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Selon que vous serez Tariq Ramadan ou Bernard-Henri Lévy, Alain Finkielkraut, Eric Zemmour, Frédéric Encel, Gilles Kepel, Jean-Pierre Elkabache ou Caroline Fourest, la presse bourgeoise pourrie sera contre vous ou à votre botte

posté le 01/10/18 Mots-clés  antifa 

Le cas du professeur Tariq Ramadan, qui fait face à des accusations de viol en France, ne correspond plus à ce qu’on peut appeler une affaire judicaire ordinaire, et ce depuis plusieurs mois déjà. Le traitement inhumain réservé à Tariq Ramadan de la part des autorités judiciaires françaises a déclenché une vague de soutien sans précédent.

Que ce soit en raison de l’absence de procédure équitable, de l’absence d’un cadre judiciaire impartial, ou de la couverture médiatique biaisée par les mêmes médias et « icônes » culturelles français qui ont mené des campagnes de diffamation contre Tariq Ramadan ces vingt dernières années - il y a tout lieu de croire maintenant que cette affaire est politiquement motivée.

Dès le début de cette affaire, une série d’irrégularités judiciaires s’est produite, notamment : l’isolement complet de Tariq Ramadan au cours des 45 premiers jours de sa détention sans même lui permettre d’accéder aux membres de sa famille ; lui refusant l’accès à son propre dossier judiciaire ; lui refusant le droit à la présomption d’innocence ; le privant de soins médicaux appropriés nécessaires au traitement de sa maladie de sclérose en plaques attestée par plusieurs rapports médicaux, y compris celui du médecin-chef de la prison ; ainsi que le refus des juges de questionner les zones d’ombre dans les versions fournies par les plaignantes.

La première plaignante Henda Ayari est un exemple flagrant, car elle a modifié sa version des faits allégués à deux reprises et n’a fourni ni la date ni le lieu du viol allégué. Quant à la deuxième plaignante Paule-Emma A. (désignée sous le nom de Christelle), elle n’a pu prouver aucune de ses allégations contre Tariq Ramadan. En ce qui concerne la troisième plainte, celle déposée par Mounia Rabbouj, le tribunal a placé Tariq Ramadan sous le statut de témoin assisté et a donc annulé la mise en examen de Tariq Ramadan puisque la plaignante n’a fourni aucune preuve crédible.

Pour empirer les choses, le tribunal français continue de rejeter toutes les demandes de mise en liberté sous caution faites par l’avocat de Tariq Ramadan, sous prétexte qu’il risquerait de fuir à l’étranger ou de faire pression sur les plaignantes et/ou les témoins s’il ventait à être libéré, ce qui est presque risible car cela sous-entend que la cinquième puissance du monde, qu’est la France, n’est pas capable de maintenir un accusé en résidence surveillée sur le territoire français !

Ces facteurs mettent sérieusement en doute la crédibilité de l’enquête et l’impartialité des juges chargés de l’affaire. Cela nous amène également à nous demander s’il ne s’agit pas là d’une tentative d’assassinat politique menée par l’intelligentsia française, le pouvoir judiciaire et l’Etat contre Tariq Ramadan ? Ce qui nous mène à une autre question tout aussi importante : pourquoi Tariq Ramadan ? Et qui bénéficierait de le garder en détention et donc de le réduire au silence ?

Pourquoi Tariq Ramadan ?

Tariq Ramadan représente une école de pensée intellectuelle qui défie et démantèle le discours anti-islam propagé par l’élite islamophobe française. L’une des principales caractéristiques de la doctrine de Tariq Ramadan est d’encourager les musulmans français et européens à agir en tant que citoyens à part entière, à interroger leurs gouvernements sur les politiques socioéconomiques, à refuser l’injustice et la discrimination et à exiger l’égalité sociale. Il appelle également les gouvernements à poursuivre des politiques d’égalité sociale et à adopter des lois anti-discrimination.

Dans son livre « Ethique islamique : une très courte introduction », Tariq Ramadan souligne la nécessité d’initier des dialogues interconfessionnels et interculturels sur les valeurs morales communes afin de questionner le rôle de la religion, de l’Etat et de l’économie face aux inégalités économiques. À l’exception de quelques grands esprits tels que l’éminent sociologue français Edgar Morin ou l’écrivain Alain Gresh, les médias français et le corpus intellectuel oscille entre mépris face au discours de Tariq Ramadan et la remise en cause publique de son rôle en tant que musulman dans la sphère publique.

