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Réponse aux campagnes anti-BDS

posté le 24/12/15 Mots-clés  solidarité  antifa 

Une vidéo circule sur internet, qui met en scène deux personnages de dessin animé, l’un symbolisant un partisan de la campagne BDS, l’autre son contradicteur. Ce montage se veut être une démonstration des incohérences et contradictions de la campagne de Boycott contre Israël. Pourtant les affirmations sont évasives, énoncées sans preuve ni source citée. Mais ceci change néanmoins des anathèmes régulièrement portés envers les pro-palestiniens, à savoir si l’on critique Israël, on est antisémite. En cela cet argumentaire est plus intelligent que ce que l’on peut trouver ordinairement. Il convient donc de répondre à chaque argument sans reproduire les mêmes légèretés que nos contradicteurs. Toutes nos réponses sont justifiées et appuyées par des sources vérifiables.

Ce contre-argumentaire pourra servir à tous les militants BDS confrontés à des interlocuteurs mal informés ou de mauvaise foi.

Contrairement à l’Afrique du Sud, les arabes israéliens ont des droits civiques, Israël n’est donc pas un pays d’apartheid.

Il y a bien des partis politiques arabes en Israël : le Parti Démocratique Arabe (le Mada), le Ta’al, la liste arabe unie, le Balad. Ces partis ont des députés à la Knesset, le parlement israélien. Cependant le Comité central israélien des élections a interdit plusieurs fois à ces partis de se présenter aux élections au motif qu’ils ne reconnaissaient pas le caractère juif de l’État d’Israël.

Ce dernier point est crucial pour comprendre la situation en Israël. Les lois fondamentales d’Israël (l’équivalent d’une constitution) impute un caractère juif à l’État. Il n’y a pas de ’’nationalité israélienne’’ reconnue officiellement mais une ’’nationalité juive’’ accordé automatiquement à tout immigrant juif avec la citoyenneté israélienne. Les arabes israéliens n’ont que la citoyenneté israélienne. Or la nationalité juive donne des droits et des avantages importants qui sont refusés aux citoyens arabes israéliens, tel, non des moindres, le droit de s’installer en Israël. Ainsi sur 93 % du territoire d’Israël, les arabes n’ont pas le droit d’acheter ou louer de terrain ni de construire.

Les arabes d’Israël ont certes le droit de vote contrairement à leurs homologues noirs d’Afrique du Sud au temps de l’apartheid, mais ce n’est qu’un avantage de pure forme destiné à cautionner l’image démocratique d’Israël.

Les combattants contre l’apartheid ne s’y trompent pas. L’archevêque Desmond Tutu, prix Nobel de la paix, a visité la ’’Terre Sainte’’ et a dit avoir retrouvé des aspects de l’apartheid sud-africain. Desmond Tutu s’est engagé dans la campagne BDS. Nelson Mandela a, lui, comparé la lutte des palestiniens à celle des noirs sud-africains.

L’apartheid israélien n’est pas identique à l’apartheid sud-africain, mais les inégalités de traitement entre juifs et arabes, ainsi de la non-application du droit au retour des réfugiés palestiniens à l’intérieur des frontières israéliennes sont des éléments constitutifs d’un apartheid.

Sources :
- BARGOUTHI Omar, BDS contre l’apartheid et l’occupation de la Palestine, La Fabrique éditions 2010.
- Centre d’Information sur la Résistance en Palestine, Les Palestiniens de l’Intérieur et les élections israéliennes, ISM-France, 20 mars 2006.

Israël fournit de l’aide humanitaire à Gaza. Personne n’y souffre de la faim.

Soulignons d’abord le paradoxe de faire le siège d’une région et en même temps d’y envoyer de l’aide humanitaire. Rappelons ensuite que la bande de Gaza est une bande de territoire longue de 41 km et large de 12. 1,6 millions de palestiniens y vivent, ce qui en fait une des plus forte densité de population au monde. Depuis le 17 janvier 2008, Gaza est soumise à un blocus par Israël et l’Égypte en réaction à l’accession au pouvoir du Hamas.

