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Quand les nationalismes se font vautours

posté le 15/10/17 par Bad Kids Mots-clés  réflexion / analyse 

Retour sur les luttes de classe en Yougoslavie à la veille de l’éclatement et pendant le conflit armé

Quand on entend le mot « peuple », on se demande bien quel sale coup ils préparent contre le prolétariat.

A l’heure où les propositions identitaires se font de plus en plus pressantes, dans le champ de la politique classique comme dans celui des « mouvements sociaux », il nous a semblé pertinent de revenir sur un conflit armé toujours dépeint à travers son caractère identitaire, ses blocs homogènes radicalement opposés, et ses tractations en haut lieu.

Y revenir pour creuser un peu. Et si la guerre d’Ex-Yougoslavie n’était pas le simple théâtre géopolitique d’une guerre fratricide ? Si cette guerre était la réponse capitaliste aux luttes de classe en Yougoslavie dans la décennie 80, c’est-à-dire leur défaite ?

Pour tester ces hypothèses, nous reviendrons collectivement sur l’activité des luttes de classe en Yougoslavie, de 1980 au début des années 90, avec l’aide d’un camarade qui nous présentera pour l’occasion un texte (1) écrit au moment du conflit armé, dont voici un extrait :

  • « Les divisions nationales expriment et s’appuient sur l’impasse de la situation. Les luttes sociales se heurtaient à une détermination sans faille puisque l’Etat yougoslave n’avait aucune marge de négociation. Au plan international, les résistances aux restructurations étaient vaincues et ne trouvaient aucun relais en mesure de modifier leurs rapports de forces. Ce mouvement ne portait aucune des revendications “démocratiques” qui lui auraient permis de trouver un relais politicien comme cela s’était passé en Pologne. Aucun discours politique, ni libéral, ni social-démocrate ne pouvait s’en nourrir. Sa capacité, réalisée, à mettre un Etat en faillite, qui lui aurait ouvert dans une période précédente le moyen de faire reculer cet Etat, n’intéressait plus personne. Expression vaincue de la capacité de l’affirmation ouvrière luttant pour sauvegarder ses conditions d’existence, il annonce les conditions d’une lutte à mort où il n’y a plus rien à revendiquer. Ce soulèvement a gagné par sa défaite le panache de n’avoir pas délégué sa rage et sa détermination à de quelconques représentants, du moins à aucune force politique en mesure de se réclamer de ses luttes. Raisons qui les ont fait disparaître de la mémoire ? L’exacerbation nationaliste est, comme moyen, l’expression concrète de cette défaite, permettant à l’ancien personnel politique de se maintenir au pouvoir, par un changement de discours, dans le fractionnement de l’ancien Etat et d’y achever la restructuration par la guerre. ».

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