvrier)

Site web : http://www.leftcom.org


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