Du 27 décembre 2008 au 18 janvier 2009, en représailles à des tirs de roquettes (ou sous prétexte), l’armée israélienne attaque Gaza. L’opération militaire Plomb durci provoquera la mort de 1315 personnes dont 895 civils, 410 enfants et 111 femmes. 13 israéliens ont également trouvé la mort durant cette attaque. 21 000 bâtiments civils ont été détruits ou endommagés auxquels s’ajoutent 57 centres médicaux, 51 bâtiments officiels, 59 écoles de l’ONU, 1500 commerces et entreprises artisanales, 20 localités ont vu leur réseaux de distribution d’eau et assainissement détruits.

Israël rappelle sans cesse la petite centaine de camions chargés de dons humanitaires qui ont l’autorisation d’entrer chaque jour à Gaza par les postes-frontières. L’ONU estime que les chargements de cinq cents camions suffiraient tout juste à couvrir le minimum vital des besoins quotidiens de la population civile sous blocus.

Personne ne meurt de la faim à Gaza, mais on y meurt suite à des contaminations dû à l’eau polluée, on y meurt aussi suite à l’impossibilité de se faire soigner. Entre juin 2007 et juillet 2009 on a enregistré 346 cas mortels à cause de carences des possibilités de soins médicaux. Les patients disposaient des papiers nécessaires pour aller se faire soigner en occident mais Israël les a bloqués aux postes-frontières.

Selon l’Ocha (le bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU) en 2009, il y avait à Gaza 42% de la population active au chômage (60% pour les moins de 30 ans) ; 70% de la population est au-dessous du seuil de pauvreté, plus de 60% en état d’insécurité alimentaire.

Le secrétaire général de l’ONU M. Ban Ki Moon, a déclaré le 3 juin 2010 : ’’Le blocus de Gaza est contre-productif, intenable et immoral.’’

Sources :
- ARRIGONI Vittorio, Rester humain à Gaza, Scribest éditions, 2010.
- BOLE-RICHARD Michel, L’armée israélienne mise en cause par l’ONU et le CICR, in Le Monde, 9 janvier 2009.
- Rapport de l’ONU sur le site du Service de liaisons des Nations Unies avec les organisations non gouvernementales, L’Assemblée générale approuve le rapport Goldstone.

Il existe également des murs entre les États-Unis et le Mexique, entre l’Iran et le Pakistan, l’Égypte et Gaza.

Et alors ? Que d’autres États soient responsables d’injustices similaires ne minimise pas ni ne justifie les exactions d’Israël. Le mur d’apartheid empiète au-delà des frontières de 1967 de la Cisjordanie et annexe de fait 8,5 % des terres palestiniennes. Comme pour le siège de Gaza, le mur a été établi sous le prétexte de lutter contre les attaques terroristes. Tous les Palestiniens ne sont pas terroristes mais tous les Palestiniens sont sanctionnés, c’est une punition collective et cette pratique est condamnée par l’ONU. Le 9 juillet 2004, la Cour International de Justice, sur demande d’un avis consultatif de l’ONU, a déclaré que le mur de séparation « construit dans le territoire palestinien occupé, y compris à l’intérieur et sur le pourtour de Jérusalem-Est, et le régime qui lui est associé, sont contraires au droit international ». L’assemblée générale de l’ONU a adopté en suivant une résolution déclarant illégal ce mur.

Des milliers de missiles ont été lancés depuis Gaza et ont tués des civils dont des enfants.

Tous les militants pour la paix à travers le monde regretteront et condamnerons la mort de civils et d’enfants, quelque soit leur nationalité, leur religion ou leur couleur de peau.

