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Tariq Ramadan visé par une information pénale pour « viol » en Suisse

posté le 18/09/18 Mots-clés  antifa  genre / sexualité  féminisme 

Après avoir enquêté sur les accusations de viol d’une ressortissante suisse, la justice genevoise vient d’ouvrir une information pénale contre le prédicateur, ce qui ouvre la voie à une mise en examen automatique dans le droit suisse.

Alors que l’enquête française est entrée dans une phase déterminante avec les confrontations avec les plaignantes, un nouveau front judiciaire s’ouvre en Suisse pour Tariq Ramadan. Selon nos informations, l’islamologue suisse de 56 ans, en détention provisoire à Fresnes (Val-de-Marne) depuis sa mise en examen pour « viol » et « viol sur personne vulnérable », est désormais officiellement visé par une information pénale ouverte en septembre par la justice genevoise.

Le pouvoir judiciaire suisse a retenu les qualifications de viol et contrainte sexuelle dans le cadre d’une plainte déposée en avril dernier par une Suissesse. Celle-ci accuse le prédicateur d’avoir abusé d’elle sexuellement dans un hôtel de Genève en 2008, en l’insultant et en la frappant. Elle l’aurait rencontrée lors d’une séance de dédicaces à Genève et aurait ensuite échangé avec lui virtuellement.

Dans le système judiciaire suisse, qui repose sur la seule action du procureur et ne fait pas appel à des juges d’instruction, l’ouverture d’une information pénale entraîne automatiquement une mise en examen. Cette étape intervient lorsque l’accusation estime qu’il y a assez d’éléments graves et concordants recueillis lors de l’enquête de police préliminaire. Ce qui a été le cas dans ce nouveau dossier de viol, où les investigations ont été menées discrètement.

Une audition en octobre ?

« Le procureur et la police de Genève ont travaillé vite et bien, procédant à de nombreux actes de vérifications et d’auditions, réagit Me Romain Jordan, avocat de la plaignante suisse, auprès de notre journal. Cette décision marque un événement majeur de la procédure suisse et démontre le sérieux des accusations portées par notre cliente. »

« Vu de Paris, on se disait qu’il devait se préparer des choses importantes tant les soutiens et proches de Tariq Ramadan n’ont eu de cesse de multiplier depuis deux semaines les interviews et déclarations publiques parfois comminatoires, observe, de son côté, Éric Morain, avocat de Christelle, la seconde plaignante française. Si c’était pour tenter de faire pression sur la justice suisse connue pour sa rigueur et son indépendance, c’est raté. »

Tariq Ramadan devrait prochainement se voir notifier officiellement sa mise en examen (« mise en prévention » en Suisse) lors d’un déplacement du procureur suisse en France. Cette audition sous commission rogatoire internationale pourrait intervenir au cours du mois d’octobre.
« Un non-événement »

Contacté, l’avocat suisse de Tariq Ramadan, Me. Pierre de Preux, affirme ne pas avoir été officiellement informé de cette ouverture d’information pénale. « Je m’insurge d’apprendre cela par la presse, confie le pénaliste suisse. D’autant que j’ai adressé récemment un courrier au procureur pour lui demander des informations officielles, demande restée sans réponse. »

« C’est un non-événement, minimise de son côté Me Emmanuel Marsigny, avocat français de Tariq Ramadan. Il va falloir que le parquet genevois se donne un cadre procédural pour entendre M. Ramadan, afin de recueillir sa version des faits et confronter les accusations de la plaignante avec ses informations. » La plainte de la Suissesse constitue la quatrième visant le théologien.


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