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Quand une adolescente palestinienne rend fou de rage lsraël

posté le 24/12/17 Mots-clés  antifa 

Pour avoir giflé un soldat, Ahed Tamimi, 16 ans, passera Noël dans les geôles israéliennes. Comme 300 autres enfants et adolescents palestiniens. Arrêtée le 19 décembre, à la suite d’une campagne dans l’opinion israélienne fustigeant « l’humiliation » qu’aurait subie l’armée de l’État hébreu, Ahed Tamimi doit être jugée par un tribunal militaire lundi 25 décembre. Elle risque sept ans de prison.

Le 15 décembre 2017, dans le village de Nabi Salah, en Cisjordanie occupée, pour protester contre la décision unilatérale de Trump sur Jérusalem, 200 manifestants palestiniens affrontent à jets de pierre des soldats de l’armée israélienne. Après que quelques uns d’entre eux aient franchi le pas de sa maison, malmené ses parents et son frère (ayant le bras dans le plâtre), Ahed Tamimi, 16 ans, et sa cousine Nor Naji, 20 ans, s’approchent de deux soldats, les bousculent, leur donnent des coups de pied et de poing et des gifles. Les soldats, armés et casqués, restent impassibles. La scène, filmée avec un téléphone portable, va faire le tour du monde et tourner en boucle dans tous les médias israéliens et palestiniens :

Quatre jours plus tard, à l’aube du 19 décembre, Ahed Tamimi est arrêtée chez elle par une trentaine de soldats et placée en garde à vue (avec sa mère qui sera ensuite libérée). Nor Naji subira le même sort, le lendemain. Accusées d’« avoir attaqué un soldat, nui à la sécurité dans le secteur et incité à la haine », elles risquent jusqu’à 7 ans d’emprisonnement.

« C’est très grave, des Palestiniennes ont attaqué un soldat et essayé d’utiliser les réseaux sociaux comme une plate-forme pour provoquer les soldats », a affirmé le plus sérieusement du monde un responsable de la police au Jerusalem Post. « Elles doivent finir leurs vies en prison » a surenchéri Naftali Bennett, ministre de l’Éducation.

Ahed Tamimi s’est fait connaître dès l’âge de 11 ans pour son action de résistance, comme le montre la vidéo ci-dessous de France 2 (malgré son commentaire perfide qui tend à discréditer l’engagement d’Ahed Tamimi accusée de se « médiatiser » !)

Dans un article publié dans le quotidien israélien Haarets, titré « Trois raisons pour qu’une adolescente palestinienne rende Israël fou de rage », le journaliste Anshel Pfeffer, explique la réaction démesurée de l’armée par la volonté de satisfaire la fraction de la société israélienne pour laquelle « une jeune Palestinienne qui frappe un soldat israélien est une insulte nationale qui ne peut être apaisée que par des images de cette même fille emmenée de sa maison par des soldats en armure ».

« Les Israéliens ont perdu la tête. Ce n’est pas ce qu’on leur a dit. Ils ont l’habitude d’entendre parler de terroristes, de terreur et de meurtriers. Il est difficile d’accuser Ahed Tamimi de tout ça ; elle n’avait même pas de ciseaux dans ses mains. Où est la cruauté palestinienne ? Où est le danger ? Où est le mal ? [...] Soudain, toutes les cartes ont été remaniées : pendant un moment rare, l’ennemi semblait si humain. » Et de conclure : « Peut-être que l’intifada des gifles réussira là où toutes les autres méthodes de résistance, violentes et non violentes, ont échoué. »

300 ENFANTS PALESTINIENS EN PRISON

Comme le rappelait dans un communiqué, le 20 novembre dernier (ICI), le Collectif pour une paix juste et durable entre Palestiniens et Israéliens, « chaque année, 700 enfants palestiniens sont emprisonnés plusieurs mois […], 12 000 depuis l’Intifada de 2000, le plus souvent pour jets de pierre, une des accusations (passible de dix à vingt ans de prison) utilisées par l’occupant israélien pour criminaliser et emprisonner les jeunes Palestiniens. En violation flagrante de la Convention internationale des droits de l’enfant du 20 novembre 1989 et même de la législation israélienne, ces enfants, parfois âgés d’à peine 12 ans, sont arrêtés, emprisonnés, soumis à l’isolement cellulaire, violentés, interrogés et parfois torturés pendant des gardes à vue pouvant durer jusqu’à 96h. Leurs parents sont exclus de la procédure une fois que les jeunes sont officiellement arrêtés. À partir de 15 ou 16 ans, ils sont jugés et détenus avec et comme des adultes ».

Avec cette politique « la force d’occupation israélienne ne cherche pas seulement à décourager tout acte de résistance de la part des enfants et de leurs familles, mais elle vise aussi à saper la société palestinienne à sa base pour l’empêcher de s’organiser et de résister en ruinant l’éducation et la socialisation de ces enfants. 
Profitant de la vulnérabilité des adolescents et usant de manipulations psychologiques ou de menaces, les autorités Israéliennes essaient même de faire de certains jeunes des indicateurs avec les conséquences que l’on peut imaginer pour eux ». Aujourd’hui, l’État d’Israël détiendrait 300 enfants palestiniens dans ses prisons.

SIGNER LA PÉTITION ICI

« Nous demandons qu’Ahed et tous les enfants palestiniens soient libérés des prisons israéliennes, sans attendre.La communauté internationale se doit de mettre un terme aux maltraitances et à la détention des enfants palestiniens. Trop c’est trop. Pour Ahed et à tous les enfants dans les prisons d’Israël : Nous sommes à vos côtés, et vous êtes dans notre coeur.Nous n’abandonnerons pas jusqu’à ce que vous soyez libres. Vous n’êtes pas seuls. »

• LIEN vers l’appel à la libération d’Ahed Tamimi ICI : http://www.ujfp.org/spip.php?article6081

https://blogs.mediapart.fr/jean-pierre-anselme/blog/231217/quand-une-adolescente-palestinienne-rend-fou-de-rage-lsrael


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