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Réfugiés : palestiniens ou africains, une même politique criminelle d’Israël

posté le 04/04/18 Mots-clés  antifa 

Il aura fallu moins de 24 heures pour que le stratagème imaginé par Netanyahou visant à expulser des milliers réfugiés d’Erythrée et du Soudan tout en ayant la caution des Nations-Unies, s’écroule comme un château de cartes.

Depuis des mois, le gouvernement israélien a promis à la fraction la plus xénophobe de sa population qu’il allait la « débarrasser » de ces dizaines de milliers de sans-papiers, qui risquent souvent la mort s’ils sont renvoyés dans leurs pays d’origine.

Selon le plan primitif de Netanyahou, le « deal » mortifère suivant était proposé à la moitié environ des 40.000 migrants sans titre de séjour : soit accepter de s’envoler vers un pays tiers, le Rwanda, avec un petit pécule en poche, soit être emprisonné pour une durée indéfinie en Israël. Le tout pour mise en œuvre systématique à compter du 1er avril 2018.

Mais la « réinstallation volontaire » au Rwanda avait en fait été mise en place, discrètement, depuis 2013, concernant quelque 4.500 Erythréens et Soudanais.

Et des enquêtes journalistiques ont établi récemment, sans contestation possible, que ces gens, déportés par Israël au Rwanda, y subissaient en fait un nouvel enfer : confiscation de leurs affaires, mauvais traitements dès l’arrivée, et expulsion quelques jours plus tard. Commençait alors une nouvelle errance pour les malheureux vers le nord du continent, terminée pour plusieurs centaines d’entre eux dans les sables des déserts de la Libye ou dans les eaux de la Méditerranée.

Un peu partout dans le monde, et aussi en Israël même, un mouvement de protestation contre la violation flagrante des droits humains qui se préparait s’est développé ces dernières semaines. Tandis que les immigrants africains défilaient massivement dans les rues de Tel-Aviv, avec le renfort d’Israéliens indignés, notamment des survivants du génocide nazi, des organisations juives états-uniennes montaient également au créneau. Parallèlement, les dirigeants du gouvernement rwandais étaient dénoncés pour le marché pourri qu’ils avaient passé avec leurs homologues israéliens.

Finalement, le Rwanda a fait savoir officiellement dimanche qu’il renonçait, laissant Netanyahou en plan.

Pris de panique, le gouvernement israélien, qui passe pourtant son temps à cracher sur les Nations-Unies, a alors sollicité en urgence le Haut Commissariat pour les Réfugiés de l’ONU (UNHCR), si bien que les deux entités ont annoncé lundi la signature d’un accord « visant à trouver une solution durable pour les Erythréens et les Soudanais ».

Aux termes de cet accord, l’ONU s’engageait à « faciliter » le départ d’Israël de 16.000 Erythréens et Soudanais « vers des pays tiers à déterminer ». Ce qui en dit long sur le degré d’improvisation d’un tel accord, et les bonnes dispositions de l’ONU à sortir le chef du gouvernement israélien de l’ornière.

Netanyahou, lui, a cherché à être plus précis : il a affirmé, sur sa page Facebook, que l’Allemagne et l’Italie avaient accepté de prendre en charge une partie de ces réfugiés. Mais pour s’attirer dans l’heure suivante un démenti cinglant de la part de ces deux pays, qui ont déclaré n’être même pas au courant de l’existence de l’accord HCR/Israël !

Surtout, au pays de l’extrême-droite triomphante, on trouve toujours plus extrémiste que soi. Et cela n’a pas manqué : des partenaires gouvernementaux de Netanyahou, notamment le ministre Naftali Bennett, ont hurlé qu’il était inadmissible de garder encore des milliers d’Africains dans le « foyer du peuple juif », et qu’ils devaient tous partir, de gré ou de force.

Netanyahou, déjà très fragilisé sur la scène politicienne locale, avec plusieurs mises en examen qui se profilent, leur a cédé, et a brusquement fait volte-face mardi après-midi : l’accord HCR/Israël n’existe plus.

La pantalonnade du chef du gouvernement israélien est tout sauf risible : le risque est grand, en effet, qu’il cherche à détourner l’attention en pratiquant un terrorisme d’Etat encore plus violent contre le peuple palestinien.

A lire, ci-dessous, les deux communiqués successifs du HCR, le premier, lundi, se félicitant de l’accord, le second, mardi, « regrettant » son annulation.

http://www.europalestine.com/spip.php?article14112


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