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Quand les sionistes s’inspirent des nazis

posté le 26/08/18 Mots-clés  antifa 

Les racines socio-économiques communes du nazisme et du sionisme

L’ère turbulente correspondante au changement de la structure socio-économique féodale à la structure socio-économique capitaliste, marquée par l’essor des questions nationales, le développement des États-nations et l’organisation politique des travailleur/euses, ère par laquelle l’Europe est passée entre la révolution française de 1789 et la fin de la 2ème guerre mondiale en 1945, a fait naître plusieurs mouvements ultranationalistes chauvins et contre-révolutionnaires. Le nazisme et le sionisme ne sont pas seulement deux de ces mouvements, de manière assumée pour le premier, ils ont aussi entre eux “des rapports intéressants”.

Le mouvement nazi est né dans l’Allemagne après la Première Guerre Mondiale, il s’agit d’un mouvement contre-révolutionnaire, nationaliste, raciste et violent avec une propagande populiste dans un pays vaincu et économiquement dévasté. C’est au sein de la République de Weimar naissante que les graines du racisme organisé et du chauvinisme se sont développés pour aboutir au nazisme, en profitant, des très vastes réformes démocratiques, du besoin populaire d’une reprise économique rapide, et de la pression exercée par les pays vainqueurs de la Première Guerre Mondiale sur l’économie et la souveraineté allemandes -entre autres facteurs.

Dans les communautés juives à l’Est et au centre de l’Europe, le sionisme s’est développé au sein du mouvement de la Haskalah. ( Haskalah en hébreu השכלה signifie “Education”, “Culture”, “Obtenir de l’intelligence”, ou “Utiliser la raison”). La Haskalah a été la participation juive au mouvement des Lumières entre le 17ème et le 19ème siècle. Beaucoup de Juif/ve-s avaient commencé à penser hors des murs du Ghetto, ce ghetto qui faisait partie d’un ordre socio-économique obsolète. La Haskalah a permis la sortie du ghetto, cette sortie a mené à l’intégration des Juif/ve-s dans leur environnement et a aussi fait naître le sionisme : une position minoritaire dans les communautés juives, qui a émergé de fait comme un mouvement contre-révolutionnaire et chauvin en profitant, voire en étant souvent nourri, par le racisme des sociétés européennes, la pauvreté de la majorité des Juif/ve-s et les intérêts des régimes capitalistes nouvellement formés, désireux de se jeter sur le riche et faible Orient. Le sionisme a suivi les pas des nationalismes européens, comme le rappelle Yakov Rabkin :

« Rappelons que le sionisme s’inspire des nationalismes organiques de l’Europe centrale et orientale ou les nationalistes luttent pour crée un Etat et donc un cadre légal et politique pour la nation qui existe déjà. Leurs contacts aves les aspects exclusifs du nationalisme allemand, polonais, ou ukrainien laissent des influences durable sur le mouvement sioniste et la société israélienne » [11].

Le nazisme n’était pas le courant principal dans la société allemande, et même quand le parti nazi est arrivé au pouvoir, c’est grâce à une coalition qu’il y est resté jusqu’au coup de force d’Hitler en 1933. Le sionisme également n’était pas le courant principal dans les communautés juives, il était une minorité, rejetée fortement par les Juifs orthodoxes et laïques. Robert Rockaway confirme que :

« Le sionisme était un point de vue minoritaire chez les juifs. Il était électrisant pour la jeunesse, alors qu’en même temps il sapait l’autorité des parents qui essayaient de survivre. Il était une critique des dirigeants, un défi aux dirigeants traditionnels des communautés diasporiques » [12].

Bien qu’il n’ait ni mandat ni soutien populaire dans les communautés juives du monde, le sionisme a continué à développer ses plans, à tenir des conférences et à faire venir les Juif/ve-s persécuté-e-s en Palestine. Le penseur sioniste libéral Zeev Sternhell décrit l’esprit sioniste comme suit :

« Si seulement une minorité du peuple juif s’identifiait avec le sionisme, cela ne signifiait pas que le mouvement devait se soumettre à la majorité, mais au contraire qu’il était du devoir de la minorité de diriger le mouvement dans le bon sens » [13].

En fait, le fameux slogan volontariste de Theodor Herzl, qu’on trouve presque partout en Israël aujourd’hui, en résume toute la signification :

« Si vous le voulez, ça ne sera pas une légende ! » [14].


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