Les missiles en question sont plutôt des roquettes artisanales dont la direction est difficile à contrôler une fois la mise à feu déclenchée. Des mortiers sont également utilisés depuis la Bande de Gaza. D’après l’ONG Israël Projet, entre octobre 2001 et fin 2008, 1391 roquettes et 1498 obus de mortiers ont été tirés sur Israël, faisant 24 morts (16 israéliens et 8 non-israéliens dont 2 Bédouins) âgés de 2 à 70 ans. Entre 2005 et 2007, Israël a tiré plus de 14.600 obus sur la bande de Gaza, tuant 59 Palestiniens et en blessant 270. Depuis le début de la deuxième Intifada le 29 septembre 2000 jusqu’au 30 novembre 2008, l’ONG israélienne de défense des droits de l’homme B’Tselem a dénombré, pour la Bande de Gaza, 2 994 Palestiniens tués par les Israéliens, 459 Palestiniens tués par d’autres Palestiniens, et 136 Israéliens tués par les Palestiniens.

Chaque camp déclare réagir par autodéfense et accuse l’autre d’avoir attaqué en premier. Une chose est certaine, c’est que le Hamas ne détruira pas Israël à coup de roquettes artisanales et qu’Israël n’élimera pas les mouvements de résistance de cette façon et ne renforcera pas le camp de la paix chez les Palestiniens.

Sources :
- ARRIGONI Vittorio, Rester humain à Gaza, Scribest Editions, 2010.
- Site de l’ONG B’Tselem, mise à jour du 15 janvier 2009.

Boycotter Israël est présenté comme un acte humanitaire et progressiste, or les droits des femmes et des homosexuels sont bafoués au Maghreb et au Machreb alors qu’ils sont protégés en Israël. Les partisans du BDS se contredisent.

Il s’agit là encore d’une tentative d’allumer un contre-feu. C’est une utilisation cynique de droits progressistes pour les homosexuels afin de détourner l’attention internationale de l’occupation. Les atteintes aux droits des femmes ou des minorités au Moyen-Orient ne minimisent pas les atteintes aux droits de l’Homme commise par l’État d’Israël.

Israël garantit les droits des femmes israéliennes mais qu’en est-il du droit des femmes palestiniennes lorsque celles-ci, et notamment les femmes enceintes sont bloquées aux checkpoints israéliens et ne peuvent accéder aux infrastructures de soins ?

De nombreux mouvements féministes existent en Palestine. L’Union des comités des femmes palestiniennes, crées en 1980, est implantée dans toutes les grandes villes palestiniennes y compris Gaza. Ses activités s’articulent autour du mouvement d’émancipation des femmes et du mouvement de libération nationale.

La question de l’homosexualité est certes encore tabou dans la société palestinienne, mais elle commence à être abordée et pas seulement au sein de la diaspora palestinienne exilée en occident. La Palestine et le Liban sont les deux pays du Moyen-Orient comportant des groupes organisés de manière formelle. Al-Qaws travaille pour les droits de la population LGBT en Palestine, tandis qu’Aswat est une organisation de lesbiennes palestiniennes.

Parallèlement, en Israël, les droits des femmes et des minorités - reconnus par l’État - sont de plus en plus attaqués par les intégristes religieux juifs. A Jérusalem, les ultra-orthodoxes imposent la ségrégation sexuelle dans certaines lignes de bus : dans certains les femmes doivent s’assoir au fond, dans d’autres elles ne peuvent pas monter à bord.

Sources :
- MAIKEY Haneen, DE JONG Alex, Palestine : Résistance contre l’homophobie et l’occupation, Europe Solidaire Sans Frontières, 30 juin 2011.
- TALHAM Ghada Hashem, Évolution du mouvement féministe palestinien, Europe Solidaire Sans Frontières, 10 mars 2006.
- AFP, Des manifestants israéliens contre la ségrégation hommes/femmes, Le Nouvel Observateur, 1er décembre 2012.

Les palestiniens pratiquent les crimes d’honneurs et l’excision est largement pratiquée en Égypte.

Dire que les Palestiniens pratiquent les crimes d’honneurs est une généralité bien évasive. Reconnaître que des Palestiniens ont commis des crimes d’honneurs est plus honnête intellectuellement. Mais si ces crimes existent, ils sont réprouvés par la population palestinienne dans sa grande majorité.

