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Retour sur l’appel au rassemblement antifasciste et de solidarité aux migrant-e-s à Calais le samedi premier mars ainsi que sur l’arrestation et le procès de cinq individu-e-s suspectés de faire partie du mouvement « No Border »

Ce texte ne représente qu’une partie des faits qui se sont déroulés et d’un point de vue subjectif.

Le samedi premier mars, ce fut environ trois cents personnes qui se réunissaient sur la place d’arme à Calais pour un rassemblement antifasciste, en solidarité avec les « sans-papiers » et pour dénoncer les déclarations du maire de Calais, Nathalie Bouchart, qui invitaient à la délation des squats des migrant-e-s.
Associations, partis, individu-e-s furent présent-e-s, le rassemblement fut festif également de part la présence de l’armée des clowns, la samba Rhythms of Resistance etc. Après un moment, une joyeuse manifestation spontanée est partie à travers les rues de Calais réunissant une centaine de personne, passant par l’hôtel de ville, le commissariat de la police nationale (connue pour ses mauvais traitements sur les migrant-e-s et les militant-e-s, ou considéré-e-s comme tel-le-s, « No Border »). Elle est également passée par différents campements de migrant-e-s pour exprimer sa solidarité et se rencontrer, pour retourner sur la place de départ.
De là, plusieurs personnes participèrent aux distributions de repas et rencontres avec les migrant-e-s.

Pendant la nuit, différents événements eurent lieux : réoccupation d’un squat qui avait été expulsé, saccage du bureau de campagne du maire, différents tags à proximité de Coulogne, là où la ferme squattée a été incendiée en partie et où le voisinage, accompagné d’un collectif fasciste « Sauvons Calais », menaçait les occupant-e-s etc. Ces événements furent directement estampillés sur la mouvance « No Border » et cinq individu-e-s furent arrêté-e-s et incarcéré-e-s dans le commissariat.

Menaces, pressions, propos sexistes et racistes furent la norme pendant tout le temps de l’incarcération (plus de 30h) avant que les présumés suspects furent emmenés au tribunal correctionnel de Boulogne sur mer. Un groupe de trois personnes fut jugé pour la mise à sac du bureau du maire (détérioration de biens privés avec la circonstance aggravante de réunion) et refus de donner son identité, matériel génétique et empreintes tandis que les deux autres furent jugés pour les tags, au titre de détérioration de biens publics et privés avec la circonstance aggravante de réunion ainsi que le refus de donner son identité, matériel génétique et empreintes.
Dans les deux affaires, les propos du substitut du procureur Florence Hydulphe furent d’accabler et de maximiser les faits ainsi que les peines. Osant même réitérer avec le concept de « Ultra » pour désigner les personnes, déclarant que des slogans comme « No Pasaran » ou « Zone autonome » ne font pas partie d’un combat antifasciste, dénonçant les présumés suspects du saccage du local de campagne de fascistes car il-le-s ne respecteraient pas le système représentatif libéral qu’elle nomme démocratie etc… Elle utilisa des arguments fallacieux (comme par exemple que le nettoyage du pont « détérioré » devrait être fait dans des conditions très précises pour qu’il ne s’effrite – et presqu’il ne s’écroule- pas) tout le long de son réquisitoire et demanda des peines de prison ferme allant de trois mois à six mois de prison ferme.
Il n’eut qu’une partie civile engagée, l’avocat de l’association de campagne de Nathalie Bouchart qui réclama un euro symbolique de dommages et intérêts plus les frais d’avocat.

L’avocate de la défense a démontré le manque de preuves suffisantes dans l’enquête, les tensions énormes entre les personnes considérées comme No Border avec les forces de l’ordre (de nombreuses plaintes ont été faites pour violence, fouilles corporelles non régulières etc), le caractère politique de ce procès avec l’envie de certain-e-s de faire un exemple, le caractère disproportionné du réquisitoire du substitut du procureur ainsi que des peines, les nombreux vices de procédures lors des arrestations et incarcérations etc. Au final, les trois individu-e-s accusé-e-s d’avoir mis à sac le bureau de campagne furent relaxés vu qu’il n’y avait aucune preuve matérielle mais furent reconnu-e-s coupables pour le refus de donner le matériel génétique et empreintes. Il-le-s furent condamné-e-s à deux mois de prisons avec sursis.
Les deux autres personnes, qui avaient reconnus une partie des faits (un certain nombre de tag – et non la totalité-) furent déclarés coupables de deux mois de prison avec sursis et pour l’un d’entre eux de deux mois supplémentaires avec sursis pour le refus de donner le matériel génétique et empreinte. La seconde personne n’ayant pas eu accès à un traducteur lors de l’incarcération n’a pas compris ce qui lui était demandé.

Malgré la prononciation de culpabilité pour certains faits, les cinq individu-e-s furent libérés sous le regard peu amène des nombreux policier-e-s qui furent présent-e-s tout le long du procès.

Ici un lien d’un journal local sur les événements ainsi que le procès : http://www.lavoixdunord.fr/region/degradations-du-local-de-campagne-de-la-maire-de-calais-ia33b0n1959052


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