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Pour l’arrêt des mutilations des enfants intersexes

posté le 11/09/18 Mots-clés  genre / sexualité 

Aujourd’hui en France, les enfants intersexes (1) sont toujours soumi·se·s à des opérations chirurgicales et/ou des traitements hormonaux sans leur consentement éclairé et sans nécessité de santé. Ces actes constituent des violations des droits humains et ont été condamnés à plusieurs reprises par l’ONU en 2016 (Comité des droits de l’enfant, Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes, et Comité contre la torture). Des associations internationales de défense des droits humains telles que Human Rights Watch et Amnesty International se sont ouvertement positionnées pour l’arrêt de ces pratiques. En France, la Délégation interministérielle à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT (Dilcrah) appelle à l’arrêt de ces mutilations. En mai dernier, la Commission nationale consultative des droits de l’homme, et en juillet, le Conseil d’Etat ont publié des avis dans le même sens.

Pourtant, les protocoles médicaux continuent à recommander ces pratiques, et les équipes médicales à les effectuer. Nous réaffirmons que les variations intersexes sont des variations saines du vivant, et dans leur immense majorité sans danger pour la vie de l’enfant. Elles ne devraient pas conduire à de la stigmatisation et à de la médicalisation inutile et néfaste. A l’instar de l’homosexualité, l’intersexuation n’a pas à être soignée : c’est à la société d’accepter sa propre diversité. Le soutien psychologique d’un·e enfant et de sa famille doit être librement choisi, et approcher la question de manière non stigmatisante et non pathologique. Le droit des enfants à l’intégrité physique et sexuelle est un droit inaliénable.

Pour les enfants intersexes comme pour les autres, cela implique le droit de choisir si, quand, et comment, leur corps sera modifié. Cela implique l’exercice de leur consentement libre et éclairé, à un âge où il est possible de prendre une décision mature qui aura des conséquences importantes, et avec des informations provenant de sources variées, notamment d’autres personnes intersexes. Il n’y a aucune urgence à agir médicalement sur un corps sain d’enfant. Il n’est pas du ressort des médecins ou des parents de décider d’attenter à l’intégrité physique d’un·e mineur·e sans nécessité vitale. Une circulaire de rappel à la loi s’impose. C’est à l’enfant intersexe lui/elle-même de décider. Changer son corps ou non, ce sera son choix.


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