En témoigne les évènements qui ont eu lieu dans le village de Sourif en avril 2011. Indignés par le meurtre d’une jeune femme, Ayah, par son oncle qui désavouait son mariage, les 15.000 habitants de Sourif se sont mobilisés pour que la justice punisse le coupable. Les manifestations et les mobilisations sur internet ont duré deux semaines et se sont étendues à Hébron, pourtant réputée comme une ville très conservatrice, et Ramallah.

Sous la pression de l’opinion publique palestinienne, les députés du Fatah et du Hamas ont abrogé deux articles de loi qui accordaient une quasi impunité aux auteurs de crimes d’honneurs. C’est un début.

La réalisatrice Buthina Khoury, qui un fait un documentaire sur les crimes d’honneur (2), expliquait que la société palestinienne évoluait sur ce sujet, mais que l’occupation empêchait le système juridique de se "moderniser", parce que sous occupation, on a des priorités... Et c’était la raison pour laquelle, selon elle, les lois tribales continuaient d’être appliquées (qui n’excusent d’ailleurs pas le crime d’honneur et prévoient châtiment et indemnisation, mais pas sous la forme des tribunaux ’modernes").

L’Égypte est l’un des pays où, d’après l’UNICEF, le taux d’excision est le plus élevés : 85 % des femmes en seraient victimes. Le régime de Moubarak avait commencé à lutter contre ces pratiques En 1997, la Cour de cassation égyptienne a rendu un arrêt en faveur d’une interdiction gouvernementale des mutilations faites aux femmes, dans lequel il est stipulé que les contrevenants s’exposent à des sanctions criminelles et administratives. Il existe en outre un décret ministériel qui interdit ces pratiques.

Sachons également qu’aucune religion ne préconise ni ne défend de telles pratiques.

En quoi des crimes barbares pratiqués dans un pays voisin de la Palestine justifieraient les exactions et les sanctions collectives dont sont victimes les Palestiniens ? On ne répare pas une injustice par une autre injustice.

Sources :
- ANDRO Armelle, LESCLINGNAN Marie, Les mutilations sexuelles féminines : le point sur la situation en Afrique et en France, in Population et Sociétés n°438, Octobre 2007.
- BARTHE Benjamin, L’indignation d’un village palestinien met fin à l’indulgence pour les crimes d’honneur, Europe Solidaire Sans Frontières, 19 mai 2011.
- Wikipédia, article Excision, consulté le 23 juin 2012.

Les arabes israéliens jouissent de la liberté de culte. Une des bibliothèques chrétiennes à Gaza a été entièrement brulée par le gouvernement de Gaza.

Les Palestiniens chrétiens représentent entre 10 et 15 % de la population. C’est une composante à part entière du peuple palestinien qui subit les mêmes vexations de la part de l’occupation israélienne que les musulmans. Il existe également de nombreux Palestiniens athées et marxistes, membres de partis politiques laïques tels le FPLP, le FDLP ou le Parti Populaire Palestinien.

On trouve des exemples de coexistences pacifiques entre religions et des exemples d’intolérances aussi bien en Israël qu’en Palestine. Bethléem est une ville palestinienne biculturelle où des mosquées côtoient des églises chrétiennes en bonne entente. Par contre, des extrémistes israéliens ont incendié une mosquée en Galilée en octobre 2011. Durant l’opération ’’Plomb durci’’ en 2009 dans la Bande de Gaza, les mosquées étaient prises pour cible par l’armée israélienne, 30 ont été détruites.

Sources :
- ARRIGONI Vittorio, Rester humain à Gaza, Scribest Editions, 2010.

L’Autorité Palestinienne punit de mort tout Palestinien qui vend une terre à un juif. A Gaza le musulman qui abandonne sa religion et se convertit à une autre est puni de la peine de mort.

L’Autorité Palestinienne prévoit la peine de mort dans sa législation et l’inflige par pendaison. 23 crimes sont passibles de la peine de mort parmi lesquels ’’meurtre avec préméditation’’, ’’trahison de la patrie’’, ’’espionnage au profit d’Israël’’, ’’attentat envers le chef de l’Autorité Palestinienne’’.