Ceux qui bénéficient du maintien en détention de Tariq Ramadan

Depuis près de deux décennies, un certain nombre de politiciens français et autres critiques tentent de saper le discours de Tariq Ramadan l’accusant d’ambiguïté, de démagogie, de double discours et d’antisémitisme. Ils se sont efforcés de limiter sa contribution intellectuelle au débat public en France aux seules questions relatives à l’islam. Considéré comme « l’intellectuel musulman » par la plupart des médias français, l’objectif étant non seulement d’aliéner son public français, mais aussi de dénaturer son image et d’affaiblir sa crédibilité intellectuelle et son récit.

Outre le parti d’extrême droite français (Le Front National) qui tient un discours et des idées racistes et islamophobes, l’écrasante majorité de ceux qui s’opposent systématiquement aux idées de Tariq Ramadan et qui mènent régulièrement des campagnes de diffamation lorsqu’il défend les droits des citoyens français musulmans discriminés, sont proches des cercles pro-israéliens en France.

Il s’agit de personnalités telles que Bernard-Henri Lévy, Alain Finkielkraut, Eric Zemmour, Frédéric Encel, Gilles Kepel, Jean-Pierre Elkabache et bien d’autres. Certains, comme la journaliste Caroline Fourest, qui mène depuis des années une campagne de diffamation contre Tariq Ramadan, sont directement impliqués dans cette affaire. Depuis début de l’affaire, elle a activement fait la promotion médiatique des allégations faites par les plaignantes. Tout comme le paparazzi/journaliste franco-israélien Jean-Claude ElFassi, qui collabore étroitement avec le magazine français L’Express qui a joué un rôle clé, entre autres, dans la diabolisation de Tariq Ramadan. Il est allé jusqu’à menacer le frère de la troisième plaignante au cas où il parlerait contre sa sœur ou en faveur de Tariq Ramadan.

Il convient de souligner que l’Express fait partie des publications les plus diffusées et est la propriété du franco-israélien Patrick Drahi propriétaire d’un empire médiatique, dont la chaîne de télévision israélienne « i24 », le journal français « Libération », Radio « RMC » et la chaîne de télévision « BFMTV ». Ces médias n’ont cessé de promouvoir les allégations des plaignantes et d’attaquer Tariq Ramadan.

Par conséquent, maintenir Tariq Ramadan en détention, et donc le réduire au silence, sert les intérêts mêmes de ceux qui œuvrent depuis des années pour le faire taire et discréditer sa réputation auprès de son public. La raison en est le calibre intellectuel de Tariq Ramadan et son habileté à systématiquement exposer leur hypocrisie et leur ‘deux poids deux mesures’ vis-à-vis des citoyens français musulmans et de la cause palestinienne.

De ce fait, l’absence de Tariq Ramadan donne libre cours à leurs récits islamophobes, racistes et anti-palestiniens, puisque Tariq Ramadan est presque le seul intellectuel qui ose questionner et démanteler leurs mensonges et leur propagande. Toutefois, la manière dont le cas Ramadan a été traité - ou plutôt maltraité - par la justice française aura probablement de graves conséquences, car en se laissant influencer par le discours anti-ramadan propagé par le lobby anti-ramadan, la justice française risque de perdre sa crédibilité.

L’affaire Ramadan a démontré que le principe d’impartialité, inhérent à toute institution judiciaire, est remis en question en France aujourd’hui en raison des tentatives de politiser le système judiciaire ou en laissant des considérations politiques et/ou idéologiques peser dans la balance judicaire. Cela pourrait entraîner une perte de confiance dans le fonctionnement de la justice française, ce, à court, moyen et long terme, en particulier parmi les citoyens français de confession musulmane. Les musulmans se demanderont sans doute, si la justice peut être refusée à quelqu’un d’aussi éminent que Tariq Ramadan, qu’en serait-il pour eux ?

La France est-elle consciente que cette affaire pourrait entraîner une grave crise sociale dans la mesure où une partie de la société française, déjà victime de discrimination, serait amenée à penser que même le système judiciaire pourrait un jour œuvrer contre eux. Dans ce sens, on ne peut s’empêcher de comparer l’affaire Ramadan à celle des deux ministres Darmanin et Hulot, tous deux accusés d’agression sexuelle et n’ont pourtant pas été mis en détention et n’ont pas été demis de leurs fonctions au gouvernement !

L’absence de procédure équitable dans l’affaire Ramadan ouvre la porte à une ère délicate dans l’histoire de France. Dans une soi-disant démocratie libre, comme la France se targue de l’être, le système judiciaire commence à apparaître imparfait et politisé. La cour des campagnes médiatiques bien financées l’emporte sur le tribunal. Un dangereux précédent aux conséquences considérables. La France pourra-t-elle mettre un terme à cette farce judiciaire devenue l’affaire Ramadan ?

La réponse à cette question dépend presque exclusivement de la mentalité politique qui anime la France aujourd’hui, et qui ne semble pas se soucier des conséquences sociales désastreuses que cette affaire pourrait engendrer à long terme.


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