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ULB : Pétition contre un partenariat avec McKinsey

posté le 11/12/16 par plein de monde Mots-clés  économie 

Travailleurs de l’université,

La CGSP-ULB-Enseignement, la CGSP-ULB-PATGS et la CNE-ULB vous invitent à vous tenir informés et à vous opposer au projet d’implantation de la firme de consultance McKinsey sur le campus de la plaine que les autorités comptaient négocier dans l’opacité.

Vous trouverez notre argumentaire complet sur le site de la pétition (lien à copier dans votre navigateur) : http://www.petitions24.net/non_a_la_venue_de_mckinsey_a_lulb

Refuser l’arrivée de McKinsey c’est refuser la marchandisation de l’ULB !

Grâce au courage des étudiants, les négociations voulues secrètes par nos autorités avec Mc Kinsey sont désormais sur la place publique. Les autorités nous disent que le projet est purement immobilier. Il y a à Bruxelles plus d’un million de m2 de bureaux vides. Pourquoi McKinsey attendrait plusieurs années et paierait un prix supérieur à celui du marché pour des bureaux qu’elle pourrait trouver pour moins cher tout de suite ? Parce que son intérêt est ailleurs...

Son intérêt, c’est précisément d’être ici, sur le campus de notre université. Pourquoi ? Parce que jouer la confusion géographique et sémantique avec les universités, c’est la stratégie mondiale de la société McKinsey. Cela crédibilise les produits qu’elle vend : du conseil, de l’expertise et de la formation. Ainsi, la firme s’est déjà installée sur le campus de l’Université de Toronto. Elle a son propre centre de recherche, le McKinsey Global Institute et sa propre Académie, qui vend désormais aussi de l’enseignement. Elle prétend même organiser sa propre université... la McKinsey Alpine University. Il n’est pas étonnant que le Doyen de la Columbia Business School de New York déclare au Financial Times que, lorsqu’on lui demande quels sont ses futurs concurrents, il indique que "McKinsey Academy est sur la liste" (Financial Times, 22 mai 2016).
5000 m2 de bureau à rénover dans 20 ans sont-ils suffisants pour offrir une légitimité scientifique à la société McKinsey et lui laisser vendre, demain, ses formations organisées sur notre campus en donnant l’illusion à ses clients de suivre un cursus universitaire ? Devons-nous accueillir une société commerciale qui joue la carte de la confusion avec le monde universitaire et qui envisage de le concurrencer demain ? Certainement pas.

Mais, plus fondamentalement, entrer dans un partenariat avec McKinsey, c’est soutenir des valeurs que nous ne partageons pas :
- Une gestion du personnel inacceptable : McKinsey conseille les grandes entreprises et les pouvoirs publics en matière de gestion du personnel. Que préconise-t-elle ? Le nouveau management public, la gestion par objectif, le lean management, la privatisation et les partenariats public-privé. A l’ULB, les projets de réforme des carrières limitant les perspectives d’évolution des travailleurs, d’avancement et de promotion s’inscrivent dans la droite ligne de cette vision. Par ailleurs, dans ses rapports, McKinsey préconise de faire payer aux travailleurs et aux étudiants tous les services, à commencer par les parkings. Un conseil qui semble avoir convaincu nos autorités... Refuser McKinsey, c’est aussi refuser de poursuivre dans la voie d’une managérialisation de notre institution.
- Un projet pour l’enseignement imbuvable : McKinsey, c’est une vision de l’enseignement, privatisé et plus proche des besoins des entreprises, loin de nos idéaux libre-exaministes. Cette vision, McKinsey la promeut partout, non sans anticiper les bénéfices qu’elle pourrait elle-même réaliser sur le grand marché qu’elle appelle de ses voeux. Refuser McKinsey, c’est aussi manifester notre attachement à un enseignement public, critique et de qualité.

De plus, nous nous interrogeons sur l’intérêt financier que représente ce projet immobilier. La dernière fois qu’un bâtiment a été construit par le privé (bâtiment Solvay), l’ULB a finalement dû mettre la main au portefeuille.

Nous évaluons à leur juste mesure les problèmes que pose le sous-financement de l’enseignement, mais c’est justement parce que nous sommes attachés à notre université, à ses missions, à ses valeurs et à tous les travailleurs qui la font vivre que nous ne pouvons accepter l’implantation de McKinsey sur nos campus.

Nous vous invitons à signer la pétition et à consulter l’argumentaire de l’Atelier des chercheurs pour une désexcellence des universités sur lequel elle s’appuie : http://lac.ulb.ac.be/


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