Selon B’tselem, 89 Palestiniens ont été condamnés à mort entre 1995 et 2010 pour ’’seulement’’ dix-huit exécutions. Deux condamnations à mort ont été reconverties en prison et huit de ces condamnés à mort ont été tués en garde à vue. Les ordres d’exécution doivent être signés de la main du président Mahmoud Abbas. Mais celui-ci refuse de les signer, ce qui revient à instaurer un moratoire de fait sur les pendaisons.

Depuis la rupture entre Fatah et Hamas, la peine de mort est appliquée à Gaza sans l’aval du président Mahmoud Abbas. Il existe ainsi depuis 2007 une rupture dans le système juridique palestinien. Le Hamas opère de manière indépendante sur le plan légal de la Cisjordanie .

Comme pour les crimes d’honneurs, la population palestinienne est partagée sur la question de la peine de mort et les partisans de son abolition gagnent du terrain. Le Centre palestinien des droits de l’Homme dénonce ces exécutions et il existe un conflit entre juges civils palestiniens et tribunaux militaires, les premiers luttant contre les seconds pour les empêcher de juger des civils.

La législation de l’État d’Israël prévoit la peine de mort uniquement pour les crimes exceptionnels (par exemple les crimes prévus par la justice militaire ou les crimes commis dans des circonstances exceptionnelles : en temps de guerre...). La dernière exécution remonte à 1962.

Sources :
- TV5 Monde, Palestine un défi pour le futur État, 22 février 2010
- Mel Frykberg, La peine de mort divise les palestiniens, Inter Press Service, 16 aout 2011.
- peinedemort.org

Des rabbins israéliens ont dit qu’il ne fallait pas louer ou vendre de la terre aux arabes, mais ils sont contredit par d’autres rabbins.

Ces positions contradictoires sont significatives du manque de sérieux de l’idéologie sioniste. Celle-ci n’est pas défendue par tous les juifs, loin de là, ni même par tous les rabbins.

Pour certains religieux juifs, seul le messie de Dieu pourrait rétablir le royaume d’Israël, qui aurait été détruit en punition des péchés des juifs. Ils contestent donc les modalités de sa création par les sionistes, c’est-à-dire par les hommes et non par la volonté divine. Les ultras-religieux ashkénazes ne soutiennent toujours pas officiellement le sionisme.

Des partis israéliens combattent également le caractère juifs de l’État d’Israël, ce qui leur vaut de nombreuses complications pour pouvoir se présenter aux élections. Ainsi pour le parti communiste israélien, Israël doit être l’État de tous les citoyens et non un État Juifs. Les partis arabes israéliens cités plus haut, sont sur des positions similaires.

De nouveaux historiens israéliens critiquent le sionisme qu’ils qualifient de ’’mouvement colonial’’, tels Ilan Pappé, qui a dû s’exiler en Grande-Bretagne, ou Slomo Sand qui a démontré que les juifs contemporains ne descendaient pas du peuple hébreux.

Enfin la résolution 3379 de l’Assemblée Générale de l’ONU décrit ainsi dans ses préambules le sionisme comme une ’’idéologie raciste et impérialiste’’ et énonce dans sa conclusion que ’’le sionisme est une forme de racisme et de discrimination raciale’’.

Sources :
- Le site (en anglais) Les juifs contre le sionisme.
- Centre d’Information sur la Résistance en Palestine, Les Palestiniens de l’Intérieur et les élections israéliennes, ISM-France, 20 mars 2006.
- Wikipédia, article Sionisme consulté le 24 juin 2012.
- PAPPE Ilan, Le nettoyage ethnique de la Palestine, Fayard, 2008.
- SAND Shlomo, Comment le peuple juif fut inventé, Fayard, 2008.

En Israël le droit immobilier est le même pour tous, les arabes sont propriétaires de leurs appartement et de leur maison.

Les arabes israéliens sont propriétaires de leurs résidences sur 7 % du territoire d’Israël. Au-delà, aucun permis de construire ne leur est délivré. Cette situation conduit à surcharger les villes arabes en Israël qui ne peuvent s’étendre. L’administration de l’État israélien ne se prive pas par contre de délivrer des ordres de démolition de maisons arabes.

Cet argument erroné du droit immobilier israélien n’évoque pas de toute façon la situation à Jérusalem-Est et en Cisjordanie occupée ni la question du droit au retour des Palestiniens de 1948.

Des milliers de propriétaires palestiniens ont été expulsés de leur terres et de leur maisons pour construire le mur d’apartheid ou les routes de contournements qui relient les colonies israéliennes entre elles.

Parfois aucun document ne prouve la propriété d’une maison ou d’une terre que des familles palestiniennes se transmettent de génération en génération bien avant la création de l’État d’Israël. La justice israélienne profite de ces vides juridiques pour expulser des familles palestiniennes de leur maisons ou appartements à Jérusalem-Est. Elle est aidée en cela par des colons israéliens qui vont squatter les maisons palestiniennes en expulsant par la force les familles arabes qui s’y trouvent, comme c’est le cas à Sheikh Jarrah, un quartier de Jérusalem.

Les palestiniens qui ont fui les combats en 1948 et sont exilés depuis dans les camps de réfugiés en Cisjordanie ou dans les pays limitrophes avec leurs familles ne peuvent toujours pas rentrer chez eux. Le droit au retour et aux compensations sont pourtant garantis par l’ONU mais Israël ne les reconnait pas.

Sources :
- ABU GHAZALEH Maisa, Démolitions de maisons à Jérusalem ; en 2020, les 240.000 palestiniens ne seront plus que 40.000, ISM-France, 14 mars 2007.
- BARGOUTHI Omar, BDS contre l’apartheid et l’occupation de la Palestine, La Fabrique éditions, 2010.
- Sur la situation à Sheikh Jarrah : http://www.ism-france.org/temoignages/La-tente-de-protestation-de-Sheikh-Jarrah-va-etre-a-nouveau-demolie-deux-internationaux-emmenes-par-la-police-article-10630

Conclusion :

Les arguments de cette vidéo sioniste poursuivent deux objectifs :

D’abord défendre l’idée qu’Israël est la seule démocratie du Moyen-Orient encerclée par des régimes autoritaires et réactionnaires. Les militants des droits de l’Homme devraient donc soutenir Israël.

Ensuite relativiser l’humanité des Palestiniens et des arabes en général, présentés ici uniformément comme des intégristes barbares excisant les femmes et tuant les homosexuels. Si l’humanité des arabes est ’’relative’’, alors les exactions et les massacres commis par l’armée israélienne deviendraient eux-même tout ’’relatifs’’.

Nous l’avons vu, Israël est une démocratie, mais pour une partie seulement de sa population, celle se revendiquant juive et acceptant l’idéologie sioniste. Pour maintenir l’illusion démocratique, sans laquelle Israël perdrait des soutiens diplomatiques, il doit encore respecter les droits humains, du moins pour les citoyens munis de passeports occidentaux, ce que n’ont jamais prétendu des pays comme la Syrie, l’Iran, la Chine ou la Russie. C’est au nom de cette prétention au titre de démocratie que des militants internationalistes interviennent dans les territoires occupées de Palestine pour montrer les incohérences et les contradictions d’une telle affirmation.

Enfin aucune référence n’est jamais faite à propos des colonies israéliennes installées en Cisjordanie , pourtant objet important de la lutte des partisans du BDS. Les occupations illégales de terres agricoles, les détournements d’eau ne sont jamais évoqués. Peut-être qu’aucune justification ’’rationnelle’’ n’est possible, il ne s’agit que d’idéologie ?

(1) http://www.youtube.com/watch?v=Q-10AZIQZ8U

(2) Maria’s Grotto, Buthina Khoury, 2007.

http://www.ism-france.org/analyses/Reponse-aux-campagnes-anti-BDS-article-17204


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